lundi 31 décembre 2012

Sur nos scènes (et dans le milieu) en 2012!


Et on poursuit au chapitre du bilan de l'année qui s'achève... avec des remarques qui me sont significatives...

2012, c'est... si on se fie au billet précédent, une année somme toute occupée (sans toutefois être plus ou moins intense que les années antérieures) avec près d'une trentaine de productions locales (incluant les productions universitaires)... sans compter les reprises de même que les spectacles invités...

2012, c'est... un début d'année stimulant alors que me sont accordées deux charges de cours (Dramaturgie et mise en scène et Atelier de production). Malheureusement, le plaisir sera assombri par tous les événements du printemps érable...Un coït interrompu.

2012, c'est... le fameux voyage à Lyon, piloté par les Têtes Heureuses, qui mènera les huit compagnies professionnelles de la région à se donner en spectacle principalement au Théâtre des Asphodèles et au Théâtre des Marronniers. Le but premier de cette expérience a-t-il été atteint? Je ne saurais le dire... Par contre, ce voyage a assurément permis de resserrer des liens entre les artisans du milieu et avec ceux de la ville de la gastronomie!

2012, c'est... la fin de l'édition régionale du Voir pour laquelle j'écrivais, depuis 2010, la plupart des articles touchant au théâtre... Quelques jours plus tard, sous l'impulsion de Joël Martel et Marielle Couture (qui finiront l'année par leur entrée au Progrès du Saguenay), était lancé le site Mauvaises Herbes pour pallier à l'espace laissé vacant.

2012, c'est... l'élection du PQ (et tout ce qui vient avec)... avec, éventuellement, une incidence (espérons-la positive) sur le milieu culturel... Pour le moment, c'est le calme plat.

2012, c'est... l'année (la dernière?) du Festival International des Arts de la Marionnette à Saguenay qui réunit, dans la ville, des dizaines de spectacles venus des quatre coins du monde. Mes coups de coeur (parmi les spectacles que j'ai vu) vont à Nosferatu du Bob Théâtre et Joseph la tache du NTE. C'est aussi, en fin d'année, l'inquiétante annonce de la mise en faillite de l'organisme...

2012, c'est... le lancement du dépliant promotionnel concerté, Le SLSJ, Zone de jeux et de création qui découle d'une décision prise lors du second Forum sur le théâtre tenu en juin.

2012, c'est... théoriquement, l'année de la rénovation de l'Auditorium-Dufour qui verra son nom être remplacé par celui contesté (et contestable!) de Théâtre Banque Nationale.

2012, c'est... je dirais, l'année qui a vu le Collectif Les Poulpes (Anick Martel, Elaine Juteau, Maude Cournoyer, Andrée-Anne Giguere) se consolider et prendre de plus en plus d'espace.

2012, c'est... enfin, une augmentation des effectifs de théâtreux de la région par la naissance de plusieurs petits bébés qui connaîtront assurément la joie d'avoir des parents sur les planches! Félicitations aux Pierre Tremblay, Marie-Noëlle Lapointe, Erika Brisson, Maude Cournoyer, Martin Giguère et leur conjoint(e)... le cas échéant!

Mais 2012, c'est aussi... dans un registre beaucoup plus personnel, ma première véritable incursion sur scène avec la dernière production du CRI, Petites morts et autres contrariétés... Y en aura-t-il d'autres? Je l'ignore... car malgré tout le plaisir que j'ai pu avoir, il serait faux de dire que j'ai eu la piqûre!

Voilà. Si j'oublie un événement digne de mention, il est possible de l'ajouter par le biais des commentaires! La table est maintenant mise pour débuter l'année 2013!


dimanche 30 décembre 2012

Sur nos scènes en 2012


Comme à chaque année (et puisque nous avons survécu à la fin du monde), je profite des derniers jours de décembre  pour dresser le bilan de l'année qui s'achève. Je débute donc par faire la recension (la plus exhaustive possible... à partir des calendriers hebdomadaires publiés sur ce blogue) de toutes les productions régionales (à caractère professionnelles... et j'inclus ici les productions universitaires qui sont, en quelques sortes le prélude à bien des démarches et les productions dites amateures d'envergure) qui ont marqué le paysage théâtral régional en 2012.

Pour marquer d'un simple regard les différentes catégories qui émaillent cette liste, je propose donc cette petite légende: les productions professionnelles et recherches, les productions de loisirs et autres événements, les productions académiques.

Voici donc avec les productions locales (excluant pour le moment les reprises)...:


Une heure avant (Rubrique)
Les Brigands (SALR)
Collection 2012 (UQAC-BIA-Marilyne Bédard)
Les Impromptus scéniques (100 Masques/À Bout Portant)
La formation de l'acteur de Constantin Stanislawski (UQAC-BIA-JF Cantin)
La forêt où nous pleurons (UQAC-BIA-Valérie Essiambre)
Les superhéros ont la queue basse (UQAC-BIA-MC Brassard)
Cinq cons et un bâton (UQAC-BIA-Simon Allard)
La méthode du bonheur (expérience #2) (UQAC-BIA-Julie Tremblay)
Notes sur la mélodie des choses (Têtes Heureuses)
La mi-temps (Têtes Heureuses)
Albertine en cinq temps (Mic Mac)
Une parade avec Gille : L'Oreiller (Faux Coffre)
Morceaux de solitude(s) (UQAC-BIA-Production)
Pendant le Jack Side Jazz Band (Josée Laporte)
La route des milles et une histoires (Jimmy Doucet)
La marmite (100 Masques)
Le divan (Jimmy Doucet)
Oh! Cabaret (collectif)
La Fabuleuse histoire d'un Royaume (Ville Saguenay)
Parents un jour, parents toujours! (Vauvert)
Une parade avec Gille: La flûte (Faux Coffre)
Daïdalos, théâtres d'un labyrinthe (Tortue Noire)
Strict Minimum (A Bout Portant)
Leuleu (UQAC-Maîtrise-Andrée-Anne Giguère)
Petites morts et autres contrariétés (C.R.I.)
Quand grincent les anges dans nos campagnes (100 Masques)


À ces productions locales s'ajoutent les différentes reprises qui ont ponctué le calendrier de même que les sorties et les tournées:
Les lectures de Diogène (Faux Coffre)

Roméo et Juliette de William Shakespeare (Faux Coffre)
Une histoire dont le héros est un chameau (Amis de Chiffon)
L'éclaireur (Amis de Chiffon)
Rage (A Bout Portant)
Il faut qu'une porte soit ouverte ou fermée (100 Masques)
Le déclin des soleils de glace (A Bout Portant)
Kiwi (Tortue Noire)
Le Grand oeuvre  (Tortue Noire)

Offenbach fait du chantage (SALR)
Catatonie (C.R.I.)


Ça donne pas mal le ton de l'année qui prendra fin dans quelques heures. Peut-être ai-je oublié quelques productions en chemin... si c'est le cas, il est possible de les ajouter par le biais des commentaires. Une chose est sûre: ce que j'ai pu en manquer, de ces productions!

lundi 24 décembre 2012

Dans la ville de Goethe...


Ça y est... à l'heure actuelle, je devrais être à Francfort (Allemagne), ville de naissance de Goethe... où il a notamment écrit (il est possible de visiter sa maison) Les souffrances du jeune Werther et la première mouture de son célèbre Faust, un monument du répertoire théâtral universel!

dimanche 23 décembre 2012

Nouvelle acquisition!


En furetant dans une librairie, hier soir, j'ai mis la main sur l'ouvrage Leur trac au théâtre d'Éliane Arav, publié en 2012 chez la maison d'édition Payot... Un type de bouquin parfait pour le temps des vacances de Noël... et qui a le mérite de me donner un peu de jus pour de futurs billets sur ce blogue.

Voici ce qu'en dit la quatrième de couverture: Peur de bafouiller, d'avoir un trou de mémoire ou de ne pas être à la hauteur : parler en public, sur scène ou dans la vie, c'est toujours s'exposer au trac. Tous les acteurs en font secrètement l'expérience avant de monter sur les planches. De Pierre Arditi à Philippe Torreton, en passant par Judith Magre, Anny Duperey, Gisèle Casadesus et Jean-Claude Dreyfus, ou encore Patrick Chesnais, Claire Nadeau et Michel Fau, une centaine d'entre eux se sont confiés à Éliane Arav, livrant sur cette peur très intime une foule d'anecdotes, de rituels personnels, d'erreurs à ne pas commettre et de conseils pour la dépasser. 

