jeudi 27 mars 2014

Du rythme sur la scène...


«Rythmé» 
ne signifie pas nécessairement
«rapide». 
Pour moi, ça signifie plutôt que, 
sur le plan visuel, 
le spectateur 
est presque toujours sollicité.

Éric Jean (dans un entretien publié dans le programme de la pièce Les Enfants du Sabbat, adaptation d'un roman du même titre d'Anne Hébert, au Trident, en 2005, dont il signait la mise en scène).
 

Journée Mondiale du Théâtre 2014


C'est aujourd'hui - comme à tous les 27 mars! - qu'est soulignée la Journée Mondiale du Théâtre ! Une pensée, donc, pour tous les artistes et artisans du milieu de même qu'à tous les organismes qui portent cet art dans la région: le Théâtre La Rubrique, les Amis de Chiffon, les Têtes Heureuses, le Théâtre C.R.I., le Théâtre 100 Masques, le Théâtre du Faux Coffre, le Théâtre À Bout Portant, la Tortue Noire, le Collectif Les Poulpes, le Théâtre Mic Mac, la R.I.A., la Chaire de recherche du Canada pour une dramaturgie sonore!!!

Cette journée est soulignée notamment par la lecture, avant chaque représentation un peu partout dans le monde, du message officiel, confié, cette année, à  Brett Bailey, dramaturge et metteur en scène sud africain:



Dès qu’il y a société humaine, l’Esprit irrépressible de la Représentation se manifeste.

Sous les arbres dans les petits villages, et sur les scènes sophistiquées de grandes métropoles ; dans les halls d’écoles, les champs, les temples ; dans les quartiers pauvres, les places publiques, dans les centres de loisirs et les sous-sols de cités, les gens se regroupent pour communier dans les mondes théâtraux éphémères que nous créons pour exprimer notre complexité humaine, notre diversité, notre vulnérabilité, en chair et en os, en souffle, en voix. 

Nous nous rassemblons pour pleurer et se souvenir ; pour rire et contempler ; pour apprendre, affirmer et imaginer. Pour s’émerveiller face à la dextérité technique, et pour incarner les dieux. Pour avoir le souffle coupé face à notre capacité pour la beauté, la compassion et la monstruosité. Nous venons pour l’énergie et le pouvoir. Pour célébrer la richesse de nos différentes cultures et pour dissoudre les frontières qui nous divisent. 

Dès qu’il y a société humaine, l’Esprit irrépressible de la Représentation se manifeste. Né de la communauté, il porte les masques et les costumes de nos diverses traditions. Il exploite nos langages, nos rythmes, nos gestes, et ouvre un espace entre nous. 

Et nous, artistes œuvrant avec cet esprit ancien, nous nous sentons forcés à le canaliser à travers nos cœurs, nos idées et nos corps pour révéler nos réalités dans toute leur mondanité et leur mystère étincelant. 

Mais, à une époque où tant de millions de gens se battent pour survivre, souffrent de régimes oppressifs et d’un capitalisme prédateur, fuient le conflit et les épreuves ; où notre vie privée est envahie par les services secrets et nos mots censurés par des gouvernements intrusifs ; où les forêts sont anéanties, les espèces exterminées, et les océans empoisonnés : que nous sentons-nous obligés de révéler ? 

Dans ce monde de pouvoirs inégaux, dans lequel de différents ordres hégémoniques essaient de nous convaincre qu’une nation, une race, un genre, une préférence sexuelle, une religion, une idéologie, un cadre culturel est supérieur à tous les autres, peut-on réellement défendre l’idée que les arts devraient être séparés de l’agenda social ? 

Nous, artistes des arènes et des scènes, nous conformons-nous aux demandes aseptisées du marché, ou saisissons-nous le pouvoir que nous avons : pour ouvrir un espace dans les cœurs et les esprits de la société, rassembler les gens autour de nous, inspirer, émerveiller et informer, et créer un monde d’espoir et de coopérations sincères?

Il existe aussi d'autres messages tout aussi officiels... dont le message québécois d'Alexis Martin (qu'on peut retrouver ici) et celui - canadien, cette fois! - de Mélanie Léger (qu'on peut retrouver ici).

Pour marquer le coup, le Théâtre C.R.I. organise de nouveau un événement, offert à toute la population: