lundi 3 janvier 2011

La Visite [Carnet de mise en scène]


C'est dans quelques jours que débutent les répétitions de La Visite ou surtout sentez-vous pas obligés de venir de Michel-Marc Bouchard au Théâtre Mic Mac de Roberval.

Cette troupe a fait la création de ce texte (pour qui il avait été écrit... dans une mise en scène de l'auteur) en 1983. Le défi est donc de donner une nouvelle lecture (dans une autre version) de celui-ci.

À la base, il y a quelques vint-cinq personnages qui seront joués par huit comédiens. La distribution a eu lieu il y a quelques semaines (en octobre, pour être plus précis).

Pour sortir de notre zone de confort, pour rehausser le côté étrange de cette histoire où un couple est littéralement envahi par les invités de toutes sortes, pour donner un côté disons expressionniste à cette production, j'ai choisi et proposé de faire une pige des personnages sans se préoccuper des sexes... de faire de la véritable composition. Ce qui donne inéluctablement une distribution multigenre qui peut, à mon avis, aboutir à des propositions scéniques fort intéressante. Déjà, en lecture, la magie opère.

Bon. Le travestisme, qu'il soit féminin ou masculin, n'a rien de bien nouveau si on repense aux comédiens dans l'antiquité ou au nô japonais ou à l'époque shakespearienne (tous des hommes); aux personnages de Genêt, aux exploits de Sarah Bernhardt qui prisait les beaux rôles masculins et j'en passe: Le travestissement est une pratique de théâtre joyeuse et grave, un usage familier, une perversion salutaire, un jeu dans le jeu, un code, une liberté (franceculture.com).

L'important est que ce principe ne devienne pas un prétexte à du n'importe quoi (la crainte de la séance!) mais s'inscrive dans une logique esthétique et dramaturgique compréhensible par le spectateur. C'est, en quelques sortes, un rejet du réalisme (dans lequel baigne cette pièce) pour le vraisemblable (le conventionnel). C'est un outil et non pas un but.