mardi 17 décembre 2013

Du texte

Parmi les théoriciens qui font partie de ma constellation, il y a Anne Ubersfeld (dont la plaquette Termes clé de l'analyse du théâtre est citée abondamment sur ce blogue). Une sémiologue qui vulgarise bien la pratique théâtrale sans faire de compromis sur la rigueur intellectuelle:

D'où il suit que le sens au théâtre, non seulement ne préexiste pas à la représentation, à ce qui est concrètement dit, montré, mais qu'il ne se fait pas sans le spectateur. De là les insolubles difficultés de toute herméneutique au théâtre: comment décrypter un sens qui n'est pas encore produit? Le texte est de l'ordre de l'indécidable; c'est la pratique qui constitue, construit le sens. Lire le théâtre, c'est préparer simplement les conditions de production de ce sens. C'est la tâche du «dramaturge», du sémiologue, du metteur en scène, du lecteur, la vôtre, la nôtre. 

lundi 16 décembre 2013

«Au champ de Mars»... [Carnet de mise en scène]


La production Au champ de Mars, du Théâtre Mic Mac est maintenant lancée. Après un week-end de répétition, plusieurs scènes sont grossièrement placées, nous donnant, du coup, un aperçu du spectacle à venir.
 
D'abord, il faut dire que l'espace scénique/dramatique n'est composé que d'un long plancher en ardoise (comme la tuile qui illustre ce billet) de 60 pieds de long par 6 pieds de large. Ce corridor étroit séparera l'espace public en deux, pour une bi-frontalité toute aussi riche qu'exigeante. (Par ailleurs tout l'ensemble esthétique sera de cette couleur anthracite...)
 
Donc, nous voici déjà avec un premier squelette qui nous fait réaliser rapidement à quel point chacune des scènes se télescope à la suivante... Ce texte est construit selon un mode cinématographique assumé qui pose de bons défis d'interprétation et de mise en scène.
 
Lors de la prochaine fin de semaine (au début de janvier), je compte bien terminer cette première ébauche pour l'ensemble de la pièce... ébauche qui reposera par la suite 5 semaines avant une reprise intensive du travail de création qui se poursuivra, en février et mars, jusqu'à la première.

vendredi 13 décembre 2013

«Trou Noir»... un premier bilan

Les représentations spéciales de Trou Noir sont maintenant faites. Deux représentations pour ajuster le concept de l'espace (et le rendre autonome en vue de sorties). Voici quelques photographies prises par Alexandre Nadeau:










Pour la prochaine série, il y aura assurément quelques ajustements à apporter.

Notamment, au chapitre des lumières. Dans un souci d'autonomie, il a été convenu, dès le départ, qu'il n'y aurait pas de modifications à l'éclairage pendant la représentation (les cues). Toutefois, après le montage et les différents essais en vue de concevoir l'ambiance, plusieurs possibilités nous sont apparues et nous ont donné l'envie de pousser plus loin cet aspect.

Par ailleurs, ce monologue ayant toujours été répété dans un cadre très intimiste (la comédienne et le metteur en scène), la présence de spectateurs jouent beaucoup (de manière positive) sur le ton de même que sur la présence de l'interprète.

Enfin, il reste un point en suspens: la présence effective du texte à la scène alors que celui-ci s'incarne dans le papier... Béquille ou symbole? Un peu des deux... Il faudra songer sérieusement à le réintégrer d'une autre façon ou à s'en débarrasser. 

mercredi 11 décembre 2013

Du travail à la table...


Je ne suis pas, comme metteur en scène, un grand partisan de ce qu'on appelle le travail à la table (cette période où tous les artistes sont réunis autour du texte pour des lectures, des questionnements, du travail dramaturgique). Même si je reconnais que cet exercice peut être enrichissant, je n'arrive pas à m'y consacrer sans avoir l'impression de travailler dans le vide. Peut-être ai-je trop lu les écrits de Meyerhold qui affirme, avec conviction: Je n'aime pas le travail à la table. Je ne l'aime pas, c'est tout!

Derrière cette radicalité meyerholdienne se cache tout un raisonnement que je partage ici (tiré du petit fascicule Vsevolod Meyerhold publié en 2005 chez Actes Sud-Papiers... dans la collection Mettre en scène):

Pendant le travail à la table ne peut se produire qu'une entente entre le metteur en scène et les interprètes. Il est impossible d'entrer en scène avec assurance sur la simple base de ce qu'on a trouvé autour de la table. De toute façon, il faut presque tout reprendre depuis le début. Mais il reste souvent peu de temps pour cela: la direction vous presse. On a alors des spectacles bourrés d'erreurs sur le plan du rythme et de la psychologie. Et tout cela seulement pour être resté trop longtemps autour d'une table et s'être solidement habitué à ce qu'on a trouvé au cours de ce type de travail. Avec des metteurs en scène comme Sakhnovski, les acteurs, au fond, travaillent deux fois leur rôle: autour de la table et en scène, et ces deux méthodes se heurtent et se gênent l'une l'autre. Je conseille aux jeunes metteurs en scène de tâcher, dès le début, de répéter dans des conditions qui se rapprochent de celles du futur spectacle.

mardi 10 décembre 2013

«Trou Noir»... [Carnet de mise en scène]



Cette valise sur pied (en construction sur la photo... et dans mon atelier de la maison!) est l'un des rares éléments scéniques de Trou Noir (avec un manteau sur mesure et le système de lumières). Un élément qui ne représente que ce qu'il est: un support.

Un dernier enchaînement avant la première présentation publique. Un dernier enchaînement avec une comédienne enrouée. Un dernier enchaînement confortable, confiné à une intimité toute simple: un metteur en scène et son interprète.

Quelques entrevues (Radio-Canada et Le Quotidien) données ce matin ont ramené ce projet à ses débuts, aux premières aspirations. Que de temps depuis ces premiers mots écrits quelque part en mars 2010... Bien sûr, tout a évolué, pris de nouvelles tangentes. Mais dans l'ensemble, je suis bien satisfait de cette production.

Une production qui me sort des ornières des dernières mises en scènes et par le ton et le propos. Le discours m'y est très personnel... notamment en ce qui a trait aux préoccupations théâtrales.







mercredi 4 décembre 2013

«Merde!»


À quelques jours de la première de Sous le gui - 175 bonnes raisons de fêter la Noël - spectacle non-gratuit (dont c'est la générale ce soir!) et de Trou noir, voici un petit détour par le Dictionnaire de la langue française d'Agnès Pierron pour en lire la définition de ce célèbre mot prononcé avant une représentation:

M... ou Merde: Manière traditionnelle de dire à un acteur ou à un metteur en scène, le soir de la première: «Bonne chance!». Souvent, le mot s'accompagne de l'adjectif «gros»: «Je te dis un gros merde pour ce soir», «Envoyons un gros m...», peut-on lire sur les télégrammes glissés dans l'encadrement du miroir de la loge.

Certains chanteurs d'opéra demandent qu'on leur dise ce mot au moment de leur entrée en scène, accompagné d'un coup de pied au derrière. Le «M...» le plus célèbre du théâtre est le juron que prononce le père Ubu, personnage créé par Alfred Jarry (1873-1907): «merdre», qui, avec «cornegidouille» et «de par ma chandelle verte» ponctue le texte.

