dimanche 31 mars 2013

Le Théâtre versus les fêtes religieuses!

Poursuivons ces réjouissances pascales par une autre partie d'un discours fielleux contre le Théâtre... Il s'agit cette fois, de Bertrand de La Tour (dont il a déjà été question ici) et de ses Réflexions sur le Théâtre (ici) parues quelque part au milieu du XVIIIième siècle... si je fais référence au bon personnage, bien entendu...


Ce beau morceau de littérature contre le Théâtre se retrouve à la page 109 de l'ouvrage cité. Sur ce, Joyeuses Pâques!

samedi 30 mars 2013

Le carnage de la Passion!

Crucifixión con soldado de Fernando Botero

Il est une anecdote pascale qui m'a toujours fait sourire par son invraisemblance et le carnage improbable qu'elle décrit. Je sais que je l'ai déjà publiée sur ce blogue... mais comme je ne la retrouve pas, la revoici (avec une version plus facile à lire juste en dessous!)... tirée du premier tome des Anecdotes dramatiques de Jean Marie Bernard publié en 1742:


La Passion de Jésus Christ fut le premier spectacle qu'on donna en Suède, sous le roi Jean II. L'acteur qui jouait le rôle ordinaire de Longis, voulant feindre de percer avec sa lance le côté du Crucifié, ne se contenta pas d'une seule fiction, mais emporté par la chaleur de l'action, il enfonça réellement le fer de sa lance dans le côté du malheureux qui était sur la croix. Celui-ci tomba mort, et écrasa de son poids l'actrice qui jouait le rôle de Marie. Jean II, indigné de la brutalité de Longis, s'élance sur lui, et lui coupe la tête d'un coup de cimeterre (un grand sabre recourbé). Les spectateurs, qui avaient apprécié Longis plus que le reste des acteurs, se fâchèrent si fort de la sévérité du roi, qu'il se jetèrent sur lui, et sans sortir de la salle, lui tranchèrent la tête.

Il est à noter, toutefois, que le seul Jean II que j'ai retrouvé et qui a régné sur la Suède a été nommé roi en 1497... puis a été déposé en 1501... avant que de mourir en 1513...

vendredi 29 mars 2013

«Au théâtre, tout est coupable.»

En ce Vendredi Saint, pourquoi ne pas retourner, pour mon propre plaisir, en ces temps premiers du christianisme pour retrouver encore une fois cette intarissable source de fiel contre le théâtre et le spectacle?

Après toute une série de porte-paroles déchaînés (qu'il est possible de lire en rafale ), voici un nouveau venu: Salvien (que je suppose être ce Salvien de Marseille, auteur latin converti à la religion chrétienne au Vième siècle)... et quelques passages savoureux du sixième livre (en entier ici) de la nouvelle traduction (qui date tout de même de 1700!) de ses écrits...


Pour faciliter la lecture, en voici une retranscription contemporanéisée: [...] Les autres vices semblent n'attaquer qu'une partie séparée de l'âme; tantôt c'est le coeur, tantôt ce sont les yeux ou les oreilles, sans que les autres sens entrent en part du danger: mais au Théâtre l'homme entier est exposé au péril, les sentiments y attaquent le coeur, les expressions souillent les oreilles, et les yeux sont enchantés par les objets et les décorations. La pudeur ne permet pas d'exprimer tout le danger que court l'innocence dans ces lieux funestes. Quel homme pour peu qu'il soit chaste, oserait peindre (ou prendre?) au vrai ces imitations honteuses, ces paroles, et ce ton lascif dont on les prononce. Ces mouvements, ces gestes où tout est si contraire à l'honnêteté, que le silence que la pudeur force de garder sur cela, doit suffire pour en donner de l'horreur. [...]


Et ça continue de plus belle... avec cet extrait, qui a de quoi surprendre! [...] Au Théâtre tout est coupable, le spectateur, aussi bien que l'acteur. Pourquoi? C'est que le plaisir qu'on a à voir, l'approbation que l'on donne à ce qu'on voit, font que le parterre participe au crime de ceux qui sont sur la scène. En effet dit l'Apôtre (lequel? Paul?), non seulement ceux qui font ces choses, sont dignes de mort, mais ceux qui consentent à ce qu'elles soient faites en sont dignes aussi. [...] Et vlan.