Juste pour donner une idée du ton de ce livre de 265 pages, je retranscris ici la table des matière (qu'il faut lire en gardant à l'esprit le fait que tout tourne autour du trac du comédien... mais aussi de celui du chanteur, du metteur en scène et des concepteurs!):
  • Mise en trac
  • Chapitre premier: Répétitions
  • Chapitre 2: Un décor, des lumières et quelques accessoires
  • Chapitre 3: Le costume: chacun son rôle
  • Chapitre 4: Les loges: boudoir ou cellule?
  • Chapitre 5: Maquillage: devenir un autre
  • Chapitre 6: Le jour de la première
  • Chapitre 7: On mange avant ou après?
  • Chapitre 8: Superstitions et interdits
  • Chapitre 9: Besoins naturels et lingerie fine
  • Chapitre 10: Juste avant de lever (les minutes avant le début du spectacle)
  • Chapitre 11: Soudain, la magie, le public
  • Chapitre 12: Les saluts et après
  • Chapitre 13: Et le lendemain, tout recommence
  • Chapitre 14: Sans douleurs ni états d'âme
  • Chapitre 15: En avant la musique, chanter aussi
  • Chapitre 16: La dernière et la tournée
  • Rideau!
  • Le trac sur le divan: trois psys témoignent
Après l'avoir feuilleté (et reconnu tellement de situations... voire des gens bien précis),  il me semble que ce presque recueil donne dans le même ton que le fameux Petit lexique amoureux du théâtre de Philippe Torreton dont il fut quelques fois question sur ce même espace: une connaissance intime de la pratique...  avec un regard ironiquement tendre pour toute sa faune!



samedi 22 décembre 2012

Quand les marionnettes s'emmêlent...


Hier, parmi les nouvelles de fin du monde et de tempêtes, une petite manchette s'est glissée... presque inaperçue. Une bien petite nouvelle (qu'on peut lire ici)... et pourtant, quelle conséquence elle peut avoir! Le Festival des Arts de la Marionnette au Saguenay va mal... va très mal... s'il va encore! Bien peu de personnes ont vu venir cette situation... surtout après le succès de la dernière édition...

Quels sont alors les tenants et aboutissants de cette faillite

Sera-t-il récupérable? Et si oui, comment s'en sortira-t-il? Un sauvetage est-il envisageable? Et avec quelle équipe?

Ou subira-t-il la même médecine que le défunt Théâtre du Saguenay? Devenir un souvenir...

Voilà un événement phare, un important pan du milieu culturel (et théâtral!) de la région qui sombre dangeureusement vers une fin prochaine. Malaise.


vendredi 21 décembre 2012

En attendant la fin du monde...


Viendra? Viendra pas? Toute cette histoire de fin du monde me rappelle l'un des grands succès de Ionesco, Le Roi se meurt, écrit en 1962...

LE ROI  -  J'ordonne que des arbres poussent du plancher. (Pause.) J'ordonne que le toit disparaisse. (Pause.) Quoi? Rien? J'ordonne qu'il y ait la pluie. (Pause. Toujours rien ne se passe.) J'ordonne qu'il y ait la foudre et que je la tienne dans ma main. (Pause.) J'ordonne que les feuilles repoussent. (Il va à la fenêtre.) Quoi? Rien? J'ordonne que Juliette entre par la grande porte. (Juliette entre par la petite porte au fond à droite.) Pas par celle-là, par celle-ci. Sors par cette porte. (Il montre la grande porte. Elle sort par la petite porte, à droite, en face. À Juliette.) J'ordonne que tu restes. (Juliette sort.) J'ordonne qu'on entende les clairons. J'ordonne que les cloches sonnent. J'ordonne que cent vint et un coups de canon se fassent entendre en mon honneur. (Il prête l'oreille.) Rien!... Ah si! J'entends quelque chose.

LE MÉDECIN - Ce n'est que le bourdonnement de vos oreilles, Majesté.

MARGUERITE au roi  -  N'essaye plus. Tu te rends ridicule.

MARIE au roi  -  Tu te fatigues trop mon petit Roi. Ne désespère pas. Tu es plein de sueur. Repose-toi un peu. Nous allons recommencer tout à l'heure. Nous réussirons dans une heure.

MARGUERITE au roi  -  Tu vas mourir dans une heure vingt-cinq minutes.

LE MÉDECIN  -  Oui, Sire. Dans une heure vingt-quatre minutes cinquante secondes.

LE ROI à Marie  -  Marie!

MARGUERITE  -  Dans une heure vingt-quatre minutes quarante et une secondes. (Au Roi.) Prépare-toi.

mercredi 19 décembre 2012

«Orphée aux enfers»... [Carnet de mise en scène]


Les activités pour cette production feront relâche pour les jours à venir... jusqu'à la reprise (intensive!) qui nous mènera vers la première du 7 février prochain.

Dans l'ensemble, le travail suit son cours de belle façon. 

Après quatre jours - quatre samedis! - de mise en scène avec le choeur, il est possible d'avoir un fort bon aperçu de sa ligne directrice, du ton qui lui est dévolu, de son vocabulaire gestuel. À peu près toutes ses apparitions ont été placées... grossièrement, peut-être, mais assez pour accélérer le processus dès janvier en y intégrant les solistes. 

Pour ce spectacle, j'ai pris le parti de ne pas inviter de chorégraphe et d'assumer la direction des mouvements. Et c'est là un des plus grands plaisirs de la  mise en scène: donner forme à une image scénique dynamique! 

L'autre plaisir est d'entendre résonner cette masse humaine sur des airs fort stimulants!

Pendant ce temps, la scénographie continue d'évoluer. Esthétiquement, nous avons choisi d'aller vers un décor à deux dimensions (selon le principe des livres pop up), très léger... qui pourra être manipulé avec efficacité, permettant, du coup, de multiples changements de lieux à vue!

Si tous les morceaux scénographiques sont réalisés, restent maintenant, d'ici l'entrée en salle, à finaliser la peinture...

mardi 18 décembre 2012

De l'importance du rythme sur la scène...



Au théâtre, le temps est très précieux. Si une scène qui, dans l'idée de l'auteur, doit être très rapide, dure plus longtemps qu'elle ne devrait, elle pèse comme un fardeau sur la scène suivante qui pour l'auteur est capitale. Et le spectateur dont le regard s'est attardé sur ce qu'il devrait oublier au plus vite est fatigué quand vient la scène importante. Le metteur en scène l'a excessivement encadrée.
Vsevolod Meyerhold

Cette idée du temps scénique/dramatique est peut-être la pierre angulaire de toute la pratique meyerholdienne. L'essence du théâtre se trouve ainsi recentrée... passant de l'interprétation au rythme. 

Ce rythme qui est si facilement identifiable du côté du spectateur et si difficile à ressentir du côté du comédien...

Dans l'extrait ci-haut, il n'est question que de durée... mais cette préoccupation se retrouve partout: dans le ton, le débit, le volume de la voix; dans le geste et le mouvement; dans l'atmosphère qui englobe tout. Ce qui mène nécessairement vers un théâtre somme toute assez chorégraphique régi par le tic tac d'une horloge!

vendredi 14 décembre 2012

«Quand grincent les anges dans nos campagnes»... [Carnet de mise en scène]

Montage-collage des visages des comédiens à partir de l'affiche originale, par Patrick Simard

La première de ce soir se fera décidément sous un épais tapis de neige... pour un véritable Noël blanc... du moins, à l'extérieur, parce que dans la salle, l'humour sera plutôt au noir et le rire au jaune!

La mouture 2012 du spectacle de Noël est prête, désormais, à affronter le public... dans toute sa fragilité et malgré tous les principaux écueils qui risquent de survenir (écueils inhérents à ce type de représentation):

  • affaissement du rythme au fil des numéros;
  • hésitation dans le texte (texte qui n'existe pas sinon un canevas somme toute assez détaillé) et dans l'enchaînement de celui-ci;
  • peur de ne pas être compris qui se transforme en sur-explication et sur-démonstration;
  • renfermement sur la scène (refuge derrière un quatrième mur) alors que ce genre demande une recherche constante de la complicité du public;
  • manque de contrôle de l'interprète (sur le punch, sur les rires, sur l'énergie déployée, sur les rattrapages à faire en cours de jeu).