Signalons que les Anglais, eux, disent: «Rabbit, rabbit» ou «Break your leg» («casse-toi la jambe»), sous entendu: mieux vaudrait que tu te casses la jambe que de faire un bide, que de te ramasser un gadiche.. La langue allemande propose: «Hals und Bein Bruch» («la cassure du cou et de la jambe»). En français, le raccourci de la formule met en jeu le même scénario: celui de chuter, de prendre un billet de parterre, finalement de glisser sur une m... et de tomber. Mais chacun connaît la superstition liée au fait de marcher dans la m... du pied gauche: ça porte chance!

Qu'on se le tienne maintenant pour dit!

mardi 3 décembre 2013

«Trou noir»... [Carnet de mise en scène]


Voici qu'approche l'aboutissement (enfin, l'aboutissement d'une première étape!) de ce projet personnel qui a débuté au printemps dernier.

Il y a déjà longtemps que je n'ai présenté un texte personnel (nonobstant les productions de Noël du Théâtre 100 Masques qui sont écrits en cours de répétitions...): presque cinq ans. Déjà. J'ai donc très hâte de présenter cette production (quasi intime!)... même si, peut-être,  sera-t-elle perçue comme étant aride... voire hermétique. J'assume fort bien.

J'aime ses exigences. J'aime ses allers-retours entre les différents niveaux de réalité. J'aime le contrôle que ce texte commande. J'aime ce que nous en avons fait: un truc tout simple et pourtant fort complexe. Un point focal. Une voix. Sur une scène vide.

«Sous le gui - 175 bonnes raisons de fêter la Noël - spectacle non-gratuit»... [Carnet de mise en scène]

Photographie: Daniel Gauthier (Le Réveil/Journal de Québec)

La construction du spectacle de Noël achève. Il reste encore quelques babioles à bricoler, quelques accessoires à trouver. Mais l'ensemble prend définitivement forme. 

Lors des derniers enchaînements, nous en avions pour à peu près une heure de matériel. Une heure de folies qui doit maintenant trouver son bon rythme, son punch, son mordant.




mardi 26 novembre 2013

De la mise en scène...

Peut-on se passer de mise en scène?

Lorsque la scène est vide, la nuit profonde, le jeu minimal, la voix neutralisée, l'acteur absent, y a-t-il encore mise en scène?

On dit parfois, un peu rapidement, que la meilleure mise en scène est celle qu'on ne remarque pas. Comme on dit aussi que la meilleure musique de film est celle qu'on n'entend pas.

Faut-il croire ces adages faciles?

Charme discret de la bonne régie?

Il est vrai qu'un genre, celui de la lecture à haute voix, à voix blanche, se rapproche de cet idéal de «non mise en scène», comme on dit «non-violence», de cette attirance bouddhiste pour le vide.

Il arrive qu'une lecture de la pièce par les acteurs, texte en main, soit plus prenante, plus passionnante, plus inoubliable qu'une mise en scène trop sûre d'elle.

Mais n'est-ce pas là considérer une fois de plus la mise en scène comme le visible, l'extérieur, le superflu? Comme quelque chose d'évitable, dont on ferait mieux de se passer? Un peu de discrétion, que diable, croirait-on entendre!

Aux frontières de la scène, et sans renier son statut de représentation, la mise en scène se fait discrète, fait le mort, mais disparaît-elle pour autant? Elle tente aujourd'hui souvent de (re)venir à la simplicité de la lecture, publique ou intime, lèvres invisibles, ou tournées vers l'intérieur.

Quelle frontière entre la représentation et la réalité? La mise en scène?

C'est l'introduction (p.29) du second chapitre de La mise en scène contemporaine, ouvrage du sémiologue français (l'un de mes auteurs fétiches!), Patrice Pavis, paru en 2010 (en fait, il s'agit de la seconde édition) chez Armand Colin. Un théoricien qui pose de nombreuses questions et qui dissèque la scène de belle façon. Un penseur accessible.

jeudi 21 novembre 2013

«La Fille du Tambour-Major»... [Carnet de mise en scène]


Le choeur de la Société d'art lyrique du Royaume répète déjà depuis la mi-septembre sous la direction de Céline Perreault. Mais depuis la semaine dernière, je m'intègre à cette gang pour entamer la mise en scène des parties de groupe. 

Un travail qui s'avère un peu plus complexe que celui de l'an dernier... ne serait-ce que, contrairement aux choeurs d'Orphée aux enfers qui avaient des numéros exclusifs, les choeurs de La Fille du Tambour-Major sont tissés à même les dialogues et les scènes des solistes (qui eux, n'arriveront qu'à la mi-janvier). Rarement - voire jamais! - le choeur est seul en scène. Toujours il est en interaction avec l'un des personnages principaux. Bref, le travail scénique en cours ne peut se faire que par fragments (et ceux-ci, en l'absence des interprètes, ne peuvent qu'être incomplets).

Ce sont donc des morceaux de casse-tête... des scènes qui devront être prêtes à accueillir les différents personnages...

Derrière ce défi se cache pourtant déjà une évidence: ce sera très drôle!

Mais ce n'est pas tout... parce que si les choeurs sont définitivement en chantier, un autre (gigantesque) chantier ouvrira d'ici quelques jours: le décor (conçu par Christian Roberge et réalisé par Yves Whissel). Après un réajustement des devis (sans qu'il y ait trop de compromis esthétiques), les commandes ont été passées et le matériel devrait arriver sous peu.

C'est donc dire que le train est lancé; il faut maintenant bien le prendre!

mercredi 20 novembre 2013

L'Histoire du théâtre en un schéma




C'est là un schéma, une illustration créée pour le compte de la Compagnie théâtrale de l'Esquisse (leur site ici), qui retrace, en quelques dessins, toute l'histoire du Théâtre... Intéressant pour donner une idée de cette évolution en un seul coup d'oeil...

mardi 19 novembre 2013

«Trou Noir»... [Carnet de mise en scène]


Eh non... ce projet n'a pas encore vu le jour (les billets antérieurs publiés sur le sujet se retrouvent ici)... mais ça s'en vient! Après des répétitions difficiles - pour de nombreuses raisons extérieures au travail en salle... de la tempête à la visite aux urgences! - nous avons retrouvé un élan et nous nous acheminons vers une première série de représentations dans les prochaines semaines (les détails viendront bientôt).

Le cadre est maintenant établi... de même qu'une certaine routine dans l'exécution de ce long monologue qui pose, par ailleurs, quelques difficultés par sa structure même toute faite de redondances et de motifs récurrents. 

Jouer sans jouer. Le non-jeu qui se donne pourtant en représentation. Tel est le paradoxe, la quadrature du cercle que nous devons résoudre... 

Voilà le genre de projet qui nourrit la réflexion pour le praticien que je suis... Beaucoup plus que tout autre type de mise en scène. Peut-être parce qu'il est nécessairement plus personnel vu que j'en signe le texte et qu'il n'est pas soutenu par une compagnie...

Je suis bien content... même si la rencontre avec le public n'a toujours pas eu lieu. Tout se met en place lentement mais sûrement.

Sarah Bernhardt dans toute sa splendeur!