Et comme une semonce finale: Je le répète, on offense Dieu d'une manière très grave en assistant aux spectacles. S'y trouver c'est une espèce d'apostasie [...].

jeudi 28 mars 2013

Théâtre d'été 2013... [Carnet de mise en scène]



SGANARELLE - Je suis de retour dans un moment. 
Que l’on ait bien soin du logis; et que tout aille comme il faut. 
Si l’on m’apporte de l’argent, que l’on me vienne quérir vite chez le seigneur Géronimo; 
et si l’on vient m’en demander, qu’on dise que je suis sorti, et que je ne dois revenir de toute la journée.

Il y a deux jours, nous avons fait la première lecture des deux pièces au programme: Le mariage forcé suivi de La jalousie du Barbouillé.

C'est le premier moment. Un moment un peu stressant. Parce que c'est la première fois qu'est réunie la distribution - Mélanie Potvin, Isabelle Boivin, Marc-André Perrier et Patrick Simard - pour une traversée de l'oeuvre. Bien que je connaisse fort bien ces interprètes, c'est le premier moment où est validée, en quelques sortes, le dessein de la mise en scène, la première hypothèse du casting. 

Cette première lecture est aussi l'occasion de tester - mais qui en eût douté?! - tout le potentiel comique de ces textes trois fois centenaires. C'est le premier moment où les personnages prennent une voix (bien qu'encore primaire), une dynamique (plus intuitive que dramatique), un physique (très brut). C'est déjà - de façon bien parcellaire - une amorce de mise en scène alors que les idées jaillissent.

Si les intrigues sont plutôt minces, ces deux morceaux de littératures réservent des scènes de haute voltige où le verbe lui-même devient personnage. Des passages entiers pourraient se rapprocher du théâtre de l'absurde. D'autres, du burlesque québécois. 

Cet exercice - qui reste somme toute laborieux... - me conforte surtout dans la ligne esthétique que je privilégie pour ce spectacle. J'y reviendrai plus tard...

Ça promet! Le début des répétitions est prévu pour la mi-avril!
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Pour la petite histoire, Le mariage forcé est, en fait, la première comédie-ballet de Molière... sa première collaboration avec Jean-Baptiste Lully... et elle a été jouée, pour la première fois, exactement 313 ans avant ma naissance (le 29 janvier 1664).

La jalousie du Barbouillé lui est antérieure... d'environ quatre ans (la date exacte de sa création reste inconnue)... d'après une nouvelle du Décaméron de Boccace. Et sa scène du docteur sera reprise et développée dans Le mariage forcé.


mercredi 27 mars 2013

Journée Mondiale du Théâtre 2013


Comme à tous les 27 mars, c'est la Journée Mondiale du théâtre (un peu d'histoire ici)... qui, comme son nom l'indique, est soulignée un peu partout dans le monde... notamment par la lecture du message officiel (voir plus bas) avant les différentes représentations qui prendront l'affiche aujourd'hui.

Ici, au Saguenay, c'est le Théâtre C.R.I. qui souligne l’évènement dans une activité spéciale... du théâtre invisible, entre 17h et 18h! J'y reviendrai.

Alors, je souhaite une bonne journée à tous ceux et celles qui font ce théâtre... et plus particulièrement ceux du Saguenay-Lac-Saint-Jean et tous les organismes qui le constitue: le Théâtre des Amis de Chiffon, le Théâtre La Rubrique, le Théâtre Mic Mac, les Têtes Heureuses, la R.I.A., le Théâtre C.R.I., le Théâtre 100 Masques, le Théâtre du Faux Coffre, le Théâtre de la Tortue Noire, le Théâtre À Bout Portant, le Collectif Les Poulpes, la Chaire de recherche pour une dramaturgie sonore... et tous les autres! Aux auteurs. Aux metteurs en scène. Aux concepteurs. Aux comédiens. Aux directeurs. Aux administrateurs. Aux spectateurs... et aussi aux chroniqueurs et journalistes culturels!

En suivant les liens suivants, il est possible de lire le message officiel écrit par Dario Fo ou de le voir en plusieurs langues, ... de même que le message canadien écrit par Micheline Chevrier.

vendredi 22 mars 2013

Le bruit du vent

Quel plaisir ce doit être de faire un spectacle «à l'ancienne» avec une machinerie telle que celle-ci... servant à créer l'illusion (car oui, c'est être en plein illusionnisme qui, en bout de ligne, mena à la crise du drame des années 1880!) du bruit du vent:


Bon. Cette machine n'est peut-être pas aussi ancienne qu'elle souhaite le faire croire, mais quand même... 