Je considère encore, après six ans, que ces spectacles de Noël sont de bons exercices pour les comédiens... que ce soit au niveau du chant, de la création de texte en répétition, de la chorégraphie, de la prise en charge d'une mise en scène qui, bien qu'elle leur donne quelques repères, n'en demeure pas moins trouée de partout!

Il est possible de réserver en tout temps... soit par téléphone (au 418-698-3895), soit par courriel (à les100masques@hotmail.com), soit par Facebook (en suivant ce lien).

mercredi 12 décembre 2012

Kleist et le centre de gravité du mouvement


Voici un petit ouvrage fort intéressant, écrit au tout début du XIXième siècle qui verrait le théâtre subir, coup sur coup, de multiples révolutions esthétiques de même que l'apparition d'un nouvel actant qui prendrait par la suite une importance parfois démesurée: le metteur en scène. 

Ce petit livre (d'à peine 20 pages dans cette même édition) a, à son époque, marqué la pratique et les esprits par les idées qu'il véhiculait. En quelques lignes, Kleist défini, par la relation d'une discussion entre l'auteur et un ami, une vision théâtrale  forte (notamment sur le jeu) à partir de la marionnette. 

Ainsi décrit-on le sujet de cet essai dans la postface écrite par Jérôme Vérain: Le protagoniste principal du dialogue, un danseur d'opéra, soutient que les pantins articulés surpassent l'être humain en ce qu'ils sont exempts d'Affectation, ce mal qui apparaît dès que l'âme, faussée, «se trouve en tout point autre que le centre de gravité du mouvement». C'est la conscience qui est responsable de ce divorce avec l'état de nature: la grâce est devant nous ou derrière nous, elle n'appartient qu'à la matière ou aux dieux, et l'humanité est condamnée aux tortures et aux gesticulations inutiles de l'entre-deux.

Concrètement, ce sont des idées comme celle-ci qui y sont édictées: 

Chaque mouvement avait son centre de gravité; il suffisait de le diriger, de l'intérieur de la figure; les membres, qui n'étaient que des pendules, suivaient d'eux-mêmes, sans autre intervention, de manière mécanique. (p.10) 

Un peu plus et le thème de la sur-marionnette de Craig apparaîtrait!... et quelque mots encore et peut-être Meyerhold serait-il lui aussi en phase avec ce penseur! Il y a tout un pan de cet écrit qui consiste à développer l'idée du centre de gravité du mouvement... Intéressant...


jeudi 6 décembre 2012

«Orphée aux enfers»... [Carnet de mise en scène]


Les répétitions avec le chœur ont débuté il y a deux semaines... bien que celui-ci répète, dans les faits, depuis la fin du mois de septembre (sous la direction de Josée Ouellet).

Un chœur fort présent dans deux des quatre tableaux de cette opérette. Un chœur (pris dans sa qualité de masse uniforme) aux trois fonctions essentielles dans cette production: interprétative pour le jeu et les mouvements, scénographique pour les poses et la mise en espace, technique pour les changements de décors...Un chœur fébrile avec de grands airs dynamiques et soutenus pour créer une présence éminemment théâtrale que je compte utiliser à fond.

Lors des prochaines rencontres, nous en serons à nous frotter aux morceaux les plus connus comme le final de la première partie (le fameux Gloire à Jupiter) et à l'hyper-classique Galop Infernal dont il est question dans le vidéo qui illustre ce billet...

Il y a, dans ce travail, quelque chose d'exaltant: autant de monde (même s'ils ne sont pas plus qu'une vingtaine) dans une même salle à chanter fort et bien, dans le plaisir et une certaine folie...  

Par ailleurs, la production des décors de Christian Roberge est aussi en chantier et avance beaucoup plus vite que prévu! Les choses se placent rapidement et dès la prochaine répétition, nous aurons les bons éléments à déplacer!

mardi 4 décembre 2012

De l'origine de la performance dans le théâtre...

Il est toujours un peu difficile de faire les rapprochements et/ou les recoupements entre le théâtre et la performance, tant l'un(e) semble rejeter l'autre avec force. Pourtant chacune de ses formes se (re-)(dé-)compose dans l'autre. 

La performance dans le théâtre? Pourquoi pas... et si la préséance revenait d'abord à la première?

Aristote revient sans cesse sur le fait que le théâtre imite des personnages en action. Or, dans «représentation», il y a «présence», et «présent»: l'acteur prête son être à un personnage, il en actualise l'existence, c'est-à-dire qu'il en fait une réalité concrète, contemporaine du vécu des spectateurs. Face aux spectateurs qui regardent, les acteurs se donnent en spectacle. Cette notion permet à la critique moderne de parler à propos du théâtre de «performance» («manifestation d'une action corporelle dans un lieu spécifique conçu pour être observé»). La performance suppose qu'il y ait une action présentée en direct, soumise au regard immédiat des spectateurs eux-mêmes physiquement présents. En ce sens, le théâtre n'est qu'un aspect particulier d'un grand nombre d'autres activités liées elles aussi à la performance (sport, religion, politique, etc.). Cependant, le théâtre s'en distingue du fait que l'espace scénique se transforme en un espace symbolique auquel chacun se met à croire, tandis que les corps réels des acteurs se mettent à assumer des rôles distincts de leur véritable identité.

Ces notes et distinctions sont tirées d'un article fort intéressant, Apprécier le théâtre contemporain - texte et mise en scène, écrit par Mireille Habert (qu'on peut lire en entier ici).

lundi 3 décembre 2012

«Quand grincent les anges dans nos campagnes»... [Carnet de production]


C'est dans quelques jours que débuteront les représentations de cet ultime spectacle de Noël... une tradition dont l'origine remonte déjà à 2007! Un dernier tour de piste dans cet univers des Fêtes... avant que de ne sombrer (si ce n'est déjà fait!) dans la recette... quoique c'est justement le but avoué de ce type de projet! Et de là tout le plaisir de ressasser, année après année, les mêmes boules et les mêmes grelots! 

Un retour de nos meilleures chansons traditionnelles dans de nouveaux contextes! Après la pièce et le spectacle à numéro, voici donc le tour de chant... grinçant et toujours aussi caustique... entonné par les plus belles agréables théâtrales voix du Saguenay! Un genre de Décembre trash. 

Mais auparavant doivent se tenir les répétitions. Douze chansons seront (ré-)interprétées... pour le plus grand plaisir des spectateurs! Douze entrescènes seront créées... plus tordues les unes que les autres... enfin, tel est le mandat de la mise en scène! Encore une fois, la création se fera sur le terrain... par l'élaboration de canevas et de répliques assassines! 

Peut-être le spectateur saignera-t-il des oreilles... mais pour se défouler un peu du temps des Fêtes qui menace, il n'y a qu'une solution: nous! 

vendredi 30 novembre 2012

Quand il n'y a plus que la décoration qui compte...

Caricature de Gustave Planche, par Benjamin

Dans la catégorie «voici ce qu'on retient du théâtre» (qui vaut autant pour le public que pour les critiques et chroniqueurs culturels) - une catégorie fétiche de ce blogue, il va sans dire! - il est possible de trouver, dans un passé quand même bien assumé!, des échos de nos récriminations actuelles. 

La preuve a maintes fois été démontrée... et le sera de nouveau ce matin, avec ce petit extrait écrit par Gustave Planche (sa biographie wikipédienne étant en lien ici même), un autre de ces sévères critiques français, le 1er décembre 1834 (pour la Revue des Deux Mondes):

La salle entière a les yeux tournés sur la décoration. Chacun donne son avis sur l'exactitude archéologique d'une chambre sculptée ou d'une porte damassée, puis, quand les yeux sont las de parcourir les panneaux et les meubles de l'appartement, l'aristocratie des loges consent à s'occuper des acteurs, mais ce n'est pas encore à l'homme que s'adresse l'attention, c'est au costume seulement. Que dire des acteurs? Juger l'habileté, le bonheur ou la puissance de leurs études? Mais comment? Il faudrait avoir entendu le rôle entier pour estimer la difficulté de l'entreprise. Il ne reste plus aux beaux esprits de la salle qu'un seul parti auquel ils se résignent. Ils parlent de l'acteur comme d'un cheval de course; le timbre et le volume de la voix, le frémissement des membres, la pâleur du visage, l'ardeur fébrile de la prunelle, la décomposition des traits fournissent à leur dédain babillard l'occasion d'un triomphe éclatant. Le rideau tombe, la pièce est jouée, la foule se disperse, oublie avant de s'endormir ce qu'elle a vu et se réveille le lendemain en demandant un nouveau spectacle.