Voici une autre anecdote sarah-bernhardtienne - ce blogue en est rempli! - racontée, cette fois, avec une bienvaillante ironie, le grand metteur en scène français Roger Blin dans Souvenirs et propos (vive le Dictionnaire de la langue du théâtre!):


Je me souviens avoir vu Sarah Bernhardt au Trocadéro, dans ce qui est aujourd'hui le Palais de Chaillot, jouer Athalie. Je situe ça vers 1919, mon père m'y avait emmené et je revois très bien cette bonne femme portée par des figurants sur un palanquin [la comédienne a été amputée d'une jambe], recouverte d'un grand manteau rouge et qui gueulait avec une espèce de voix très haut perchée, qui m'a fait très peur. Dans la scène du songe d'Athalie, elle se tournait vers le public pour crier: «Pour réparer des ans l'irréparable outrage» comme si elle disait: «C'est moi qui vous dis ça et je vous emmerde.»

lundi 18 novembre 2013

La hiérarchie des gestes...

Voici un petit truc intéressant venu tout droit du XVIIIième siècle: la distinction entre les différents types de gestes selon Pierre-Louis Dubus dit Préville, illustre (?) acteur français (sa biographie wikipédienne se retrouve ici) de l'époque...

Pour ne point prodiguer ses gestes mal à propos, il faut se convaincre d'une vérité, c'est qu'il n'en existe que de trois sortes: le geste instructif, le geste indicatif et le geste affectif. Le premier n'est autre que la parodie d'un personnage quelconque. Le geste indicatif marche avec toutes les expressions de notre discours: il fixe l'attention du spectateur, et supplée souvent à la parole; c'est celui de tous qui exige plus d'intelligence, puisqu'il doit être d'accord avec la pensée que nous exprimons. Le geste affectif est le tableau de l'âme: c'est lui qui sert à la nature quand elle veut se développer et qu'elle se livre aux impressions qu'elle reçoit: c'set la vie des sensations que nous éprouvons et que nous voulons faire éprouver aux spectateurs. Mais ce geste se subdivise en mille nuances différentes, parce que les passions, ayant leur langage particulier, doivent, par la même raison, avoir le geste qui leur est propre.

Ces distinctions sont tirées de ses Mémoires (bouquin qui se retrouve ici... et dont la citation, elle, se retrouve à la page 104) publiées en 1812... quelques 13 ans après sa mort.

dimanche 17 novembre 2013

Au théâtre, cette semaine! [Du 17 au 23 novembre 2013]

Aujourd'hui - 17 novembre 2013
Salle Marguerite-Tellier (Chicoutimi), 14h

Le Théâtre 100 Masques donne sa quatrième Heure du théâtre, consacrée cette fois au Siècle d'or espagnol, à Caldéron et à son chef-d'oeuvre: La Vie est un songe. Il en coûte 10$ (incluant le texte, le thé et les biscuits).

Aujourd'hui - 17 novembre 2013
Salle du Facteur Culturel (Jonquière), 14h
Dernière représentation de la semaine

Le Théâtre C.R.I. présente sa plus récente création Hivers: passages du numéro six dans les mineures, un texte de Hervé Bouchard, mis en scène par Guylaine Rivard et interprété par l'auteur lui-même qui nous raconte le passage de l’enfance à l’âge adulte du personnage portant le numéro six au cours de ses hivers dans le hockey mineur. Le cadre est celui d’une petite ville industrielle sur le déclin.

Mercredi - 20 novembre 2013
Salle Michel Côté (Alma), 20h

Alma Spectacles reçoit Les Fourberies de Scapin, de Molière. En l'absence de leurs pères partis en voyage, Octave, fils d'Argante et Léandre, fils de Géronte, se sont mariés. Octave avec Hyacinthe, une belle jeune fille pauvre et de naissance inconnue, tandis que Léandre s'est épris de Zerbinette, une jeune esclave Égyptienne. Or les pères ont d'autres projets de mariage pour leurs fils. Les amoureux désespérés,ont recours aux ruses de Scapin, pour que leurs redoutables pères changent d'idée. Scapin profitera de la situation pour mettre en place des stratagèmes, afin de parvenir à ses fins, et également pour soutirer de l'argent et se venger de ses maîtres. Beau parleur et fieffé coquin, Scapin fera la pluie et le beau temps, tout au long de cette aventure.

Jeudi à samedi - du 21 au 23 novembre 2013
Salle du Facteur Culturel (Jonquière), 20h
(et dimanche, 24 novembre 2013, à 14h)
Dernière semaine de représentations

Le Théâtre C.R.I. présente sa plus récente création Hivers: passages du numéro six dans les mineures, un texte de Hervé Bouchard, mis en scène par Guylaine Rivard et interprété par l'auteur lui-même qui nous raconte le passage de l’enfance à l’âge adulte du personnage portant le numéro six au cours de ses hivers dans le hockey mineur. Le cadre est celui d’une petite ville industrielle sur le déclin.

jeudi 14 novembre 2013

De la voix de l'auteur à celle du metteur en scène...


L'auteur est tributaire du théâtre de son époque (le metteur en scène peut aussi aborder une oeuvre dramatique à travers ce contexte, mais c'est un cas particulier). Souvent, l'auteur connaît trop bien l'appareil scénique qui lui est contemporain et qui, pour nous, est vieilli et irrecevable; il alourdit par des détails ce qui aurait un impact beaucoup plus fort s'il s'était exprimé par des moyens minimaux [...]. Le metteur en scène, qui établit le squelette de l'oeuvre dramatique, sa construction et son tempo, donne un visage unique à l'ensemble du spectacle, en relation avec la façon dont il comprend l'oeuvre dramatique donnée. C'est pourquoi le travail du metteur en scène est très individuel, et il n'y a pas deux metteurs en scène, même de la même école, qui monteraient d'une façon absolument identique une oeuvre dramatique. 

L'auteur, dans ses didascalies, voit un théâtre idéal à ses yeux, tandis que le metteur en scène dissèque

C'est là une vision toute meyerholdienne de l'apport de chacun de ces deux premiers créateurs que sont l'auteur et le metteur en scène. Une vision que j'aime bien (bon... j'ai quand même un fort parti pris pour ce metteur en scène russe... en font preuve les différents billets réunis ici qui forment, en quelques sortes, les fondements de ma pratique scénique). Une vision qui vaut d'autant plus quand il s'agit de textes de répertoire venus d'époques antérieures...

Je suis assez partisan de cette liberté accordée au metteur en scène qui ne se voit pas soumis à cette fameuse «voix de l'auteur». Cette insoumission ne doit pas être perçue comme un manque de respect face au texte mais bien comme une façon de l'aborder sans être encombré par des considérations scéniques qui ont mal vieillies. 

mercredi 13 novembre 2013

«Les Comédiens»... la suite

Voici le cinquième et dernier épisode de la saison de la websérie française Les Comédiens qui retrace le parcours de 5-6 amis qui étudient au Conservatoire. Les quatre premiers se retrouvent ici.

mardi 12 novembre 2013

«Hors de Montréal, point de salut?»


Le cent quarante-huitième numéro de la revue de théâtre Jeu est paru dernièrement... avec, comme dossier principal, un sujet intéressant pour quiconque s'acharne à vouloir demeurer en région: Hors de Montréal, point de salut? 

Le montréalocentrisme (ou plutôt, le grand-centrisme!) est omniprésent dans le milieu culturel. Peut-on changer les choses? Probablement que non. Mais ce n'est pas une raison pour laisser faire.