Cette vidéo est tirée du logiciel Histoire du théâtre en Occident produit par le CCDMD en 2006... et où il est possible de voir d'autres extraits (principalement des entrevues)

jeudi 21 mars 2013

Et d'une autre!


Le Théâtre Mic Mac de Roberval entreprend ce soir (représentation sur invitation seulement) sa toute nouvelle production, Adieu Beauté - la comédie des horreurs de François Archambault. Alors à toute l'équipe...  

... Christian Ouellet, Joan Tremblay, Stéphane Doré
Ursule Garneau, Annie Girard, Mélanie Tremblay
Vicky Tremblay, Gervais Arcand...

...et tous les autres qui ont gravité autour de cette création (et même ceux qui n'ont pas été impliqué cette année!), un seul mot:

... MERDE!...

mercredi 20 mars 2013

De la structure...

Portrait de Vsevolod Meyerhold, Pyotr Konchalovsky, 1938

Si l'on me demande pourquoi certaines institutions théâtrales filent aujourd'hui un mauvais coton, j'en dirai la raison sans ambages. [...] Les questions d'organisation sont très importantes. On doit commencer par elles. Il faut concentrer son attention sur elles. Sinon, on finit par croire que nous sommes des créateurs géniaux qui ne travaillons qu'avec l'inspiration.

Cette citation est extraite d'un cours de mise en scène donné par Meyerhold (ce que je peux aimer lire ses ouvrages!), le 5 janvier 1939 (cours qui se retrouve dans le quatrième tome de ses Écrits sur le théâtre). Elle revient, finalement, à dire qu'il faut voir les structures, les plans d'action, les cadres établis comme étant des outils d'avancement et non pas des obstacles. Une opinion que je partage d'emblée.

lundi 18 mars 2013

Une autre saison pour «L'Heure du théâtre»


Bien que le projet de L'Heure du Théâtre soit à peine terminé, j'en suis déjà à préparer la prochaine édition qui se tiendra à compter du mois d'octobre 2013. Une nouvelle édition étalée jusqu'en mars 2014, à raison d'une rencontre dominicale à toutes les deux semaines.

J'ai établie une première liste réunissant encore dix auteurs du répertoire universel, toujours de l'Antiquité à l'époque moderne:
  • Plaute et le théâtre latin
  • Adam de la Halle et les jeux médiévaux
  • Zeami et le nô japonais
  • Caldéron et le Siècle d'Or espagnol
  • Marivaux et le marivaudage
  • Pixérécourt et le mélodrame
  • Gogol et le théâtre russe
  • Oscar Wilde et la morale victorienne
  • Alfred Jarry et le théâtre subversif
  • Franz Xaver Kroetz et le théâtre du quotidien
Une liste encore chargée avec des styles marqués et marquants qui s'insérera en travers celle de cette année... qui ouvre assurément les horizons...

Mais une autre liste me tente beaucoup. Une liste à laquelle je songe de plus en plus... qui dresserait un portrait (bien sommaire) de l'évolution du théâtre québécois (de la Nouvelle France à aujourd'hui, en passant par le théâtre canadien-français). Ce qui m'embête un peu, c'est que pour celle-ci, les textes ne sont pas nécessairement libres de droit. 




samedi 16 mars 2013

Théâtre d'été 2013... [Carnet de mise en scène]



À quelques jours de la première lecture (déjà... puisqu'elle est prévue le 26 mars), je résume un peu le projet à venir... 

Le Théâtre 100 Masques replonge, pour une troisième fois (après L'Impromptu de Versailles et  Les Précieuses ridicules en 2003 et Le Médecin malgré lui en 2009) dans l’œuvre de Molière pour arrêter son choix sur deux courtes pièces (30-45 minutes chacune) de ce monument dramatique : Le Mariage forcé (une comédie-ballet présentée pour la première fois en 1664) suivi de La Jalousie du Barbouillé (qui, dans les faits, serait possiblement antérieure à la première). 

Chronologiquement parlant, ces deux textes (cataloguables dans les farces par leur intrigue simple et les multiples rebondissements fondés sur le jeu de l'arroseur arrosé...) viennent donc avant les grandes comédies qui constitueront l'apogée de l'auteur. Ils sont donc moins connus... et en ce sens, fort intéressants à travailler.

