mercredi 8 juin 2016

Farces médiévales [Carnet de mise en scène]


Retour en salle de répétitions, aujourd'hui, pour un autre bloc de trois jours... Ça va vite. Il ne reste plus, avant les générales, que 10 rencontres (ce n'est que pour mettre un peu de pression parce que ça représente encore la moitié du temps imparti!)... soit environ 35 heures.

L'ensemble se précise de plus en plus et maintenant que les grandes lignes sont définies, il faut continuer à chercher la consolidation du texte (car c'est très difficile d'aborder ce type de théâtre avec une brochure à la main ou une mémorisation déficiente), l'efficacité scénique, le bon rythme (c'est souvent là le point d'achoppement dans les enchaînement.

Comme la même équipe de comédiens est impliqués dans chacune des trois farces, il faut aussi chercher à bien caractériser les personnages, varier les interprétations.

Nous ferons, cette semaine, le premier vrai enchaînement du tout.


Du réalisme à la cohérence


Je ne m'en suis jamais caché: je ne suis pas un grand fan du réalisme au théâtre, de la recherche de l'émotion juste. La vérité à laquelle j'adhère, c'est celle du comédien en scène, du texte qu'il modèle selon des paramètres concrets (débit, force, effets), de son articulation dans l'espace, de l'image qu'il peut créer. La vérité de la convention, du faire exprès

La vérité du théâtre, quoi... 

C'est peut-être la raison pour laquelle je suis assez attiré par ce type d'extrait:

C'est aller à l'encontre de l'art dramatique, je crois, que de viser seulement, exclusivement à la vérité, à la reconstitution exacte d'un milieu, à l'étude naturelle d'un caractère, au développement logique de la vie, puisque tout est factice au théâtre, depuis le sol, plancher vulgaire, juisqu'au ciel, vagues frises. [Tout est factice, sauf, justement, le comédien, le texte, la scène.]

[...] Le théâtre étant de l'humanité artificielle [soit les univers montrés], je bâtis franchement ma pièce en pleine convention, je l'échafaude avec des accessoires nécessaires, et malgré cela - ou plutôt, grâce à cela - j'espère produire une impression de réalisme dans l'esprit du spectateur.

Bon... Oui, cet extrait (de la plume d'Auguste Linert, homme de lettres... et anarchiste français que je ne connais guère plus...) date de la fin du XIXième siècle et et date un peu en pourfendant le naturalisme qui s'était installé sur les scènes françaises... Mais le fond conventionnel m'intéresse tout de même beaucoup. Être non pas en quête de réalisme... mais en quête d'une réalité théâtrale cohérente.