Pour ce numéro, j'ai écrit un article rendant compte de la concertation du milieu théâtral saguenéen depuis une dizaine d'années. (Il y a aussi un article de Gervais Gaudreault qui parle notamment de l'apport régional de Benoit Lagrandeur.)

(L'éditorial et le sommaire de la revue se retrouvent ici.)


dimanche 10 novembre 2013

«Au Champ de mars»... [Carnet de mise en scène]

En ordre: Céline Gagnon, Gervais Arcand, Denis Lavoie, Stéphane Doré, France Donaldson (photo: Christian Roberge)

Mon équipe de production pour Au Champ de mars de Pierre-Michel Tremblay (production 2014 du Théâtre Mic Mac) est maintenant complétée.

Les comédiens seront Stéphane Doré (Eric), Céline Gagnon (Rachel), Gervais Arcand (Marco), Denis Lavoie (Sergent de film) et France Donaldson (Annabelle). 

Christian Roberge et Vicky Coté amélioreront et réaliseront l'espace que je leur ai proposé... en plus de s'occuper des costumes. Alexandre Nadeau signera la conception des lumières.

Réjean Gauthier fera office de directeur de production alors que Sonia Tremblay sera mon assistante (rôle plus que nécessaire dans le type de mise en scène où nous allons).

Ce retour (imprévu!) au Mic Mac est un peu comme un retour à la maison...

Au théâtre, cette semaine! [Du 10 au 16 novembre 2013]

Ouais ben... il s'en passera des choses cette semaine (si tant est que j'ai tout bien noté et qu'il ne me manque pas trop de rendez-vous!). Une chose me frappe particulièrement, par exemple: le coût des billets pour le théâtre chez les diffuseurs multidisciplinaires qui sont maintenant - comme une norme! - plus près du 50$ que du 30$... Et après on parlera d'une désaffection du spectacle vivant auprès de la clientèle plus jeune...


Aujourd'hui - 10 novembre 2013
Salle de Facteur Culturel (Jonquière), 14h
DERNIÈRE REPRÉSENTATION DE LA PREMIÈRE SEMAINE 

Le Théâtre C.R.I. présente sa plus récente création Hivers: passages du numéro six dans les mineures, un texte de Hervé Bouchard, mis en scène par Guylaine Rivard et interprété par l'auteur lui-même qui nous raconte le passage de l’enfance à l’âge adulte du personnage portant le numéro six au cours de ses hivers dans le hockey mineur. Le cadre est celui d’une petite ville industrielle sur le déclin.


Mercredi - 13 novembre 2013
Théâtre Banque Nationale (Chicoutimi), 20h

Diffusion Saguenay reçoit le T.N.M. et son spectacle Le Murmure du coquelicotTout comme l’acteur est l’athlète du coeur, l’acrobate est le poète du danger. Depuis sa fondation en 2002, le collectif Les 7 doigts de la main a acquis une réputation internationale pour sa conception intime de l’art du cirque, où l’exploit de l’acrobate n’est jamais une fin en soi, mais un langage envoûtant pour exprimer la fragile démesure des émotions et des rêves. Dans l’esprit du temps présent, il était follement désirable de faire enfin advenir ce rendez-vous aussi spectaculaire que touchant : la rencontre entre le cirque et le théâtre. Bien entendu, Rémy Girard (dont la curiosité pour le TBN mérite la une du Progrès-Dimanche - soupir) y est, la salle sera pleine (malgré le prix fixé à 51,25$).


Jeudi à samedi - du 14 au 16 novembre 2013
Salle de Facteur Culturel (Jonquière), 20h
(et dimanche, le 17 novembre 2013, à 14h)
SECONDE SEMAINE DE REPRÉSENTATIONS

Le Théâtre C.R.I. présente sa plus récente création Hivers: passages du numéro six dans les mineures, un texte de Hervé Bouchard, mis en scène par Guylaine Rivard et interprété par l'auteur lui-même qui nous raconte le passage de l’enfance à l’âge adulte du personnage portant le numéro six au cours de ses hivers dans le hockey mineur. Le cadre est celui d’une petite ville industrielle sur le déclin.


Jeudi et vendredi - 14 et 15 novembre 2013
Salle Pierrette-Gaudreault (Jonquière), en représentations scolaires
Et samedi - 16 novembre 2013, 13h30

Le Théâtre La Rubrique reçoit Le Caroussel et sa production Nuit d'orageUne petite fille et son chien, par une nuit d’orage. Mille questions surgissent dans sa tête. La réflexion s’élance, s’envole, revient en piqué, rebondit sur les parois invisibles de la conscience. Au coeur de la nuit, l’enfant interroge le sens de la vie, soulève de troublantes questions, observe l’intime aussi bien que l’universel. Le vent souffle de plus en plus fort, et puis l’orage éclate : toutes les peurs sont permises.


Vendredi - 15 novembre 2013
Salle Michel Côté (Alma), 20h

Alma Spectacles reçoit Ladies Night (l'autre spectacle récurrent... comme les Broue et Douze hommes en colère... qui repasse dans la région année après année). Succès populaire au Québec et dans le monde entier, Ladies Night se déroule dans une ville ouvrière où une bande d’amis, en manque de travail, se lancent un défi: proposer un « striptease » d’hommes, comme le font les Chippendales pour épater les femmes mais surtout se prouver qu’ils sont capable d’exister. Grâce à Glenda, une ex-danseuse, ils sortiront le grand jeu qui les mènera jusqu’à la présentation ultime ! Humour et dérision à leur meilleur ! Ce truc coûte 50$.


Samedi - 16 novembre 2013
Salle Murdock (Chicoutimi), 14h

Une chance unique d'assister en primeur à la répétition d'un extrait du nouveau spectacle du théâtre Les Amis de Chiffon ROSÉPINE, une histoire aux couleurs de l'Asie qui sensibilise les jeunes aux enjeux de notre planète sous le signe de l'amitié et de la fantaisie. Il suivra une rencontre-échange entre spectateurs et artistes du spectacle. Le nombre de places (gratuites) est limité. Pour réservé, contacter le 549-7061

samedi 9 novembre 2013

D'autres mandements contre le théâtre!

Mgr Taschereau (Elzéar-Alexandre Taschereau de son vrai nom... avec sa biographie wikipédienne ici)

Dans la suite L'Église contre le théâtre, voici un extrait du (coloré et quelque peu xénophobe!) mandement contre le théâtre lancé, au printemps 1974, par Monseigneur Taschereau, archevêque de Québec, suite à la prochaine venue du Genuine New-York Black Crook qui triomphe à Montréal et qui présente - ô scandale! - de danseuses, des chanteuses, un orchestre et des clowns:

Une troupe nombreuse de baladins étrangers s'annonce comme devant donner des représentations théâtrales dans le cours de la semaine prochaine. Or, nous avons appris de source certaine que la morale et la décence la plus élémentaire y sont affreusement outragées. N'avons-nous pas le droit de nous regarder comme insultés par cet étalage d'infamies?

Laissez donc ces horribles scandales s'étaler dans le vide. Quand les acteurs verront que les recettes ne payent pas les dépenses, ils nous délivreront bientôt de leur présence.