La situation a-t-elle tant évolué depuis ces quelque cent soixante-dix-huit ans? Y a-t-il eu amélioration ou, au contraire, la chose s'est-elle détériorée? Difficile à dire...

jeudi 22 novembre 2012

«Petites morts et autres contrariétés» [Carnet de production]


Depuis les dernières semaines, les choses se sont bousculées dans la Salle du Facteur-Culturel. Le rythme s'est accéléré et les heures se sont envolées sans que nous ne les ayons vues passer...

Entre les dernières répétitions et les premiers enchaînements, entre l'entrée du son et de l'éclairage, entre les décors et les costumes, l'énergie s'est déployées comme elle a pu.

Et voilà. Ça y est. Ce soir sera la première de cette production...


dimanche 4 novembre 2012

Dans la fournaise de Babylone

Mosaïque datant du IXe siècle représentant saint Jean Chrysostome

Les charmants Pères de l'Église ont toujours eu - et c'est là tout mon plaisir! - une profonde aversion pour la chose théâtrale. Les épithètes, les métaphores, les comparaisons ne sont jamais assez fortes pour décrier ce mal... À un point tel que saint Jean Chrysostome (lien vers la page Wikipédia), à la fin du IVe siècle, en parlait en ces termes joliment forgés: l'école de la volupté, le collège de l'incontinence, le siège de pestilence... mais mon expression préférée demeure la fournaise de Babylone

De cet homme, d'ailleurs, coule une intarissable source de fiel et de haine pour le théâtre qu'il est toujours intéressant de lire:

Les Théâtres sont l'école de la débauche, de l'incontinence, la chaire de pestilence: vous y voyez des femmes débauchées représenter, prononcer des blasphèmes. Avec quels yeux regarderez-vous au sortir du Théâtre votre femme, vos enfants, vos domestiques? Quel mal, dites-vous, y a-t-il d'aller à la Comédie? Cela mérite-t-il de séparer une personne de la Communion? Et moi, je vous demande s'il peut y avoir un crime plus grand que de s'approcher de la sainte Table après s'être souillé d'un adultère? Oui, c'est une espèce d'adultère d'aller à la Comédie. Et si vous ne voulez pas m'en croire, écoutez les paroles de celui qui doit juger de notre vie. Jésus-Christ nous dit que celui qui voit une femme d'un œil de convoitise, commet un adultère: que doit-on dire de ceux qui vont exprès dans des lieux où ils passent le temps à regarder des femmes qui n'ont pas une bonne réputation? Avec quel front soutiendront-ils qu'ils ne les ont pas regardées avec des yeux de concupiscence? d'autant plus que l'on entend dans les spectacles des paroles lascives, on y voit des actions déshonnêtes, on y entend des chansons d'amour, et des voix qui excitent des passions honteuses. On y voit des femmes fardées, parées, ajustées pour inspirer de l'amour. Les instruments de musique et les concerts et les airs ne sont pas moins dangereux; ils flattent nos sens, ils amollissent le cœur et le préparent à tomber dans les pièges qui leur sont dressés par des femmes perdues. Comment des hommes qui sont pleins de mauvaises pensées, qui sont attaqués continuellement par les yeux, par les oreilles, pourront-ils vaincre les mouvements de la concupiscence? Et si cela est impossible, comment pourront-ils s'excuser du crime d'adultère? Et s'ils sont adultères? comment osent-ils entrer dans l'Eglise et participer à la sainte Table sans avoir fait pénitence?

[...] N'est-ce pas là un étrange dérèglement de vie? Et n'est-ce pas là la source de la corruption des mariages, des mésintelligences et des dissensions des familles? Car il est très certain que lorsqu'en sortant de ces spectacles dangereux, vous rentrez dans votre maison avec un esprit rempli de toutes ces images impures, la vue de votre femme ne vous est plus si agréable.

[...] Comment donc espérez-vous de demeurer chastes si après que le Diable a enivré votre âme et qu'il a obscurci toute votre raison? Car c'est là qu'il vous fait voir tout ce que le vice a de plus honteux, la corruption des femmes, des hommes et des jeunes gens. — Quoi, me direz-vous! voulez-vous que nous fermions le Théâtre pour jamais et que nous renversions tout pour vous obéir? Tout est déjà renversé, mes Frères car d'où viennent tous ces pièges que l'on tend tous les jours à la chasteté des mariages,  sinon de ces représentations honteuses? [...] Quoi donc, me direz-vous , renversons-nous les lois en détruisant le Théâtre qu'elles autorisent? Quand vous aurez détruit le Théâtre, vous n'aurez pas renversé les lois, mais le règne de l'iniquité et du vice; car le Théâtre est la peste des villes. C'est de là que naissent tous les désordres. Ceux qui en sont la cause, sont ceux qui sont accoutumés à cette vie de Théâtre, qui vendent leurs voix pour avoir de quoi vivre, qui n'ont point d'autre occupation ni d'autre étude que de dire et de faire des folies, tous ces jeunes gens accoutumés à l'oisiveté et à cette vie de divertissement et de plaisir.

C'était un autre beau moment de littérature dramatico-religieuse... À cette époque, il faut le rappeler, le théâtre romain était en pleine décadence (si ce n'était pas encore terminé...)... avant que de ne ressurgir en force avec les mystère et les farces du Moyen-Âge...


samedi 3 novembre 2012

«Petites morts et autres contrariétés» [Carnet de production]


La production Petites morts et autres contrariétés entre dans une autre phase, maintenant que tous les tableaux sont placés (ou plutôt, que chaque tableau a maintenant un canevas qu'il faut maintenant développer et peaufiner). Cinq créateurs, cinq esthétiques? Entre le jeu choral et la pièce de genre, la recherche cinématographique et la recherche d’atmosphère, le jeu naturel et un jeu plus mécanique, l'ensemble prend définitivement forme... Et si de cette succession de visions théâtrales et de façons d'aborder la scène (amplifiée par le fait que les metteurs en scène sont aussi les interprètes) émergeait une surprenante unité?

À compter de la semaine prochaine, théoriquement, s'entameront les laborieux enchaînements... laborieux jusqu'à ce que le principe soit bien intégré, fonctionnel... que la mécanique soit bien huilée!

Mais auparavant, aujourd'hui, c'est l'entrée en scène de la technique. Une entrée encore bien secondaire alors qu'il s'agira de son installation purement et simplement. Encore quelques jour avant que la scénographie, les costumes, le son et la lumière ne s'associent pour faire prendre la mayonnaise!

Bientôt, ce sera déjà le dernier droit... et il me reste encore tant à faire!


vendredi 2 novembre 2012

Ce qu'est le drame... ou n'est pas!


Dans l'histoire du théâtre, l’avènement du drame dans la première moitié du XIXième siècle se vécut comme une véritable révolution. Avec l'apparition de ce nouveau genre, il en était fait de la chape imposée par la règle classique (entendre ici la règle des trois unités telle que versifiée par Boileau: Quand un jour, un lieu, un seul fait accompli / Tienne jusqu'à la fin le théâtre rempli). Aux côtés (et même contre!) de la tragédie et de la comédie, l'on recherchera désormais le grand et le vrai (j'avoue pourtant que ce n'est pas mon époque favorite...).

Voici comment Victor Hugo, de toute sa plume poétique, le définit... et du même coup, en quelque mots, il dresse le portrait de plusieurs siècles de théâtre!