La première pièce raconte l’histoire de Sganarelle, qui s'est mis en tête d'épouser la jeune Dorimène. Il s'en ouvre à son ami Géronimo, qui se moque de lui, mais ne parvient pas à le dissuader de ce projet insensé. Il lui suggère de demander conseil à deux philosophes, Pancrace et Marphurius : le premier, docteur aristotélicien, n'écoute pas Sganarelle, car il est tout à la dispute qu'il vient d'avoir au sujet des chapeaux. Le second, docteur pyrrhonien, ne peut répondre que oui et non à la question de savoir si Sganarelle doit se marier. Ce dernier surprend une conversation entre sa promise et son amant, Lycaste, qui le décide à renoncer à son projet de mariage, mais Alcidas, frère de la jeune fille, survient et prétend que le mariage doit se faire pour éviter un affront public. Il provoque vainement Sganarelle en duel, puis se résout, en bonne logique, à le bâtonner jusqu'à ce qu'il accepte d'épouser Dorimène.

La seconde montre les tribulations du Barbouillé marié à Angélique. Il n’est pas satisfait de sa femme qui, dit-il, le fait enrager. Il demande au docteur son avis sur la façon de la punir. En fait de conseils, ce dernier se perd en verbiages creux et intarissables, qui ne font qu’exaspérer le Barbouillé, qui, pourtant, court derrière lui. De son côté, Angélique, se plaint également de son mari à son amant Valère. Le Barbouillé revient et se plaint de la présence de Valère. Gorgibus, le père d’Angélique, ne peut dissiper la dispute.

À la lecture de ces deux résumés, il va de soit que ces productions se télescopent, fonctionnent, en quelques sortes, sur le même thème : les problèmes du couple… avant et après le mariage ! Mais plus encore ! Il s’agit d’un amusant discours sur l’emprise des autres sur ses propres actions, au détriment de la véritable liberté de choix. Une exposition et une démonstration ! Avec toute la verve comique du grand maître du rire.

Plusieurs raisons motivent donc ces choix: le thème proposé, la poursuite de l'exploration du répertoire comique, la découverte d'autres textes de l'auteur que ses grandes comédies, l'appropriation d'une matière propre à créer des jeux de scènes, l'intérêt pour les pièces courtes (et leur concision et la concentration de leur action)... et la première occasion de me frotter à Molière!

vendredi 15 mars 2013

Ils...


Dans le Dictionnaire de la langue du Théâtre d'Agnès Pierron (publié en 2002, Le Robert), une entrée fait sourire par sa simplicité et sa non moins vérité:

ILS - C'est la façon qu'ont les comédiens de désigner le public. Un comédien qui n'est pas encore entré en scène demande à celui qui retourne en coulisses: «Ils sont gentils?». Suit un court dialiogue stéréotypé:
- Ils ne comprennent rien!
- Mais il y a une bonne écoute!
Le comédien a l'obsession de conquérir le public. Pour une comédie, la question, obsédante, est «Ça va? Ils se marrent?».

Cette discussion, en arrière-scène, se déroule spectacle après spectacle... comme un recherche de confiance, une tentative de se donner du courage...

jeudi 14 mars 2013

Après «Après moi»...


Petite virée, hier soir, au Mont-Jacob, pour aller découvrir Après moi, la plus récente création des Éternels Pigistes présentée par le Théâtre La Rubrique.

Après moi, c'est d'abord un texte assez bien construit de Christian Bégin. Cinq personnages, cinq solitudes. Une quête... ou plutôt une fuite par en-avant qui passe par la parole. Et des histoires aux accents existentiels (très génération X)... Drôles. Touchantes. Mais aussi... parfois... très appuyées alors que s'agite un pathos un peu gros. Surtout en finale...

Après moi, c'est aussi une mise en scène sobre de Marie Charlebois qui laisse toute la place aux comédiens dans ce lieu - la chambre d'hôtel - simplement évoqué par trois lits et trois lampes et un corridor de tapis qui les entoure... Peu d'effets scéniques. 

Après moi, c'est surtout de solides performances... notamment de Pier Paquette, en père tourmenté et Isabelle Vincent en coiffeuse frondeuse... Ce quintet se connaît, s'ajuste, explose dans une complicité manifeste. 

mercredi 13 mars 2013

De l'atmosphère des coulisses...