Quelques mois auparavant, Monseigneur Bourget (déjà vedette de ce blogue, et ) s'était lui aussi élevé contre cette troupe venu du sud de la frontière - comment aurait-il pu en être autrement?:

Des troupes de comédiens et de comédiennes se succèdent depuis quelque temps sans interruption dans cette ville et donnent dans une maison de théâtre le spectacle des immoralités les plus révoltantes. Ce sont chez les comédiennes des nudités qui feraient rougir d'honnêtes païens s'ils en étaient les témoins. Rien n'égale l'indécence des jeux que se permettent ces baladins, pour attirer une foule de curieux de tout âge de tout sexe et de toute condition. Des jeux scandaleux, des danses criminelles, des libertés plus malhonnêtes sont comme les pâtures ordinaires dont ces bouffons saturent les spectateurs.

Car c'est dans ces repaires de tous les vices que se commettent les crimes qui compromettent la réputation des familles les plus respectables et la paix et la prospérité des citoyens. Là, en effet, se font de folles dépenses pour satisfaire la sensualité et la gourmandise. Là s'entretiennent les mauvaises passions qui remplissent les maisons de prostitution. Là se dépenses des sommes fabuleuses qui prouvent que l'on est toujours riche pour le plaisir tandis que l'on se dit pauvre pour la charité. Là se prodigue follement ce que l'on a dérobé à des parents, à des maîtres, à des patrons sans défiance. Là s'oublient et se perdent les bons sentiments qui attachent les enfants à leurs parents. Là ces enfants malheureux apprennent à mépriser les auteurs de leurs jours, à les contrister en leur désobéissant par une conséquence nécessaire, à attirer sur leurs têtes les malédictions réservées à ceux qui n'honorent pas leurs pères et mères.

Ces deux petits morceaux de littérature judéo-chrétienne se retrouvent dans le bouquin L'histoire du théâtre au Canada de Léopold Houlé, publié en 1945.


mercredi 6 novembre 2013

«Sous le gui - 175 bonnes raisons de fêter la Noël - Spectacle non-gratuit»... [Carnet de mise en scène]


C'est ce matin qu'a véritablement débuté la création de cet ultime spectacle de Noël (cette fois, c'est le vrai puisque l'an prochain, à la même période, nous serons en pleine tragédie antique!). Et qui dit ultime dit dernier tour de piste et dernière occasion de marquer la coup par le plaisir le plus déjanté et l'éclatement!

Ce matin donc, nous avons placé (et quand je dis placé, je veux dire que nous avons conçu les personnages, mis en scène tout en écrivant le texte dans une frénésie parfois difficile à suivre!) le cadre général de la production, l'introduction et le premier tableau.

Ce tableau retrace le premier Noël au poste de traite de Chicoutimi... 

Et le style reste le même: ironie - voire cynisme! -, sarcasme et humour caustique! Et ça promet! La barre est haute pour les tableaux à venir!


mardi 5 novembre 2013

«La Fille du Tambour-Major»... [Carnet de mise en scène]


Voici un aperçu de la proposition scénographique de Christian Roberge (le même qui a signé les décors d'Orphée aux enfers, l'an dernier... et avec qui j'en suis à la huitième collaboration) pour La Fille du Tambour-Major présentée par la Société d'arts lyrique du Royaume.

Je dis aperçu parce que depuis le dépôt de cette proposition, au début du mois de septembre, les choses ont évolué, se sont précisées... mais dans l'ensemble, les présentes images sont tout de même significatives et assez près de ce que nous recherchons.

D'abord, le cadre de scène sera abaissé, laissant de l'espace (dans la partie noire) pour des sur-titres. 

Ensuite, l'espace - constitué à chaque fois par la redondance esthétique de panneaux et de paravents - sera étroit... sur toute la largeur de la scène, très près du public. Un espace parfait pour travailler les groupes scéniques sur un mode de fresque, de bas-relief.

Enfin, les éléments scéniques seront réalistes.

Ces ensembles scénographiques seront à même, je crois, de rendre dynamique la mise en scène.




dimanche 3 novembre 2013

Au théâtre, cette semaine! [Du 3 au 9 novembre 2013]

Beaucoup de choses, cette semaine!


Aujourd'hui - 3 novembre 2013
Salle Marguerite-Tellier (Chicoutimi), 14h

Le Théâtre 100 Masques offre son troisième rendez-vous de L'Heure du théâtre, consacré, cette fois, au nô japonais  et à celui qui lui a donné sa forme actuelle: Zeami. Cette rencontre, ouverte à tous sera animée par Sophie Larouche. Il en coûte 10$ pour la rencontre (incluant texte, thé et biscuit).


Lundi - 4 novembre 2013
Studio-Théâtre (UQAC), 17h

La Chaire de recherche du Canada pour une dramaturgie sonore au théâtre reçoit, pour une conférence ouverte à tous, la comédienne Marie Brassard, reconnue pour son parcours de recherche et de rigueur, afin de discuter de sa vision du théâtre et de sa pratique.


Mardi - 5 novembre 2013
Théâtre Banque Nationale (Chicoutimi), 20h
et
Mercredi - 6 novembre 2013
Salle François-Brassard (Jonquière), 19h30

Le Théâtre du Faux Coffre donne, en représentations scolaires (en priorité... mais le reste des places est disponible  pour le grand public), la dernière aventure des Clowns Noirs: Le Clown noir au masque de fer. Le coût d'entrée est fixé à 15$.



Mercredi - 6 novembre 2013
Studio-Théâtre (UQAC), 12h à 13h

La Chaire reçoit (dans le cadre de l'événement organisé par l'APES dont il sera question en fin de billet) aussi Larry Tremblay, auteur dramatique réputé, pour discuter aussi de sa pratique. C'est ouvert à tous... et fort intéressant!


Jeudi à samedi - du 7 au 9 novembre 2013
Salle de Facteur Culturel (Jonquière), 20h
(et dimanche, le 10 novembre 2013, à 14h)
PREMIÈRE SEMAINE DE REPRÉSENTATIONS

Le Théâtre C.R.I. présente sa plus récente création Hivers: passages du numéro six dans les mineures, un texte de Hervé Bouchard, mis en scène par Guylaine Rivard et interprété par l'auteur lui-même qui nous raconte le passage de l’enfance à l’âge adulte du personnage portant le numéro six au cours de ses hivers dans le hockey mineur. Le cadre est celui d’une petite ville industrielle sur le déclin


Samedi - 9 novembre 2013
Salle Pierrette-Gaudreault (Jonquière), 20h

Le Théâtre La Rubrique reçoit les Productions Kléos qui présenteront Le Chant de Georges Boivin, un texte de Martin Bellemare mis en scène par Mario Borges (un long monologue porté par Pierre Collin). 
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Du 5 au 10 novembre, l'Association Professionnelle des Écrivains de la Sagamie (l'APES) nous arrive avec un tout nouveau projet: LA TOTALE. Au cours de cette semaine, plusieurs activités seront proposées autour d'un auteur. Pour cette première édition, c'est Larry Tremblay, romancier et homme de théâtre réputé qui sera mis en vedette. Pour suivre toutes les activités de cet événement, il sera bon de consulter le bulletin publié par le groupe de compétence en Lettre et édition (ici).
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Ça fait pas mal le tour de mon agenda... Si j'oublie des trucs, on pourra me le faire savoir ou par courriel, ou par le biais des commentaires...

samedi 2 novembre 2013

Une brève histoire du théâtre au Québec... 6

Monique Miller (Ciboulette) et Guy Godin (Tarzan), dans Zone, 1953.

