mercredi 13 avril 2011

De choses et d'autres... en statistiques!

Voici un article intéressant, paru dans La Presse, le 11 avril dernier... donc avant-hier... article titré Arts de la scène: bien jouer son métier. Une suite de statistiques et d'affirmations qui laissent songeur...

Caroline Rodgers,
collaboration spécialeLa Presse

(Montréal)
Beaucoup de jeunes rêvent de brûler les planches. Monter sur scène et jouer le rôle de leur vie. Ou encore, d'être celui, qui, derrière la scène, travaille à faire du spectacle une réussite.

Entre le rêve et la réalité, plusieurs obstacles se dressent. Comme le résume très bien Raymond Marius Boucher, président de l'Association des professionnels des arts de la scène du Québec, il y a beaucoup d'appelés et peu d'élus.

Un adage que confirment les statistiques: 54% seulement des diplômés des disciplines liées aux arts de la scène travaillent dans leur domaine.

De ce nombre, les chiffres ne disent pas exactement combien, parmi eux, doivent avoir d'autres boulots en parallèle pour boucler leur budget, comme c'est le cas de certains jeunes artistes de la relève.

«Pour les 5 dernières années, 77% de nos membres tiraient 16 000$ par année ou moins de leurs activités artistiques, souligne Raymond Legault, président de l'Union des artistes. Ils font autre chose pour y arriver, comme de l'enseignement.»

Est-ce à dire qu'il faille renoncer à cette voie pour autant? C'est une question de choix personnel. Mais avant de se lancer dans l'aventure, il faut à tout le moins être conscient des défis inhérents au chemin que l'on choisit.

«Ils doivent tout de suite concevoir qu'ils seront femmes ou hommes orchestre, et qu'ils vont probablement devoir faire un peu de tout pour réussir, dit Louise Boucher, Directrice générale du Conseil québécois des ressources humaines en culture. La clé, c'est d'être polyvalent. Ils devront aussi apprendre à faire leur propre mise en marché, à créer leur visibilité, avoir plusieurs cordes à leur arc, à créer leur emploi. Ils devront trouver un équilibre entre leur survie financière et le développement de leurs projets artistiques.»

Aujourd'hui, il faut faire parler de soi pour percer, dit Simon Brault, directeur général de l'École nationale de théâtre. «Il faut utiliser les médias sociaux, faire partie de plusieurs réseaux et travailler sur plusieurs projets en même temps, dit-il. Il faut qu'on s'intéresse au travail des autres pour que nos pairs s'intéressent à ce que l'on fait.»

Cela dit, certains métiers qui touchent davantage aux aspects techniques d'un spectacle, comme régisseur ou directeur technique, sont très demandeés, selon Simon Brault. Cela s'explique par le nombre important de festivals et de spectacles de cirque qui se sont développés au cours des dernières années.


[La suite de l'article, avant d'arriver aux statistiques suivantes (qui semblent encore tellement loin de mon propre - et encore plus pauvre! - nombril) donne l'exemple du cheminement de quatre jeunes professionnels...]
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LES SALAIRES ANNUELS MOYENS

Acteur
17 420$ (avec une formation collégiale)
33 540$ (avec une formation universitaire)

Directeur technique (cinéma, radio, télé, théâtre)
38 012$ (avec une formation universitaire)

Directeur technique (production artistique)
27 612$ (1 formation technique offerte)
30 992$ à 33 540$ (3 formations universitaires offertes)

Metteur en scène
33 540$ à 37 232$ (2 formations universitaires offertes)
[Ce n'est pas mon cas!]

Source: Septembre éditeur
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DES PROGRAMMES POUR TOUS

Bon nombre de formations existent pour qui veut apprendre les arts de la scène, au collégial, à l'université ou à l'École nationale de théâtre. En voici un survol.

Études théâtrales Au niveau collégial
Plusieurs cégeps offrent des formations de deux ou trois ans en théâtre. Différents profils et cheminements sont offerts selon les établissements : interprétation, design, techniques d'éclairage, décors, costumes, etc.

Parmi eux, on trouve notamment: le collège Lionel-Groulx, le cégep de Saint-Hyacinthe, John Abbott College, Dawson College, le Centre d'études collégiales de Montmagny, le cégep Lévis-Lauzon, le cégep de Saint-Laurent et le Conservatoire Lassalle (collège privé).

DEC en gestion et techniques de scène (production)
Diplômés en emploi à temps plein: 64,3%
Salaire annuel moyen brut: 28 236$
Travail en rapport avec la formation: 88,9%

Spécialisation en décors et costumes
Diplômés en emploi à temps plein: 50%
Salaire annuel moyen brut: 29 276$
Travail en rapport avec la formation: 66,7%

DEC en interprétation théâtrale
Diplômés en emploi à temps plein: 52,4%
Salaire hebdomadaire moyen brut: 32 500$
Travail en rapport avec la formation: 54,4%

Interprétation en théâtre musical (collège Lionel-Groulx)
Diplômés en emploi à temps plein: 57%
Salaire annuel moyen brut: 26 052$
Travail en rapport avec la formation: 50%

Études théâtrales Au niveau universitaire

Quatre universités québécoises offrent un choix de certificats, de baccalauréats et de diplômes en théâtre qui préparent les étudiants à des carrières en interprétation, en mise en scène ou en production. Il s'agit des universités Concordia, Bishop's, Laval et de l'UQAM.
[À se demander, sérieusement (et avec raison!), ce que vaut notre formation...]

Situation des personnes titulaires d'un baccalauréat
en art dramatique en janvier 2009

En emploi: 69%
Encore aux études: 27,5%
En emploi à temps plein: 67,3%
Durée moyenne de la recherche d'emploi: 19 semaines
Salaire annuel moyen brut: 33 540$
Travail en rapport avec la formation: 54,3%

Sources: monemploi.com, enquêtes La Relance à l'université, La Relance au collégial, MELS
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Les travailleurs de la scène en chiffres (au Canada)
70% Vivant dans les grands centres urbains
53% Femmes
47% Hommes
45% Travailleurs autonomes
25% Titulaires d'un diplôme universitaire ou d'un titre professionnel
21% 55 ans ou plus
19% Gagnant plus de 50 000$ par an
76% Membres d'un syndicat, d'une guilde ou d'une association professionnelle

Source: Étude sur les RH 2010, tendances et enjeux de ressources humaines dans le secteur culturel, Conseil des ressources humaines du secteur culturel, Conference Board du Canada.