mercredi 1 août 2012

Le grand théâtre démocratique

Les six principaux partis sur la ligne de départ

Nous y voilà. Le Québec vivra, pour le prochain mois - jusqu'au 4 septembre 2012 - au rythme d'une campagne électorale nationale (déclenchée d'ici le dîner)... sous le chaud soleil d'août.

Déjà, les partis sont campés. Les scénarios sont écrits. Les rôles sont distribués: d'un côté les vertueux et détenteurs de la vérité... de l'autre, les méchants des uns qui seront aussi les méchants des autres.  Les punchs fuseront de tout bord tout côté. Les performances (tant esthétiques qu'orales et gestuelles) seront soumises à l'appréciation des critiques, des commentateurs, des spectateurs.

Que le spectacle commence.

Dramatique. Avec des envolées catastrophistes. Des portraits sombres dressés avec verve et fougue («Texte, émotion» comme dirait l'autre...). Des discours qui feront vibrer différentes fibres selon le public cible... parce que le Québécois sera ça: une cible.

Burlesque. Avec des clowns. Avec des squelettes sortis de placards pour créer des sketchs médiatiques. Des retournements de situations. Des deus ex machina improbables. Des circonvolutions de l'esprit et de la langue pour contourner des obstacles.

Grotesque. Avec des mises en scène électoralistes... Un tel avec des aînés. Un tel avec des ouvriers d'usine. Un tel avec des enfants. Un tel avec des animaux. Un tel dans tel contexte somme toute étrange. Forcé. Surjoué.

Théâtral. Avec de grands rassemblements son et lumière. De grands événements de masse qui se voudront cathartiques.

Mais aussi et surtout, nécessaire. Parce qu'au travers ces éléments qui appartiennent plus à notre domaine qu'au leur, derrière cette façade spectaculaire, il y aura aussi (et peut-être plus cette fois-ci que les précédentes) la présentation de différentes visions de ce que nous sommes, de ce que nous pourrions être, devrions devenir. Nécessaire parce que le choix est important et met la table pour les prochaines années. Nécessaire parce que collectif.

En attendant maintenant de voir les propositions des uns et des autres en matière de culture, une chose est sûre: le 4 septembre, je vais voter.