Les années '50 - Le théâtre se professionnalise

Au début des années '50, alors que le Québec est sous le joug de Duplessis et qu'éclatent de violentes grèves, Gratien Gélinas est en plein possession de ses moyens. Son Tit-Coq le mène un peu partout au Canada... et même (avec plus ou moins de succès) aux États-Unis. 

Un autre auteur imprimera bientôt sa marque sur cette époque: Marcel Dubé. Le triomphe de sa première pièce, Zone, en fera un auteur de premier plan (de veine réaliste, il va sans dire), jeune et avec une langue dynamique qui place ses personnages dans l'univers de l'adolescence qui rêvent d'un avenir meilleur que celui de leurs parents. 

La famille, thème par excellence de la dramaturgie québécoise, en prend pour son rhume.  Elle perd son unité et donnera des archétypes qui seront tenaces: le père complètement absorbé par son travail, la mère esclave de son quotidien, le fils marginal, la fille révoltée ou menacée.

À côté de ce théâtre réaliste, une autre veine plus avant-gardiste tente de se développer. Jacques Languirand amène sur les scènes, avec Les Grands départs et Les Insolites un théâtre où règne l'étrangeté alors que Claude Gauvreau fait éclater l'automatisme et la poésie langagière dans des pièces comme La Charge de l'orignal épormyable et Les Oranges sont vertes.

Les structures évoluent. Dès 1951, Les Compagnons de Saint-Laurent mettent un terme à leurs activités qui auront données, au théâtre québécois, de solides assises. 

Quelques comédiens (Jean Gascon, Jean-Louis Roux, Eloi de Grandmont, Georges Groulx et Guy Hoffman), de retour de France, se réunissent en 1952 et fondent le Théâtre du Nouveau-Monde. En 1955, Paul Buissonneault crée le Théâtre de Quat'sous.

Et même l'État s'y met... si on peut dire... après avoir été complètement absent de cette histoire. Au cours de cette décennie, deux initiatives marqueront le début d'un soutien étatique. 

En 1955, le gouvernement du Québec ouvre, à Montréal, la première section Art dramatique du Conservatoire de musique (fondé en 1948 par Wilfrid Pelletier). C'est la première reconnaissance d'un lieu de formation. En 1958 s'ouvrira une telle section au Conservatoire de Québec.

Enfin, en 1956, la fondation du Conseil des arts de la région métropolitaine amènera les premières subventions données aux compagnies.




vendredi 1 novembre 2013

«La Fille du Tambour-Major»... [Carnet de mise en scène]


Voici l'affiche de la prochaine production de la Société d'Art Lyrique, La Fille du Tambour-Major d'Offenbach, que je mettrai en scène (et dont les représentations se feront les 7, 8 et 9 février prochains).

L'exercice de conception de l'affiche est toujours un peu ardu... surtout dans un contexte où la mise en scène n'est encore qu'esquissée que dans ses grandes lignes. Comment alors rendre visuellement compte d'un spectacle?

Deux choix ont motivé cette proposition (signée par Alexandre Girard).

D'abord, le souhait exprimé (par moi, notamment) d'avoir une certaine continuité avec l'affiche de l'an dernier (qu'on peut retrouver ici), tant par la configuration que par l'esprit avec proéminence du titre sur une image somme toute neutre reléguant les informations sur une bande noire.

Par ailleurs, l'image - le drapeau français qui est l'espoir de cette pièce - a été choisie parce qu'elle avait un certain mouvement. Et qu'on avait le drapeau sans trop avoir l'imposition de l'objet... Je souhaitais (et souhaite encore) avoir une image d'époque parce que c'est aussi la ligne esthétique qu'on s'est donné de faire dans l'historique sans pourtant tomber dans l'archéologique. Les costumes et les décors devraient avoir ce côté un peu suranné et sera aussi dans ces mêmes teintes...
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Voici, en lien, l'article qui est paru dans le journal de jeudi matin, suite a la conférence de presse.

jeudi 31 octobre 2013

Les Médées

Fiona Shaw dans sa magistrale interprétation du rôle

Le Théâtre 100 Masques a, pour projet, pour marquer la fin des célébrations de son quinzième anniversaire, de travailler sur le personnage de Médée dans un nouveau retour au théâtre antique... Le but est d'établir une partition polyphonique pour une seule comédienne. Plus qu'une adaptation, il s'agit là d'un vaste chantier de réécriture. A partir de différentes sources - Euripide et Sénèque dans différentes traductions, Corneille, Anhouil et toutes les autres qui tomberont sur notre route - nous souhaitons isoler les grandes voix de ce mythe terrible pour en faire ressortir l'inéluctable et les affres de la douleur. 

mercredi 30 octobre 2013

Une brève histoire du théâtre au Québec... 5


Gratien Gélinas dans Tit-Coq.

Les années '40 - Le point tournant de la dramaturgie québécoise

Au cours de la décennie suivante, les Compagnons de Saint-Laurent continuent leur mission de rénovation de la pratique théâtrale. Pendant la Deuxième Guerre Mondiale, Montréal et la troupe accueille notamment Ludmilla Pitoëff, épouse de l'un des membres du Cartel français, George Pitoëff, venue se réfugier au Canada. Le contact sera déterminant pour les jeunes comédiens de l'époque qui partiront, à la fin de la guerre, pour poursuivre leur éducation en France avant de revenir pratiquer leur métier ici. Bien sûr, le jeu, la diction, la vision théâtrale prendront une tangente européenne...

L'émulation se fait. Une constellation de troupes apparaît autour des Compagnons... comme La compagnie du Masque (fondée par Charlotte Boisjoli et Fernand Doré), Les Comédiens de la nef (de Pierre Boucher) ou encore, L'Équipe (de Pierre Dagenais) qui marquera les esprits par son audace et son originalité.

Ce pan du théâtre québécois ne doit pas faire oublier, cependant, que la veine réaliste, plutôt américaine, continue à se développer sur nos scènes. Et c'est de ce courant qu'émergera, en 1948, ce qui est considéré comme étant la première véritable pièce canadienne-française (en ce sens où elle s'inscrit parfaitement dans la société tant par le thème que par la langue et les préoccupations): Tit-Coq, de Gratien Gélinas.

Créée le 22 mai 1948 (année du Refus Global qui, s'il bouscule le milieu de l'art visuel, sera plutôt inactif du point de vue théâtral), cette pièce remporte un succès phénoménal... et il y aura 200 représentations au lieu des 10 prévues. Avec Tit-Coq, le spectateur découvre un niveau de langage qui lui est propre. C'est un canadien qui parle aux canadiens. La pièce, qui raconte les déboires d'un conscrit, orphelin et bâtard, se situe dans le présent, dans le milieu urbain, ouvrier très reconnaissable... et réuni tous les grands thèmes du théâtre québécois: la famille, la religion, la question identitaire teintée d'un certain misérabilisme. Voici un vrai théâtre national.

