samedi 21 mai 2011

Du potentiel événementiel


Pendant la semaine qui vient de se terminer - pendant la présentation d'une série de performances -, j'en suis venu à réfléchir au geste, à l'action... à l'aune d'une notion que j'aime bien (voir ce billet du 3 septembre 2008): le POTENTIEL ÉVÉNEMENTIEL (une meilleure dénomination pourrait éventuellement lui être accolé).

Une notion assez proche, dans les faits, de la biomécanique meyerholdienne.

Chaque geste de l'interprète fonctionne un peu comme la foudre. Il se construit par l'accumulation d'une charge, le potentiel événementiel. Ce potentiel crée un horizon d'attente chez le spectateur. Du coup, l'intérêt de toute action (ou inaction) se concentre dans celui-ci, dans ce qui peut ou non advenir, dans ce qui advient et n'adviendra jamais.

Le potentiel événementiel agit donc comme un ressort qui créera, tant chez le comédien que chez le spectateur, une tension de plus en plus palpable jusqu'à son dénouement soudain. Dès qu'il se réalisent, le geste et l'action perdent aussitôt leur force d'impact jusqu'à la remise en place d'un nouveau potentiel.