mercredi 4 décembre 2013

«Merde!»


À quelques jours de la première de Sous le gui - 175 bonnes raisons de fêter la Noël - spectacle non-gratuit (dont c'est la générale ce soir!) et de Trou noir, voici un petit détour par le Dictionnaire de la langue française d'Agnès Pierron pour en lire la définition de ce célèbre mot prononcé avant une représentation:

M... ou Merde: Manière traditionnelle de dire à un acteur ou à un metteur en scène, le soir de la première: «Bonne chance!». Souvent, le mot s'accompagne de l'adjectif «gros»: «Je te dis un gros merde pour ce soir», «Envoyons un gros m...», peut-on lire sur les télégrammes glissés dans l'encadrement du miroir de la loge.

Certains chanteurs d'opéra demandent qu'on leur dise ce mot au moment de leur entrée en scène, accompagné d'un coup de pied au derrière. Le «M...» le plus célèbre du théâtre est le juron que prononce le père Ubu, personnage créé par Alfred Jarry (1873-1907): «merdre», qui, avec «cornegidouille» et «de par ma chandelle verte» ponctue le texte.

Signalons que les Anglais, eux, disent: «Rabbit, rabbit» ou «Break your leg» («casse-toi la jambe»), sous entendu: mieux vaudrait que tu te casses la jambe que de faire un bide, que de te ramasser un gadiche.. La langue allemande propose: «Hals und Bein Bruch» («la cassure du cou et de la jambe»). En français, le raccourci de la formule met en jeu le même scénario: celui de chuter, de prendre un billet de parterre, finalement de glisser sur une m... et de tomber. Mais chacun connaît la superstition liée au fait de marcher dans la m... du pied gauche: ça porte chance!

Qu'on se le tienne maintenant pour dit!