La même année, deux femmes de vision, Yvette Brind'Amour et Mercedès Palomino mettent sur pied un lieu de création et de diffusion professionnel francophone qui perdurera jusqu'à aujourd'hui: le Théâtre du Rideau-Vert



mardi 29 octobre 2013

Une brève histoire du théâtre au Québec... 4


Les Compagnons de Saint-Laurent. De gauche à droite: Jean Coutu, Bertrand Gagnon, Yves Vien, Félix Leclerc, Andrée Vien, Guy Provost, Hélène Loiselle, George Groux, Lucille Cousineau, Denise Vachon, Père Émile Legault, Thérèse Cadorette 1944, archives de la Ville de Saint- -Laurent.

Les années '30 - La décennie fondatrice


Alors que la société se relève péniblement de la Grande Crise de 1929, le théâtre n'a définitivement plus la cote et se fait plutôt marginal. Le mélodrame (dont la pièce emblématique sera, pour le Québec, Aurore l'enfant-martyr écrite et jouée de puis 1924 des milliers de fois!), le boulevard et le burlesque (notamment sous l'égide de Jean Grimaldi et de ses augustes accolytes comme Juliette Pétrie, Olivier Guimond - le père - et La Poune) règnent en roi et maître sur les scènes québécoises. 

Pendant ce temps, on réclame, de part et d'autre (et en ce sens, Jean Béraud, en 1936, fera figure de proue), un théâtre plus rigoureux et un répertoire réellement national, soutenu par l'état. 

Et les choses changeront peu à peu... 

Dans un coin de collège classique, le Père Émile Legault fondera, en 1937, les Compagnons de Saint-Laurent. Cette troupe, soutenue par l'Église - il va sans dire! - s'attaquera au répertoire religieux... Rapidement pourtant, suite au retour d'un voyage en France - en 1938 - où il découvre le théâtre d'avant-garde d'alors (Claudel, Giraudoux, Anhouil, Pagnol, Cocteau et tant d'autres), le Père Émile Legault s'engage sur la voie de la modernisation du théâtre avec une vision artistique solide fondée sur le texte et sur le jeu d'ensemble. D'amateure qu'elle est, la troupe atteindra rapidement une notoriété certaine... et même une première véritable reconnaissance professionnelle! 

À la même période, en 1938, un jeune auteur et comédien, Gratien Gélinas, débute sur scène avec une première revue (qui se répétera les années suivantes... jusqu'en 1946), Les Fridolinades. Conçue comme un spectacle à sketchs calqués sur la réalité de l'époque, elle met en scène Fridolin, un personnage issu du milieu populaire.

Dans un des sketchs d'une de ces revues émergera un autre personnage: un jeune conscrit qui devra partir à la guerre et qui, dans l'histoire du théâtre québécois, marquera le véritable lancement de notre dramaturgie... mais il faudra attendre encore quelques années... Tout est maintenant en place.


lundi 28 octobre 2013

Une brève histoire du théâtre... 3

L'Auditorium, Québec, où s'est produite Sarah Bernhart lors de son controversé passage de 1905 (les détails ici). Source: BANQ

1855-1930 - Le premier âge d'or du théâtre francophone au Québec

En 1855 un événement marquera la suite du théâtre francophone sur le territoire. Pour la première fois depuis 1763, un navire français accoste au port de Québec, marquant enfin la reprise des échanges avec la France. Outre le fait socio-économique, il pourra désormais y avoir, parmi les grandes tournées américaines et anglaises des incursions de grandes troupes françaises qui débarqueront alors avec un répertoire nouveau et audacieux (en pleine révolution romantique et mélodramatique) pour la population locale qui n'avait pu suivre l'évolution dramatique européenne.

Si sur place, la pratique demeure amateure, il est désormais possible de voir des professionnels de langue française s'exprimer sur scène... et pas n'importe lesquels professionnels! De (très!) grands noms débarqueront, avec, autour d'eux, une odeur de souffre et de scandale que décrieront les prêtres en chaire, selon la recommandation de Mgr Bourget, évêque de Montréal en 1868 (qu'on peut lire ici), suite à la visite de Sarah Bernhardt. Ce seront aussi Coquelin l'aîné, Frédérick Lemaître, Mounet-Sully, Réjane et plusieurs autres qui viendront épater la galerie et redonner un élan créateur au peuple canadien-français.

L'Église continue de diriger l'évolution de l'art dramatique. D'ailleurs, dans la seconde moitié du XIXième siècle, le même Mgr Bourget, devant l'échec de ses interdits, décide d'appuyer les associations ouvrières qui veulent le pratiquer en échanges de quelques restrictions: le répertoire doit faire preuve d'une grande moralité; les femmes ne doivent pas monter sur scène, ni être dans la salle, et les rôles féminins doivent être gommés; les scènes amoureuses sont proscrites. Il en résultera, durant les quelques années suivantes, une tradition de non-respect du texte de même qu'une certaine médiocrité dramatique.

Au tournant du siècle, les Américains prennent le contrôle des salles de tout l'est du Canada et des États-Unis et des circuits de tournées. Ce sera dès lors le monopole de The Trust de New York qui décidera de ce qui se verra sur les planches au Québec. Et par le biais de ces Américains, un genre particulier prendra son essor ici et perdurera longtemps par la suite: le burlesque.

Des entrepreneurs francophones se lancent alors dans la fondation de salles pour contrer l'influence anglophone. Malgré des conditions financières difficiles, il y a une multiplication de troupes. Pour être rentables, celles-ci se doivent de répondre aux demandes du public en quête de divertissement. Changeant alors d'affiche de semaine en semaine, les comédiens plongent dans un répertoire de vaudeville et de théâtre de boulevard qui attire, apprennent leur texte chacun de leur côté avant que de se rencontrer pour la générale et donner les représentations dans les décors disponibles. 

Ces entreprises hautement commerciales sacrifient la qualité au profit de la quantité.

Mais cet élan, le premier depuis les tous débuts de la colonie, se brisera en 1914-1918 sur les affres de la Première Guerre Mondiale, l'épidémie de grippe espagnole et l'apparition du cinéma et de la radio.

dimanche 27 octobre 2013

Au théâtre, cette semaine! [Du 27 octobre au 2 novembre 2013]

Mercredi - 30 octobre 2013
Salle Jacques-Clément (Chicoutimi), 10h

La Société d'Art Lyrique du Royaume fera sa conférence de presse pour présenter sa programmation, dont sa production majeure, La Fille du Tambour-Major que je mettrai en scène.


Vendredi - 1er novembre 2013
Salle Michel Côté (Alma), 20h

Alma Spectacles reçoit le spectacle L'EmmerdeurAprès le retentissant succès obtenu par Le dîner de cons, voici une autre comédie signée Francis Veber et son emblématique personnage François Pignon. Passé maître dans l'élaboration de personnages gaffeurs, loufoques, mais dévoués, Francis Veber joue encore avec les relations humaines qui dérapent et dégénèrent jusqu'à atteindre l'absurde. Ainsi, un tueur à gages pour le compte de la mafia, a pour mandat de liquider un personnage dérangeant, de la fenêtre de sa chambre d'hôtel. Ce qui devait être une mission relativement simple deviendra une véritable épreuve pour le truand car, pour son plus grand malheur, il a comme voisin de chambre un certain François Pignon! Et, voyez-vous, ce voisin de chambre a des idées suicidaires et c'est surtout un emmerdeur… de classe mondiale ! Celui qui a donné du fil à retordre à Pierre Brochant se permet maintenant de côtoyer un tueur à gages qui ne l'aura pas facile! Il en coûte 30$ (régulier) pour assister à ce spectacle...