Il [note: le poète dramatique... dans ce cas-ci, il s'agit de lui-même!] l'a déjà dit ailleurs, le drame comme il le sent, le drame comme il voudrait le voir créer par un homme de génie, le drame selon le dix-neuvième siècle, ce n'est pas la tragi-comédie hautaine, démesurée, espagnole et sublime de Corneille; ce n'est pas la tragédie abstraite, amoureuse, idéale et discrètement élégiaque de Racine; ce n'est pas la comédie profonde, sagace, pénétrante, mais trop impitoyablement ironique de Molière; ce n'est pas la tragédie à intention philosophique de Voltaire; ce n'est pas la comédie à action révolutionnaire de Beaumarchais; ce n'est pas plus que tout cela; mais c'est tout cela à la fois; ou, pour mieux dire, ce n'est rien de tout cela. Ce n'est pas, comme chez ces grands hommes, un seul côté des choses systématiquement et perpétuellement mis en lumière, c'est tout regardé à la fois sous toutes les faces. S'il y avait un homme aujourd'hui qui pût réaliser le drame comme nous le comprenons, ce drame, ce serait le cœur humain, la tête humaine, la passion humaine, la volonté humaine; ce serait le passé ressuscité au profit du présent; ce serait l'histoire que nos pères ont faite confrontée avec l'histoire que nous faisons; ce serait le mélange, sur scène, de tout ce qui est mêlé dans la vie; ce serait une émeute là et une causerie d'amour ici, et dans la causerie d'amour une leçon pour le peuple, et dans l'émeute un cri pour le cœur; ce serait le rire, ce seraient les larmes; ce serait le bien, le mal, le haut, le bas, la fatalité, la providence, le génie, le hasard, la société, le monde, la nature, la vie; et au-dessus de tout cela on sentirait planer quelque chose de grand.

C'est ainsi qu'est dressé, en 1833, dans la préface de Marie Tudor, le programme de tout ce courant... Y seront-ils arrivés?

mercredi 31 octobre 2012

Bravo Guylaine!


Hier soir, lors d'un 5 à 7, le Prix à la création artistique en région du Conseil régional de la Culture a été remis, par le CALQ, à Guylaine Rivard, comédienne, metteure en scène et directrice artistique (et co-fondatrice!) du Théâtre C.R.I. (pour Centre de Recherche et d'Interprétation). 

Ce prix souligne son apport au milieu théâtral d'ici, tant par ses propres créations que toutes celles où elle a été impliquée. Un milieu qui lui tient à coeur. 

Décidément, un prix bien mérité.

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Ici, l'entrevue qu'elle a donnée hier à Jean-Pierre Girard de l'émission L'Heure de pointe (CBJ Radio-Canada).

Ici, l'article du Courrier du Saguenay, Guylaine Rivard remporte le Prix à la création artistique.

mardi 30 octobre 2012

Plus ça change...


Voici, dans un long extrait tiré du bouquin Le théâtre aujourd'hui paru en 1855 (par Auguste Muriel), le chapitre consacré au critique de théâtre... juste pour le plaisir de voir toute cette évolution...

L'homme qui doit fixer le goût du public, celui qui a pour mission de diriger l'art, d'en montrer les débauches et les beautés, la plus sérieuse et la plus honorable des missions.

Quelle immense influence a le critique, que de bonnes choses il peut faire, que de mauvaises il peut empêcher! Ses études ont une application constante; le public a confiance en ses jugements et ne se décide en faveur d'une pièce qu'après avoir pris conseil de lui.

À la première représentation il est là, assis dans un coin obscur, s'isolant le plus possible de toute distraction; il suit avec une attention sérieuse les progrès de la pièce, il en cherche les ressorts, il épie les fautes, note les passages remarquables, cherche s'il n'y a pas un point de ressemblance avec des œuvres connues; s'il sent une fâcheuse tendance de style, il la grave dans sa mémoire pour la reprocher à son auteur. Bienveillant sans faiblesse, sévère sans dureté, juste toujours, il prépare les matériaux qui formeront sa décision.

Il revient le lendemain, et alors il étudie le jeu des artistes à leur tour. Mademoiselle une telle est plus jolie que telle autre, elle est plus aimable pour lui; tel artiste est son ami, tel autre est mal avec lui; n'importe, ce qu'il cherche, ce qu'il voit, c'est la manière dont leurs rôles sont remplis, et ses louanges et ses reproches tomberont juste, seront appuyés sur des considérations détaillées, sur des observations précises, seront présentés comme des conseils et ne se formuleront pas par une épithète banale.

Puis, rentré chez lui, le critique relira ses notes, se rappellera ses impressions, les examinera froidement, recherchera dans tel auteur les jugements portés en pareil cas, compulsera, comparera, étudiera et fera son article en toute connaissance de cause et de telle sorte que tout le monde puisse reconnaître la justesse de ses appréciations.

Voilà le critique!

Que cherchez-vous ainsi autour de vous? Vous vous demandez avec étonnement qui j'ai voulu peindre ici.

Ne cherchez pas, vous fatigueriez inutilement vos yeux et votre mémoire. Je vous ai peint le critique tel qu'il n'est pas et devrait être; voyons-le un peu tel qu'il est aujourd'hui, et si vous y trouvez un seul trait de ressemblance avec le portrait que je viens de faire, soyez assuré que je me trompe et que je vois avec trop d'indulgence.

[...] Pour faire un critique dans un journal de théâtres, vous prenez un jeune homme qui a fait à peu près ses études. Du moment où il sait écrire l'orthographe il est capable de remplir cette noble tâche; vous ne le payez pas et vous avez parfaitement raison, c'est l'estimer à sa valeur. Ce qu'il veut, c'est avoir ses entrées, soit pour obtenir un coup d'œil protecteur des actrices parce qu'il est riche, soit pour assister gratis au spectacle parce qu'il est pauvre [...]. Il doit savoir choisir dans le dictionnaire une épithète qui reste accolée à leurs noms, comme celles-ci par exemple: X... le délirant comique; la ravissante B... ; le sublime C..., etc., etc. Le talent de ce critique consiste à posséder un recueil varié de compliments tout confits en douceur, et de les distribuer avec discernement suivant le plus ou moins de temps pour lequel l'artiste s'est abonné.

Au reste, il faut avouer que les artistes et, le directeur aident beaucoup à propager cette espèce de critiques.

lundi 29 octobre 2012

«Orphée aux enfers» [Carnet de mise en scène]


Voici l'affiche (réalisée par de la production de la Société d'art lyrique du Royaume, Orphée aux enfers... Dès le début (cette affiche a été conçue à la fin de l'été), compte-tenu du fait que l'esthétique n'était pas encore tout à fait arrêtée, le parti était pris de concevoir une affiche relativement neutre.

Entre le vrai et la réalité...




Le théâtre n'est pas le pays du réel : il y a des arbres en carton, des palais de toile, un ciel de haillons, des diamants de verre, de l'or de clinquant, du fard sur la pêche, du rouge sur la joue, un soleil qui sort de dessous la terre. C'est le pays du vrai : il y a des cœurs humains dans les coulisses, des cœurs humains dans la salle, des cœurs humains sur la scène.

Cette belle et longue citation est de Victor Hugo... et elle aurait été écrite quelque part entre 1830 et 1833... J'aime bien cette position entre le vrai et le réel qui ouvre tout un monde de conventions!

dimanche 28 octobre 2012

Troisième rendez-vous de «L'Heure du théâtre»


Cet après-midi se tiendra la troisième rencontre de L'Heure du théâtre, une initiative du Théâtre 100 Masques axée non pas sur la pratique du théâtre mais sur les connaissances générales. 

Après une incursion dans le théâtre antique et la farce médiévale, nous faisons (enfin, Christian Ouellet, qui animera la séance) une entrée dans le théâtre élizabéthain par le biais de Shakespeare et de son Songe pour une nuit d'été.

Peu à peu, la formule se précise... et ses articulations (informations versus lecture du texte) se combinent chaque fois avec plus d'efficacité.

Les deux premiers rendez-vous se sont fort bien passé (avec, en moyenne, une dizaine de participants). C'est stimulant. Intéressant.

Ce type d'atelier demande toutefois une bonne préparation de l'animateur... ou plutôt, une bonne connaissance du sujet: les débordements se font nombreux et les questions surgissent à tout instant.

Encore une fois, il est possible de s'inscrire à la pièce (les deux prochaines rencontres, les dernières avant les Fêtes, porteront sur la tragédie classique et sur le théâtre italien) ou de prendre encore une entente pour s'inscrire pour le reste de la saison (qui se terminera en mars 2013).

samedi 27 octobre 2012

Les règles de la claque


S'il est une vétuste tradition théâtrale que je trouve fascinante, c'est bien celle de la claque.Un élément pour forcer l'adhésion du spectateur à la pièce en cours, pour flatter l'ego de l'auteur ou de l'acteur, pour soutenir des cabales. Il s'agit là, en quelque sorte, d'une mise en scène concrète de la salle, d'une arme qui devait savoir se faire terrible. 

Mais n'était pas claqueur qui veut. C'était un art complet avec ses règles et ses contraintes. Un art éminemment hiérarchique. Un système.

