samedi 28 juillet 2012

Moderne ou postmoderne?

Je propose, dans ce billet (plus théorique que ceux des dernières semaines... car il faut bien y revenir un jour ou l'autre!), un extrait du bouquin (p.283) Performance - Expérimentation et théorie du théâtre aux USA de Richard Schechner. 

Je choisis précisément cet extrait parce qu'il me semble tracer une ligne claire (mais peut-elle vraiment l'être?) entre le théâtre moderne et le théâtre postmoderne. 

En fait, sans donner dans la classification figée - «tel théâtre est moderne, tel autre ne l'est pas» - il ouvre là une perspective intéressante sur l'évolution du théâtre depuis, disons, les années 60-70...

[...] L'idéal de la plupart des performances modernes tend à l'union des différentes parties de la représentation. L'essentiel de la théorie théâtrale moderne traite du paradoxe du théâtre comme «dérivé composite» des autres arts (peinture, jeu, danse, architecture), mais filtré par le travail d'un metteur en scène qui «réalise» les intentions de l'écrivain, permettant à la performance «elle-même» d'accéder à l'unité de l’œuvre d'art. L'autre tendance moderne (représentée par Artaud et Grotowski) recherche l'«essence» du théâtre, ce que le théâtre devient lorsqu'il est dépouillé de tout ce qui n'affecte pas son identité: un théâtre pauvre dans un espace vide. Ces deux approches, l’œuvre d'art unifiée, sont modernes et s'opposent à l'approche postmoderne.

Le postmoderne ne ressent pas le besoin d'unifier. L'unité est inhérente aux informations qui sous-tendent l'expérience; l'unité peut très bien être indéfinie. Les signaux émis simultanément et par plusieurs canaux, il est facile de passer d'un canal à l'autre. L'impulsion est transformée, passant du mouvement à la parole, puis aux médias et à l'espace, etc. Il est possible de commander chaque canal individuellement. Les artistes jouent à augmenter l'intensité d'un canal tout en baissant celle d'un autre. 

Bon. L'extrait est bref, mais il me semble bien pertinent pour poursuivre une réflexion plus poussée.

«La Marmite» [Carnet de production]


Ça y est. Ce soir sera le dernier tour de piste des Euclion, Staphyla, Phaedra, Mégadore, Eunomie, Lyconide, Strobile, Congrion, Anthrax et les autres. Après les saluts, à la fin de la représentation, La Marmite du Théâtre 100 Masques aura vécue.

Une dernière, c'est une dernière... comme Philippe Torreton (l'auteur du Petit lexique amoureux du théâtre) le dit: La dernière est l'ultime représentation d'un spectacle, elle peut être souhaitée dans certaines circonstances où l'ambiance entre acteurs est exécrable ou que la qualité du spectacle n'est pas totalement au rendez-vous mais, la plupart du temps, c'est avec beaucoup d'émotion et de fébrilité que l'on aborde la dernière représentation. Il n'est pas rare de ressentir alors un trac particulier ressemblant à s'y méprendre au trac des premières. C'est la fin d'un projet qui a canalisé les énergies de toute une équipe de créateurs (metteure en scène, concepteurs, régisseure, comédiennes) depuis déjà plusieurs mois...

Maintenant place au repos... demain!