Et c'est pas mal tout pour cette semaine... à moins que je n'oublie quelque chose... en quel cas, il est possible de me le faire savoir par le biais des commentaires ou par courriel...


samedi 26 octobre 2013

Une brève histoire du Québec... 2


1763-1855 - Le théâtre sous le régime anglais

La Conquête (et les différents changements constitutionnels qui surviendront en 1774, 1791 et 1840) et n'a pas vraiment changé le cours de notre histoire théâtrale: le théâtre de langue française reste sous le joug de l'Église qui, si elle le condamne toujours publiquement (notamment à cause de la mixité qu'il implique), elle cantonne la pratique dans les lieux académiques au service de l'enseignement (surtout religieux, évidemment).

Ce qui change, c'est que la population est soudainement coupée de sa mère patrie alors que son élite retourne en Europe et que pendant près d'un siècle, les échanges commerciaux et sociaux-culturels seront stoppés au seul bénéfice des échanges avec la métropole britannique. Du coup, le théâtre professionnel ne se fera plus qu'en anglais sur le territoire... et sera le fait des tournées anglaises et américaines. Parce que dès 1786, Montréal et Québec seront annexés aux circuits des grandes tournées.

Certains hommes d'affaires tenteront bien d'ouvrir des espaces dédiés au théâtre francophone et d'y insatller des troupes à demeure, mais toutes ces tentatives se solderont, à plus ou moins longues échéances, par des échecs financiers. Il faut dire que le répertoire et la professionnalisation qui soutiendraient une telle entreprise se font toujours attendre. Il y a bien des auteurs comme Joseph Quesnell (qui écrit Colas et Colinette en 1790... d'autres informations ici) et Pierre Petitclair (qui écrit La Donation en 1842)... mais ceux-ci sortent difficilement du modèle français et ne réussissent guère à constituer un véritable public.

Les chiffres parlent d'eux-mêmes: en 1824, à Montréal et à Québec, il  y aura 154 soirées théâtrales anglophones contre 5 en français...

Ce n'est donc pas encore dans cette période que le théâtre professionnel de langue française prendre son essor...

vendredi 25 octobre 2013

Une brève histoire du théâtre au Québec... 1


1606-1763 - Le théâtre sous le régime français

La première date à retenir dans notre histoire théâtrale, la première manifestation scénique, est 1606. C'est la date où Marc Lescarbot, écrivain français de passage (sa vie wikipédienne ici), pour souligner le retour de l'explorateur Poutrincourt, écrit une naumachie (théâtre sur l'eau): Le Théâtre de Neptune en Nouvelle France. J'en ai déjà parlé ici. Du théâtre, au fond, qui est extrêmement français. Comment pourrait-il en être autrement... alors que Québec n'est pas encore fondé et que la colonie n'en est qu'à ses tous premiers balbutiements? Un théâtre français au départ... qui le restera encore jusqu'au XIXième siècle...

Par la suite, on joue - principalement dans les camps militaires pour faire passer le temps - quelques pièces de théâtre de l'époques (les écrivains contemporains portant les nom de Corneille, Molière, Racine...) pour célébrer les événements importants... Jusqu'en 1694 alors que Frontenac veut faire jouer Le Tartuffe dont l'interdit est levé, en France, depuis quelques années déjà. L'Église s'y oppose (et s'y opposera!) fermement, par le biais de Mgr de Saint-Vallier (qu'on peut lire ici) et verra à ce que le théâtre, ce mangeur d'âme, ne se fasse que dans un cadre noble et vertueux, soit l'éducation, avec un répertoire éminemment religieux. Du théâtre de l'ombre... 

Et du côté du théâtre professionnel de langue française pendant cette période qui couvre 150 ans? Il est pratiquement inexistant avec une seule trentaine de représentations en tout... Plusieurs raisons expliquent cette situation. D'abord, la colonie est extrêmement vaste et très peu populeuse. Cette faible population est ensuite dans une situation plutôt précaire où l'argent manque (argent qui fut remplacé un temps par des cartes à jouer...), où éclatent des guerres contre les Anglais et les Amérindiens. Puis surtout - et ce sera l'une des raisons majeures de cette absence - aucun comédien français ne viendra s'établir en Nouvelle-France alors que dans la colonie anglaise du sud (qui deviendront les États-Unis), une troupe d'une douzaine d'acteurs fera le voyage et donnera, du coup, des racines professionnelles au théâtre américain...

Voilà donc les débuts plus que modestes du théâtre sur le territoire...

jeudi 24 octobre 2013

Les signes du temps


Sarah Bernhardt a paru de nouveau sur la scène dans Athalie. Les vieilles gens émerveillent toujours la France. On les acclame comme un tour de cirque; venez voir, venez voir, une très vieille dame infirme, décatie, fourbue, qui a charmé votre jeunesse et qui veut encore se montrer. Spectacle atroce. La voix d'or est quoi qu'on en dise un peu fêlée; elle ne peut plus bouger puisqu'elle a eu horriblement une jambe tranchée par un ascenseur. Elle est en chaise. Le nom prestigieux attire une foule énorme qui applaudit à tout et à tout hasard.

C'est Maurice Sachs, un écrivain français du début du XXième siècle, qui tient de tels propos sur la grande comédienne, dans un petit ouvrage, Au temps du Boeuf sur le toit. Comme quoi même les monstres sacrés finissent par ressembler, pour les générations suivantes, à des monstres tout court. Ils semblent bien qu'ils ne savent pas toujours se retirer...


mercredi 23 octobre 2013

15 ans.


Le Théâtre 100 Masques célébrera, en 2014, sa quinzième année d'existence. Fondé en 1999 pour soutenir un premier projet, Les Veuves Sauce moutarde (qui seront présentée au disparu Manoir L'Oasis de Laterrière), la compagnie a perduré à travers le temps... avec, bien sûr, des hauts et bien des bas. 

Dans les faits, je suis arrivé dans le portrait l'année suivant l'acte de naissance et j'ai participé (avec des poses plus ou moins longues), à la plupart des productions. Depuis 2007, j'en suis aussi le directeur général et artistique. Bien que je ne fais partie de l'équipe fondatrice, je n'en suis pas très éloigné...

En 15 ans, ce seront Tchechkhov, Racine, Beckett, Hitchcock, Molière, Goldoni, Feydeau, Courteline, Dostoïevsky, Arrabal, Guitry, Aristophane, Sophocle, Labiche, Plaute qui seront convoqués sur nos planches... en plus, bien sûr, des créations de Sophie Larouche, de Martin Giguère, de Dany Lefrançois et de moi.

2014 sera donc une année de festivités. 

Pour marquer le début de celles-ci, il y aura la présentation, du 6 janvier au 7 février, d'une exposition rétrospective mettant en valeur le travail artistique de la compagnie, avec l'ensemble des affiches et de nombreuses photographies de production.

Faire la récolte de ces images ramène d'innombrables souvenirs: des décors intéressants, des collaborateurs surprenants, des têtes qui ne font plus partie du paysage  théâtral saguenéen... et une foule d'anecdotes tant sur des moments de plaisir que de tension... tant sur des bons coups que sur des plus douteux.