Voici ce que Louis Castel Robert, claqueur de son état, affirme avoir reçu, dans ses Mémoires (publiées en 1829), comme recommandations écrites lors de son embauche (ce qu'il appelle de façon charmante ses instructions claquo-diplomatiques!):

Tout claqueur faisant partie de l'une des brigades en service auprès du Théâtre-Français, doit d'abord se pourvoir d'une mise décente, attendu qu'il est possible qu'on le désigne pour travailler à l'orchestre, à la première galerie et même dans une loge louée. Toutefois, il lui est expressément défendu d'avoir des gants, parce qu'il pourrait les garder par distraction ou paresse, et que son travail en souffrirait.

Tout acteur sociétaire a droit à une salve lors de son entrée en scène; seulement, il faut que les bravos soient mieux nourris pour les membres du comité d'administration, car ce sont eux qui fixent le nombre de billets à distribuer. Les deux semainiers doivent également être chauffés à un degré de plus que les autres sociétaires: c'est un usage qui a force de loi.

Le silence le plus absolu doit être gardé à l'égard des pensionnaires qui ne se sont pas recommandés; et quand même ils auraient fait le nécessaire, il faut bien prendre garde que le nombre des claques n'excède pas la douzaine; sans cela, le chef d'emploi pourrait s'en alarmer. Il n'y a pourtant pas d'inconvénient à donner la treizième à ces dames et demoiselles, parce qu'on peut, au besoin, l'attribuer à la galanterie du public.

Mêmes manœuvres doivent s'effectuer aux sorties avec les nuances commandées par le rang de chaque artiste. Au reste, il suffit d'avoir l'œil ouvert sur le chef de file qui, ayant le mot d'ordre, fait tous les signaux convenus, d'après les mouvements télégraphiques du général. Cette partie du métier n'est, pour ainsi dire, que le pont aux ânes.

Mais ce qui exige la plus grande attention, c'est la manière de distribuer les applaudissements pendant la représentation d'une pièce: il faut sentir, deviner ce qu'éprouve le spectateur, afin de ralentir ou de presser, selon la circonstance. Dans ce cas, on cause avec ses voisins et on ne part que lorsqu'on les voit disposés à marcher d'accord. Cet article ne concerne que les brigadiers, les soldats devant se borner à suivre les impulsions qu'on leur donne. Néanmoins, les uns et les autres ne sont, ainsi qu'on l'a déjà dit, que des machines, des marionnettes, des automates, dont le général tient le fil entre ses mains.

Ce qu'il ne faut jamais négliger, c'est de saisir toutes les allusions qui peuvent flatter l'amour propre d'un acteur ou d'une actrice. Quand, par exemple, il se trouve qu'un personnage dit à l'autre: vous jouez parfaitement la comédie! ou bien: vous avez beaucoup d'esprit! il faut alors montrer, par des bravos soutenus, qu'on sait comprendre l'intention de l'auteur. Souvent il a suffi d'une phrase de ce genre pour faire rester une pièce au répertoire.

Peut-être qu'un jour je tenterai l'expérience dans une mise en scène archéologique...

vendredi 26 octobre 2012

«Petites morts et autres contrariétés» [Carnet de production]


Depuis quelques semaines, si je suis beaucoup moins assidu sur ce blogue (outre le fait que je commence, après cinq ans, à avoir fait le tour de mes connaissances et de mes livres de référence!), c'est que je suis plutôt concentré ailleurs... à savoir la salle du Facteur-Culturel et l'atelier de travaux du Centre culturel du Mont-Jacob où nous piochons, toute une équipe, à la préparation de Petites morts et autres contrariétés, une production du Théâtre C.R.I. à partir du recueil de nouvelles du même nom de Jean-Pierre Vidal.

D'une part, le travail esthétique suit son cours. Soutenu par un duo efficace, soit Yves Whissel et Sophie Châteauvert, je donne forme d'abord à l'espace... puis viendront bientôt les costumes. Bien qu'il reste encore beaucoup de boulot à abattre, je suis plutôt satisfait de ce que ça donne. J'y reviendrai un peu plus longuement dans quelques temps... Vraiment de bien beaux petits univers (même si tout s'entasse encore dans les coins possibles!). Bon. Je ne suis pas très objectif, c'est vrai...

D'autre part, à titre de metteur en scène, j'ai placé trois de mes quatre tableaux. Ces courtes nouvelles sont une très belle matière de travail, avec de beaux personnages, de belles situations... et qui posent, à chaque fois, une question de taille: comment entraîner cette littérature du côté de la scène?

Enfin, j'ai aussi répété comme comédien (très drôle, par ailleurs, d'être, sur une même production, dirigé par ceux qu'on dirige!)... toujours aussi difficilement... pour le moment. Dans mon cas, le seul fait d'être sur la scène représente un défi d'interprétation. Mais c'est très agréable pour le moment.

En début de semaine, sept des treize tableaux ont été enchaînés... encore précaires, fragiles, incomplets... mais assez élaborés pour donner une bonne idée de l'ensemble à venir. Et ce qui s'en vient est plutôt encourageant! Il faut aussi savoir que cet exercice s'est fait devant l'auteur lui-même ainsi que devant les deux autres concepteurs (Patrice Leblanc au son et Alexandre Nadeau à l'éclairage). La glace est cassée... en quelques sortes...

jeudi 25 octobre 2012

«Orphée aux enfers» [Carnet de mise en scène]


Voici la photo qui a été prise par Rocket Lavoie (du journal Le Quotidien) hier matin, lors de la conférence de presse lançant la saison 2012-2013 de la Société d'art lyrique du Royaume... et, par conséquent, annonçant la tenue de la prochaine production de la maison, Orphée aux enfers, dont je signerai la mise en scène.

Dans l'ordre habituel, on y voit: Josée Ouellet qui fait un solide boulot avec le chœur depuis déjà quelques semaines; moi; Hélène Gaudreault la directrice générale; la chanteuse Stéphanie Lapointe; Martin Boucher le directeur artistique; l'accompagnatrice France Duchaîne et Aude Gauthier-Martel, une chanteuse qui a déjà travaillé sur une autre de mes productions... soit Les Reines, montées au Mic Mac de Roberval en 2007.

Dommage que tout le reste de l'équipe ne soit pas là: Christian Roberge, Alexandre Nadeau, Jacynthe Dallaire, Lyne Rompré, tous les choristes, tous les solistes... et tous ceux que j'oublie (comme les musiciens!).

Au centre se trouve l'affiche de la production... Dès que je l'aurai en format numérique avec les derniers ajustements, je le publierai ici.

L'article de Joël Martel accompagnant cette photo (publié ce matin) peut être lu en suivant ce lien.

dimanche 21 octobre 2012

De l'autre côté de la scène...

Pour marquer le trentième anniversaire (célébré en grandes pompes hier soir) des Têtes Heureuses, Rodrigue Villeneuve a commandé des textes à une trentaine de personnes, collaborateurs, complices, amis. Ces textes ayant pour mission de relater une soirée marquante au théâtre, leur théâtre. Voici le mien...

Automne d’un dimanche après-midi de novembre. Froid mais ensoleillé. Peut-être en 1999… à moins que ça ne soit en 2000, 2001, 2002, 2003, 2004, 2005, 2006 ou 2007… et hier soir se tenait – traditionnellement sous la première neige, il va sans dire! - la première officielle des Têtes Heureuses.

On y joue Wilde… à moins, encore là, que ce ne soit Molière, Shakespeare, Claudel, Giguère, Gauthier, Norén ou Büchner. Les univers sont nombreux et le mien s’y confond à chaque fois… dans un espace qui déborde de la scène et des questions esthétiques… qui les précède, en quelque sorte.

Au pavillon des arts, dans l’odeur des bouquets de fleurs qui ornent le guichet, une certaine fatigue flotte: la réception bien arrosée qui a suivi la représentation s’est terminée tard. Pendant quelques minutes, elle est quelque peu égratignée par les grincements des chaises et des tables qui doivent reprendre leur place.


Une douce léthargie règne en cette première matinée.

Dans l’atelier, les coupes et les restes de toutes sortes s’empilent sur le comptoir attendant quelques minutes de liberté (qui viendront bientôt) pour se voir remplacer par un ordre relatif, à travers les outils et les accessoires de répétition qui jonchent encore la place.