Sarah Bernhardt par Hans Makart, 1881

Un autre petit clin d'oeil de la grande Sarah Bernhardt... cette fois, à propos des coulisses (tiré de la page 169 son autobiographie, Ma Double Vie publiée en 1907... qu'il est possible de lire dans son intégralité ici):

Un jour, ma mère eut la curiosité de venir voir les coulisses. J'ai cru qu'elle allait mourir de dégoût. «Ah! malheureuse enfant! Comment peux-tu vivre là-dedans?» murmura-t-elle. Et, arrivée dehors, maman respira, humant l'air à plusieurs reprises.

Il y a encore de nos jours de ces coulisses qui décourageraient bien des mères! Avec leur désordre habituel qui accumule restants de nourriture, étalement de maquillage, mouchoirs, journaux épars, vêtements fripés, bouteilles d'eau à demi vides, fleurs qui sèchent par défaut, moutons de poussières...

mardi 12 mars 2013

«Après moi»... demain!


Demain soir, le Théâtre la Rubrique recevra l'Après moi des Éternels Pigistes. Moi aussi, je serai là! Ce sera ma première vraie rencontre avec cette troupe... 

lundi 11 mars 2013

Théâtre d'été 2013... [Carnet de mise en scène]


Je viens de franchir une nouvelle étape pour sortir de cette saison hivernale en mettant une dernière main sur l'horaire de répétitions de la production estivale du Théâtre 100 Masques! Un horaire d'avril à juillet... de la première lecture à la première représentation... Car mine de rien, ça débute dans quelques jours!

Un horaire par la suite envoyé aux comédiens (les quatre qui se partageront tous les rôles des deux pièces de Molière que sont Le Mariage forcé et La jalousie du Barbouillé!) et confirmé par ceux-ci!

Maintenant que le plus chiant est fait, reste une production à mener à bien! 

Un beau projet terminé...


Hier avait lieu la dernière rencontre de L'Heure du Théâtre, une initiative du Théâtre 100 Masques rendue possible grâce au soutien du Conseil des arts de Saguenay pour les projets spéciaux (Volet I – Projets artistiques issus des milieux culturels et communautaires). Ce tout nouveau type d’ateliers de théâtre était axé sur l’acquisition de connaissances générales en lieu et place de la pratique: revisiter, autour d’une tasse de thé (en lien avec la thématique) et de biscuits, l’histoire du théâtre par le biais de ses grands auteurs et de ses grands textes.

De septembre 2012 à mars 2013, dix rencontres ont été tenues (il était possible de s’inscrire pour l’ensemble des rencontres… comme il était également possible de s’inscrire à la pièce), animées par différents professionnels de la scène saguenéenne. De l'Antiquité au théâtre contemporain, en passant par la farce médiévale, le classicisme, le romantisme allemand et l'absurde, les allers-retours furent nombreux et enrichissants tant pour les participants (ce sont, en moyenne, une douzaine de personnes qui ont participé, semaine après semaine) que pour les animateurs qui avaient là une occasion de remettre leurs connaissances à jour... 

Lors de ces rencontres (d’une durée d’une heure et demie), une discussion était lancée sur le contexte historique et sur la façon dont l’auteur s’inscrivait dans la pratique de l’art dramatique. Une petite séance didactique… avec projections vidéo, explications au tableau, images. Puis rapidement, le groupe entamait, à voix haute, la lecture de la pièce au programme. Cette lecture était commentée par l’animateur qui relevait les points importants, donnait des informations sur le style, sur les personnages, sur les anecdotes autour de productions de ce texte, etc. Quelques discussions sur les résonances de ces textes avec le monde actuel eurent également lieu.

Bref, un projet pilote est convaincant. Original. Et apprécié de la clientèle. Au point où une nouvelle édition se tiendra au cours de l’année 2013-2014, avec de nouvelles pièces au programme… et peut-être même une exploration du répertoire québécois, de la Nouvelle-France à aujourd’hui… Qui sait...

samedi 9 mars 2013

«Sur le théâtre de marionnettes» dit... en intégralité

Parmi les importants textes philosophiques (somme toute assez court!) portant sur l'art dramatique, il y a Sur le théâtre de marionnettes, écrit en 1810 par Heinrich von Kleist, un dramaturge et nouvelliste allemand (1777-1811). Le protagoniste principal du dialogue, un danseur d'opéra, soutient que les pantins articulés surpassent l'être humain en ce qu'ils sont exempts d'affectation, ce mal qui apparaît dès que l'âme, faussée, «se trouve en tout point autre que le centre de gravité du mouvement». C'est la conscience qui est responsable de ce divorce avec l'état de nature: la grâce est devant nous ou derrière nous, elle n'appartient qu'à la matière ou au dieux, et l'humanité est condamnée aux tortures et aux gesticulations inutiles de l'entre-deux. Telle est la synthèse qu'en fait Jérôme Vérain dans l'édition des Milles et une nuits, en 1993. 

