lundi 30 mai 2011

L'Affaire de la rue Lourcine [Carnet de mise en scène]


Petite définition sur le genre tirée du Dictionnaire encyclopédique du théâtre de Michel Corvin... alors qu'à partir d'aujourd'hui sont reprises chacune des scènes de la production estivale.

VAUDEVILLE: Le mot vaudeville est ancien mais son acception a sensiblement évolué entre l'époque où le genre était tiré plutôt vers la chanson, et aujourd'hui où l'on a tendance à en faire un des cantons du théâtre de Boulevard. Le plus intéressant est la mécanique dramatique et stylistique qu'il met en branle, marquée au sceau de la folie, du côté des situations comme des personnages.

Historique

À l'origine, chanson bachique et satirique originaire du «Val» ou du «Vau-de-vire» et dont la tradition attribue la création, vers 1430, à Olivier Basselin. Le terme vaudeville, dont l'étymologie demeure contestée (il aurait pu aussi subir l'attraction paronymique de «voix-de-villes», recueil de chansons populaires), désire tour à tour des chansons gaies, grivoises et caustiques, puis les couplets chantés sur des airs connus introduits dans une comédie légère, enfin la comédie elle-même. Aujourd'hui, il désigne une comédie d'intrigues sans couplets, riche de complications (généralement amoureuses) nées de rencontres fortuites et de quiproquos.

[...] Toutefois, dans la plupart de ces innombrables pièces, qu'elles tirent vers la «folie», l'anecdote ou la farce grivoise, l'argument était mince et ne reposait souvent que sur quelques calembours et le talent de l'acteur. Le mérite de Scribe, qui domine le genre de 1815 à 1850, est de donner au vaudeville une charpente fortement construite où le suspens ménagé n'exclut ni sentiment, ni psychologie, ni critique sociale. Cette évolution conduit vers 1860 à la disparition des couplets chantés. Le vaudeville accentue encore la rigueur de sa construction sous l'impulsion de Labiche qui, à partir d'Un chapeau de paille d'Italie (1851), donne plus de tempo au mouvement, hypertrophie les procédés comiques, en particulier les répétitions, les méprises, et la logique des situations où sont jetés des personnages tétanisés.

Cet héritage sera repris par A. Hennequin (1842-1887) et surtout par Feydeau qui construit des pièces le plus souvent en trois actes où l'intrigue très complexe et méticuleusement agencée, après un quiproquo ou une rencontre inattendue, lance les personnages dans un monde où, avec frénésie, s'enchaînent des péripéties saugrenue et où règne la logique loufoque de l'absurde.

Après Feydeau, le genre s'affadit et s'apparente au théâtre de Boulevard, qu'il marque de son empreinte.
[...]

Il est toujours bon de connaître l'historique d'un genre avant que de ne l'explorer...