Les comédiens arrivent et se dirigent vers les loges, armés, pour la plupart, d’un café pour repousser le manque de sommeil et animer les discussions qui reprennent dès que celui-ci croise celui-là. Dernier jour avant une première pause… la première depuis fort longtemps alors qu’ont été enchaînées les ultimes répétitions, l’installation des lumières, les générales. Pendant qu’ils se préparent, Rodrigue passe les saluer et commenter ce qu’il a vu, la veille.


Dans le hall, notre scène, nous nous installons, Hélène et moi, pour accueillir les spectateurs qui seront relativement peu nombreux en ce premier dimanche. Encore une fois – comme à toutes les fois – ils recueilleront, avec étonnement et interrogation le petit jeton de métal (une décoration d’armoire) que nous leur tendons pour compter les places. Les tâches sont bien définies par le temps et l’habitude. Presque une chorégraphie. Une main droite qui fait confiance à la gauche… et vice-versa.


Le public arrive, s’égrenant. Quelques chuchotements s’élèvent jusqu’à ce que s’ouvrent les portes de la salle.


Puis c’est l’attente. Un moment indescriptible. Précieux.

Tant d’heures passées, assis à une petite table ronde, à préserver un silence théâtral, à compter la caisse, à faire le premier dépôt, à sourire devant un comédien qui passe en courant pour son entrée, à relire les quelques journaux qui se trouvent là par hasard, à se perdre le regard dehors en vivant, de souvenir, le déroulement du spectacle, à tendre l’oreille pour savourer les réactions.

De l’autre côté de la fenêtre, dans l’autre pavillon, un étudiant travaille sur son projet de session. Ses déplacements, ses gestes hypnotisent... À quelques reprises, il ira fumer.
 
De fois en fois s'accentue ma connaissance intime de ce lieu. Je connais par cœur la configuration de l’espace. L’escalier rouge. Le son des portes que l’on entrouvre discrètement pour vérifier l’approche du moment où il faudra s’activer pour offrir un bar à l’entracte. Le son des souliers sur le béton du plancher. Le bruit de la caisse de bière glissée sous le mobilier. La revue pliée en deux qui retient la porte extérieure le temps d’une cigarette. Les discussions sur tout et sur rien.

Pour moi, ce fut aussi ça, les Têtes Heureuses. Une attente attentive. Reposante. Une odeur. Une lumière. De celles qui, immanquablement, procurent une nostalgie à chaque année lors de la première neige qui vient, plus souvent qu’autrement, au début du mois de novembre.

mardi 16 octobre 2012

Dix choses à ne pas faire au théâtre...

Voici un truc pigé sur internet... montrant (dans une langue autre que le français... sous-titré en anglais), après l'obligée publicité, dix choses à ne pas faire au théâtre... parfois pas si loin de la réalité!


lundi 15 octobre 2012

Des figurants...


Il y a, à mon avis, deux façons de voir l'action des figurants (ou, dans le cas qui m'occupe présentement, soit Orphée aux enfers, du chœur) dans les productions où ceux-ci sont requis:

... ou bien comme un outil, un moyen pour minimalement donner une vie à la scène, créer l'illusion de la multitude...

... ou encore (et je me situe plus souvent là qu'autrement!) comme une matière esthétique, sculpturale, tridimensionnelle pour construire une image...

Laquelle est la meilleure? Aucune, je crois. L'idéal étant, probablement, dans la jointure entre ces deux propositions. 

Dans les deux cas, pourtant, il faut une grande rigueur (et en ce sens, il s'agit là véritablement d'un travail d'interprétation) et de la part du metteur en scène comme de la part de chacun des figurants (ou choristes) pour ne pas faire sombrer cette partie dans le surjeu ou la tapisserie.

dimanche 14 octobre 2012

Le Théâtre 100 Masques recherche...


Le Théâtre 100 Masques est à la recherche d'une équipe de deux animateurs-trices pour donner ensemble des séries d'ateliers de théâtre dans les résidences pour aînés. 

Il s'agit, en fait, du programme Sous les masques: une initiation au théâtre (plus d'informations ici) qui a été créé par Sarah Bernard (qui le donnait jusqu'au printemps dernier) et Jessica B. Pinard. En douze rencontres d'une heure et demie chacune, l'équipe d'animateurs-trices amène les participants à présenter un petit spectacle. Ce résultat est atteint après un premier volet (4 rencontres) consacré au développement de qualités de jeu, un second (4 rencontres) consacré au développement de personnages et d'histoires et un troisième (4 rencontres) consacré à la création à proprement parlé. Il va sans dire que tout ce programme est déjà couché sur papier, objectifs et activités.

Ce projet en est maintenant à sa phase IV. Après un essai avec un groupe témoin (l'AREQ), un projet pilote a été mis en place dans trois résidences de la rue Racine. Par la suite, la phase III (financée par le programme Du coeur à l'action du Ministère des Aînés), dix résidences du Saguenay ont bénéficié de ce projet. Maintenant, c'est au tour de résidences du Lac-Saint-Jean via une subvention de la Table de concertation régionale pour les aînés.

Le Théâtre 100 Masques a donc besoin de deux personnes qui travailleront ensemble (tous les ateliers sont donnés à deux...) dans six ou sept  résidences couvrant le territoire entre Métabetchouan et L'Ascension (un contrat de 108 ou 136 heures). Deux personnes compétentes en théâtre et à l'aise avec l'animation d'ateliers. Deux personnes autonomes pour le déplacement (des frais de transports sont prévus).

Il sera possible d'aménager l'horaire avec les agendas de chacun, après discussion avec les résidences. L'important, c'est que ce projet soit terminé avant le 31 mars prochain.

Pour plus d'informations ou pour manifester un intérêt pour cette offre, il faut communiquer avec moi.

Une semaine au théâtre... du 14 au 20 octobre 2012



Nouvelle semaine, nouveau calendrier! Quelques rendez-vous théâtraux sont encore à marquer à notre agenda hebdomadaire.

Aujourd'hui, 14 octobre 2012
Salle Marguerite-Tellier (Centre des arts de Chicoutimi), 14h

Le Théâtre 100 Masques présente sa seconde Heure du théâtre (voir ici), cette fois, axée sur la farce médiévale. C'est Patrice Leblanc (un des Clowns noirs) qui animera cette rencontre-lecture de La Farce de Maître Pathelin. Il est encore possible de s'inscrire pour l'ensemble des rencontres pour 75$... comme il est aussi possible de s'inscrire à la pièce, en se présentant à la porte, pour 10$. Pour plus d'informations, communiquer avec la compagnie au 418-698-3895.

Mercredi, 17 octobre 2012
Conseil régional de la culture - Chicoutimi (Maison du commerce), 9h

Rencontre du groupe de compétence en théâtre (auquel tous les acteurs du milieu théâtral sont conviés) organisée par le Conseil régional de la culture. Voici l'invitation reçue:

Le plan quinquennal de la Conférence régionale des élus (CRÉ) est maintenant terminé et un nouveau plan est en voie de préparation. Dans ce contexte, tous les secteurs socio-économiques sont interpellés et invités à soumettre rapidement les enjeux et priorités de leur secteur. À cet égard, la CRÉ, le MCC et le CRC sollicitent le milieu culturel pour accomplir cet important exercice.

Cette fois-ci, la CRÉ et le MCC désirent passer par les groupes de compétences. Il s’agit d’une bonne nouvelle pour vous puisqu’ainsi, ils reconnaissent d’une part, que les groupes de compétences rassemblent des experts pour chaque discipline visée et, d’autre part, que le CRC est la courroie de transmission entre le milieu et les principales instances.

Depuis maintenant neuf ans, les groupes de compétences se concertent sur une base régulière. Au sein de chacun d’eux, s’est développée une vision commune de développement de leur secteur et du milieu et nous pouvons avancer que depuis 4-5 ans, les résultats de ce travail se voient sur le terrain. Ainsi, la CRÉ et le MCC conviennent qu’en étant des représentants de votre discipline, vous avez développé votre expertise et êtes les mieux placés pour énoncer des orientations stratégiques et une vision régionale concertée en matière d’art et de culture. Par cette consultation, vous avez l’opportunité de vous prononcer quant aux enjeux que vous désirez inscrire dans ce plan quinquennal. Vous trouverez parmi les pièces jointes, un questionnaire que je vous invite à lire attentivement car nous le remplirons ensemble et qu’il servira à recueillir vos priorités et orientations. Je vous invite également à consulter les autres documents afin de vous préparer à cette démarche.