Mais le mieux, pour en savourer toute la teneur, est d'en prendre connaissance par soi-même. Alors voici une version intégrale (j'ai vérifié par une écoute avec le texte sous les yeux!)... dite!... trouvée sur Dailymotion (si, au déclenchement du vidéo apparaît une bruyante publicité, il est possible de la fermer en cliquant sur le X, en haut, à droite...):



vendredi 8 mars 2013

Le droit de se tromper...


Voici une note tirée de mon carnet qui sert de coffre-fort à ma recherche doctorale. Une note que j'aime bien parce qu'elle remet bien des choses en perspective... et octroie, pour le metteur en scène, le droit d'avancer, de se tromper, de recommencer. 

Ce serait une pédanterie fatale 
pour la création 
que de se persuader 
et de persuader les autres 
qu'on se dirige selon une ligne conséquente, 
connue.

Cette citation (une mise en exergue en début de chapitre) devrait être, si je ne m'abuse, de Tadeusz Kantor... 

jeudi 7 mars 2013

De la scénométrie...


D'une part, il y a la scénographie. L'écriture de la scène, du volume.

Puis il y a la scénométrie. L'écriture de l'espace (physique et sonore)... et plus encore, son rythme. Se réclament de cette scénométrie le débit de la voix, la vitesse de déplacement, l'amplitude du geste. Cette scénométrie régit le rapport à soi, le rapport à l'autre, le rapport à l'objet. Entre ces nombreux rapports, une réalité implacable: le temps scénique.

Cette scénométrie, c'est ce qui fait qu'une scène peut parfois sembler trop longue. Trop rapide. Pas assez punchée...

C'est, en d'autres termes, l'acteur en scène. Sur scène. En action. Avec une règle dans l'oeil et un métronome dans la tête!

Et voilà une notion très meyerholdienne.


«Trou noir»... [Carnet de mise en scène]


Les séances de répétitions avec la comédienne (Elaine Juteau) se poursuivent. Il est toujours intéressant, avec le recul (parce qu'il y a quand même presque deux ans entre le début de l'écriture et le présent travail), de plonger dans une décortication et une analyse en profondeur (en autant que cela se puisse!) de son propre texte... exercice d'autant plus nécessaire que celui-ci, Trou noir, est quand même axé sur une vision théâtrale qui cherche à se préciser (et en ce sens, il me permet de quitter un peu le monde de la comédie - où je suis généralement - pour recentrer un peu ma pratique dans un contexte plus sérieux).

La moitié du texte y est passé. 

Depuis hier, nos efforts sont concentrés vers l'établissement d'un vocabulaire gestuel. Net. Clair. Avec une mécanique assumée. Au fond, c'est là une véritable scénographie, au sens premier du terme: le dessin de la scène... parce que tout n'est qu'une question de lignes, d'angles, d'amplitude qui circonscrivent et définissent l'espace.

Ce passage par le physique sera, je crois, bénéfique pour la suite de la recherche vocale. Parce qu'il impose, de lui-même, un nouveau rythme, une nouvelle respiration.

À cela devrait être juxtaposée, tel que je le mentionnais dans le précédent billet sur le sujet, une grande action qui soutiendrait le tout. 

mercredi 6 mars 2013

Réaction du milieu théâtral à la faillite du FIAM...

Le milieu théâtral d'ici réagit à la mise en faillite du Festival International des Arts de la Marionnette (par le biais d'une lettre qui a été publiée à divers endroit depuis quelques jours):

Parce qu’une faillite n’est pas une mort. 
Parce qu’une épreuve n’est pas une fin. 
Ce qui ne tue pas rend plus fort. 

Unanimement et fortement déterminé, le milieu théâtral du Saguenay-Lac-Saint-Jean se mobilise pour reconduire le Festival international des arts de la marionnette à Saguenay afin qu’il continue son épopée et relance ses activités.

Seul évènement international consacré à la marionnette ayant pignon sur rue en région, seul festival des arts de la scène au Saguenay, les acteurs culturels s’unissent pour redonner des ailes à cette célébration de l’ingéniosité et de l’imagination et travaillent à repartir le festival sur des bases solides. Cet évènement majeur, qui fait la fierté de toute une communauté depuis plusieurs décennies, offre une ouverture exceptionnelle sur le monde et a su créer un attachement sans précédent. La richesse culturelle et la qualité de nos projets artistiques comptent parmi les forces majeures de notre région. Le Festival international des arts de la marionnette à Saguenay est, certes, un instrument de premier ordre pour les organismes culturels d’ici. Partenaire de plusieurs projets artistiques marquants dont Poupzée (Théâtre CRI), Kiwi (Théâtre de la Tortue Noire), Rage (Théâtre à Bout Portant), le festival a fortement contribué à promouvoir la pratique théâtrale d’artistes d’ici et d’ailleurs sur un plus vaste territoire. Ce qui le place au premier plan en matière de développement culturel et artistique et nous sommes bien résolus à le préserver.

D’un commun accord, différents moyens sont maintenant mis en place pour revoir les causes de cet écart de gestion mais surtout pour perpétuer cette fenêtre sur les arts de la marionnette et assurer la pérennité du festival pour encore de belles années. Empreints du parcours effectué au fils des ans par le FIAM et par la qualité exceptionnelle de ses programmations antérieures, les sept compagnies professionnelles de théâtre, les quelques centaines de comédiens, concepteurs, metteurs en scène, marionnettistes et travailleurs culturels de tout acabit travaillent désormais à restructurer la continuité de ce précieux festival.

La région du Saguenay-Lac-St-Jean ne peut se permettre de laisser tomber un créateur d’emplois important, un générateur de retombées économiques considérables et de renoncer à cette ouverture sur le monde. La Table de compétence en théâtre appuiera toutes les initiatives afin de permettre un retour du Festival et ses membres sont mobilisés pour passer à l’action. Pour plus d'information, contactez le 418-290-0207 ou le 418-812-8180."

samedi 2 mars 2013

«Trou noir»... [Carnet de mise en scène]

Le travail de recherche, en compagnie de la comédienne Elaine Juteau, est en cours, depuis quelques temps déjà: recherche du rythme, recherche du ton, recherche de la sonorité... recherche du contenant pour trouver le contenu.

Ainsi, phrase par phrase, bloc par bloc, tout est décortiqué, expliqué, analysé, signifié.

Bien entendu, cette recherche (proche du travail de table) se fait directement sur le plateau, en l'absence du support papier.

Quand cette première traversée - appelons-la textuelle -  sera complétée il sera possible d'essayer différentes actions pour soutenir (en complémentarité ou en contradiction) ce discours. Déjà, pourtant, j'ai une certaine idée esthétique... inspirée des oeuvre d'Otto Dix et des peintres de la Nouvelle Objectivité.

La Grande Ville (1928), Otto Dix

Anita Berber (1935), Otto Dix

Comment ça se reflètera? Je l'ignore encore. Mais ces images me parlent beaucoup... et leur côté hyper-théâtralisé les appelle, en quelque sorte, à la scène. Les formes. Les poses. Les couleurs. Les teintes. La lumière. L'esprit de ces toiles a quelque chose de fascinant...

vendredi 1 mars 2013

Déjà les camps d'été 2013!


Le Théâtre 100 Masques dévoile les thématiques de ses prochains camps de théâtre qui se tiendront en juillet prochain. Un dévoilement qui se fait tôt... parce que les inscriptions sont déjà amorcées!

Cette année, donc, nouvelle formule. Il n'y a plus un thème par groupe (ni de formateur attitré au groupe) mais bien un seul et unique thème pour l'ensemble des participants. Pour chaque groupe d'âges, différentes théâtralités seront abordées (par une équipe de professionnels de la scène... encore à constituer!)... toujours en lien avec le titre général. Avec une direction artistique active...

Tout pour avoir une présentation (le vendredi soir) unifiée, solide, ramassée.

Encore quelques heures devront être consacrées aux horaires pour rendre cette expérience stimulante, enrichissante, divertissante... et tous les autres qualificatifs de même acabit! Tout pour contribuer à passer ces deux semaines dans le plaisir de la création et  du théâtre!