Cette première étape sera suivie d’une rencontre régionale réunissant l’ensemble des groupes de compétences afin de valider la version préliminaire du prochain diagnostic culturel régional qui sera soumis à la CRÉ.

Jeudi, 18 octobre 2012
Salle Pierrette-Gaudreault (Jonquière), 20h

Le Théâtre La Rubrique reprend ses activités de diffuseur spécialisé et reçoit la Compagnie Dramatique du Québec qui y présentera Laurier-Station, 1000 répliques pour dire je t'aime (les infos se trouvent ici). Une chambre de motel sur fond de séries éliminatoires, une improbable tempête de neige et des personnages qui cherchent désespérément des preuves d'amour... Un spectacle qui traite des méandres de l'amour maternel et filial grâce à une finesse dramatique qui ne vous laissera pas indifférent!

Samedi, 20 octobre 2012
Petit Théâtre (UQAC), 20h

Les Têtes Heureuses fêtent leur trentième anniversaire en présentant une soirée festive, Sens-tu comme mon cœur bat, qui prendra la forme d'un cabaret rempli de surprises pour se remémorer quelques souvenirs et pour s'amuser en compagnie de ceux qui ont fait cette compagnie au cours des années. Pour plus d'information (notamment sur le coût de cette activité), j'imagine qu'il est possible de communiquer au 418-545-5011 poste 2506.

Samedi, 20 octobre 2012
Salle Michel-Côté (Alma), 20h

Alma Spectacles reçoit Des souris et des hommes, une production de La Comédie humaine à partir de cette œuvre majeure de John Steinbeck. George et Lennie nourrissent le même rêve : celui, un jour, de posséder une ferme. George protège Lennie qui est un faible d’esprit. Les deux amis travaillent de ferme en ferme pour amasser la somme nécessaire à la réalisation de leur projet. Mais le projet avorte lorsqu’un drame survient. George se verra dans l’obligation de protéger Lennie pour éviter que les autres lui fassent du mal. Les informations sont ici.

Voilà. Ça ressemble pas mal à ça. Si j'oublie des trucs, on peut me le faire savoir par le biais des commentaires.

samedi 13 octobre 2012

«Orphée aux enfers» [Carnet de mise en scène]

Je suis à quelques semaines du début des répétitions d'Orphée aux enfers (une production de la Société d'art lyrique du Royaume). D'ici la fin du mois de novembre ou le début du mois de décembre, j'aurai entrepris le travail avec le chœur de cette opérette. Puis, au retour des fêtes s'amorcera un travail intensif avec les solistes jusqu'à la première, le 7 février.

La création est pourtant déjà enclenchée alors que je travaille avec l'équipe esthétique depuis le mois d'août. Les premières maquettes de la scénographie (faite par Christian Roberge avec qui je travaille régulièrement depuis 2004) et des costumes (une réalisation de Jacynthe Dallaire, une habituée de la compagnie) m'ont été présentées. Esthétiquement, je crois qu'il y aura là une matière intéressante pour les éclairages d'Alexandre Nadeau... et une surprise pour le public!

 Je voulais aller ailleurs, présenter une opérette dans un autre cadre que celui des années passées. Je suis très content de ce que ça donne sur papier. Maintenant, il faut passer à la réalisation de tout ça et faire prendre la mayonnaise.

Dans quelques jours, il y aura la tenue de la conférence de presse habituelle où, j'imagine, sera aussi dévoilée l'affiche de ce projet.





«Petites morts et autres contrariétés» [Carnet de production]


Depuis quelques semaines déjà, je suis plongé dans ce drôle de projet qu'est Petites morts et autres contrariétés du Théâtre C.R.I., à partir de nouvelles de Jean-Pierre Vidal publié l'an dernier sous le même titre. Des petits mondes (des univers en soi) ouvert sur des passages entre un ici et un au-delà.

Drôle de projet parce qu'il n'y a pas un mais bien cinq metteurs en scène. 

Drôle de projet parce que ces cinq metteurs en scène sont aussi les cinq comédiens.

Drôle de projet parce que, du coup, je fais partie de cette équipe et donc, oui, je monterai sur scène. Un projet qui, outre le côté interprétation, est en droite ligne avec ce que j'avais fait en 2011... à moins que ce ne soit en 2010? Lors du lancement du recueil de M. Vidal, j'avais mis en lecture quelques unes de celles-ci... sur un chariot, avec Erika Brisson comme interprète. De courts textes qui se disent fort bien.  

C'est, en quelque sorte, un retour... un approfondissement. Un défi.

Maintenant...  Illustration ou distanciation? Investissement émotif ou détachement du narrateur? Comment faire de ces courts textes des scènes toutes aussi fortes? Comment, à partir de ces morceaux littéraires, développer un souffle, une voix, des images puissantes… comme toutes autant de variations sur un même thème : la mort?

Mais avant, un autre dossier m'occupe: la conception et la réalisation (avec l'aide d'Yves Whissel, Sophie Châteauvert et Serge Potvin) de la scénographie (des scénographies serait plus juste...) et des costumes.




mercredi 10 octobre 2012

Du théâtre à la langouste...

 Signature de Sacha Guitry

Dans une de ses courtes pièces écrite autour de 1940, L'École du mensonge, Sacha Guitry met en scène un auteur dramatique qui se doit d'expliquer à une jeune femme (qui le talonne pour avoir un rôle dans sa prochaine création) ce qu'est le théâtre:

[...­] Ah! ah! Vous voulez faire du théâtre? mademoiselle!... Non, certes, ce n'est pas moi qui vous en dirai du mal, mais je voudrais vous mettre en garde contre une erreur que l'on commet souvent. Faire du théâtre, c'est très joli, cela! Mais dites-vous bien qu'on ne peut faire du théâtre aussi facilement qu'on peut faire de la peinture, par exemple... Oh! Je ne prétends pas que ce soit facile de peindre, grands dieux, mais je vous ferai observer que pour peindre, on est tout seul... et que personne ne peut vous empêcher de mettre des couleurs à tort et à travers sur une toile... tandis que, pour jouer la comédie, il faut être d'accord avec un grand nombre de personnes. On peut se cacher pour peindre...  pour jouer la comédie, il faut justement se montrer. Le théâtre ne peut jamais être considéré comme un art d'agrément... car ce n'est pas l'agrément de celui qui l'exerce, mais bien le plaisir de ceux qui en sont les spectateurs. [...] Je ne doute pas que vous ayez de grandes dispositions pour le théâtre... Vous l'adorez, c'est déjà une qualité... et je vous en félicite. Mais je vous ferai observer qu'il y a des gens qui adorent la langouste et que la langouste n'aime pas. [...]

Quelle délicieuse (c'est le cas de le dire) phrase que cette finale... en quelques mots, c'est tout Guitry (et l'esprit français): cinglant, terriblement ironique, avec un véritable contenu sous des airs de superficialité. Ce que je peux aimer cet auteur...

dimanche 7 octobre 2012

Une semaine au théâtre... du 7 au 13 octobre 2012


J'y reviens... Après quelques temps d'arrêt (et une moins grande assiduité sur ce blogue), je reprends aujourd'hui la publication hebdomadaire (dominicale pour être plus précis) du calendrier théâtral régional. Encore une fois, si j'oublie des trucs, il sera possible de les faire ajouter...

Mercredi à samedi, du 10 au 13 octobre 2012
Salle Murdock (Centre des arts de Chicoutimi), 20h

Daïdalos, théâtres d'un labyrinthe. Cette nouvelle production de La Tortue Noire (leur site web) explore le mythe du labyrinthe:  D’où venons-nous; Où sommes-nous; Où allons-nous? Nous sommes perdus? Dans l’espoir de répondre à ces énigmes, nous nous engageons à l’intérieur d’un curieux dédale où les objets semblent parfois nous guider. Inspirés d’une légende mythique, les acteurs explorent des univers labyrinthiques et se confondent avec des créatures imaginaires. La scène devient un espace magique où tout se transforme. Les acteurs devront jouer à perdre leurs repères pour réussir à entrer dans le labyrinthe. Ils devront ensuite suivre le fil pour trouver un guide, affronter La Bête, retrouver la sortie et ainsi accéder à la déroutante euphorie de la liberté. Il en coûte 20$ par personne (15$ pour les étudiants et les travailleurs culturels). Pour réserver: 418-698-3403. À noter que la représentation du jeudi 11 octobre affiche complet.

Je crois que c'est tout...