mercredi 31 août 2011

Le devoir du metteur en scène


Nous avons l'habitude de penser que le métier de metteur en scène consiste essentiellement à arriver plein d'inspiration, et à répandre devant les acteurs le fruits de ses méditations, de son imagination débridée; le metteur en scène est omniscient, c'est un érudit, et surtout, dans son domaine particulier, il arrive toujours plein d'idées. Il me semble pourtant que, dans notre métier, avant de donner libre cours à son imagination [...] il faut bien voir que les metteurs en scène sont par excellence des organisateurs. Et si nous sommes des organisateurs, des ingénieurs de production, nous devons nous armer de connaissances relatives aux questions d'organisation et savoir en quoi consiste exactement l'organisation. Et il est préférable de considérer un spectacle comme quelque chose d'organisé.

Cette description, cette perception du metteur en scène vient, oui, de Meyerhold (dans le quatrième tome de ses Écrits sur le théâtre, p. 254). Elle est intéressante, à mon sens, parce qu'elle donne une grande importance d'abord à la forme. Et de la forme, elle ouvre la voie vers la création.

mardi 30 août 2011

Des nouvelles de la Rubrique


En cliquant sur l'image, il sera plus facile de lire ce communiqué du Théâtre La Rubrique (désolé pour le floutage...) concernant le lancement de leur programmation à venir.

Ah non... pas un koala!

Dessin pris sur ce site.

Dans la joyeuse série «superstitions et interdits», je viens de trouver un autre élément... qui ne risque pas trop d'être problématique sous nos latitudes.

Il paraît que le koala est absolument interdit dans les théâtres pour des raisons encore mystérieuses. Il y a plusieurs hypothèses à cela, mais la plus crédible est peut-être liée à ce fameux incendie du Théâtre-Royal de Sydney qui fit 135 victimes le 26 juin 1842 et dont la responsabilité en aurait incombé à un koala vivant qui faisait partie de la distribution et qui, suppose-t-on, prit feu en voulant grimper sur un candélabre qui lui rappelait subitement un tronc d'eucalyptus.

Moi qui voulait justement en intégrer un dans ma prochaine production! Je ne sais trop si c'est vrai... mes premières recherches sur le net sont restées vaines. Mais il paraît que ce drame marqua les esprits au point que, encore aujourd'hui, cet animal si mignon n'est toujours pas accepté dans les théâtres.

Cette anecdote est tiré du fabuleux petit Lexique amoureux du théâtre de Philippe Torreton publié en 2009.


lundi 29 août 2011

Les différents degrés d'objectivité de l'objet

Voici une droite (tirée de L'Analyse des spectacles de Patrice Pavis, publié en 1996 aux éditions Nathan/Université) sur laquelle s'inscrivent les différents degrés d'objectivité de l'objet au théâtre, sur la perception qu'on peut en tirer:


Ce petit schéma démontre bien toute la complexité de l'objet, de sa présence, qui sera l'un des éléments importants de la construction de la théâtralité... ou du moins, qui en sera l'un des indices les plus probants...

Reste le numéro 10 qui me semble un peu ésotérique et plus hermétique... mais dans l'ensemble, ça s'explique et se comprend assez bien.

dimanche 28 août 2011

Au théâtre, cette semaine! (du 28 août au 3 sept. 2011)

Théâtre Argentina (Rome)

Bon. Ça y est. Je reprends les calendriers hebdomadaires que j'avais mis de côté depuis la mi-juillet. Rush et vacances obligent... Je garde la même formule...

De mardi à samedi - du 30 août au 3 septembre
Salle Murdock (Chic), 20h

Le Théâtre du Faux Coffre présente En attendant l'dégât d'eau, le second volet des nombreuses aventures des Clowns Noirs. Un texte de Martin Giguère. Notez qu'il en coûte 137$ (ou 20$ avec une boîte de conserve) pour les adultes, 117$ (ou 15$ et une canne) pour les étudiants. Je ne sais pas quelle est l'achalandage à ce spectacle, mais il vaut peut-être mieux réserver: par téléphone au 418-698-3000 poste 6561 ou par Facebook, sur la page de l'événement.

Jeudi - 1er septembre
Centre National du Mont-Jacob (Jonq.), 17h

Le Théâtre La Rubrique dévoile sa programmation pour l'année à venir.

De jeudi à samedi (dimanche) - du 1er au 3 (4) septembre 2011
Centre-ville de Chicoutimi (lieux divers), heures diverses

La première édition du FRINGE Saguenay - un festival multidisciplinaire sans direction artistique et sans censure! - s'amène, entraînant notamment dans son sillon huit productions théâtrales (pour plus de détails, consultez ce site ou pour la programmation détaillée avec salle, jour et heure, celui-ci). Parmi celles-ci, il y Fausser, présenté par Les Poulpes, un collectif saguenéen composé (je me trompe peut-être) d'Élaine Juteau, Annick Martel, Andrée-Anne Giguère et Maude Cournoyer.

Ça ressemble à ça. Si j'oublie des trucs, on peut les ajouter dans les commentaires.



samedi 27 août 2011

Synthèse meyerholdienne


Petite synthèse de la pensée meyerholdienne (surtout celle prévalant entre 1910-1920 bien qu'elle soit effective jusqu'à sa mort):

Au «diseur intellectuel», costumé et maquillé qui transforme la salle de théâtre en salle de lecture somnolente, Meyerhold oppose l'acteur qui joue; au théâtre de l'imitateur, celui de l'improvisateur, de l'inventeur; au théâtre du hasard, celui du travail; au théâtre psychologique, celui du masque, du mouvement, le balagan qui implique traditions, étude, lois, technique, entraînement.

Cette description vient de Béatrice Picon-Vallin dans le dix-septième numéro des Voies de la création théâtrales, en page 50.

Des spectateurs sur la scène...

Spectateurs de qualité sur la scène, gravure par J. Lepautre

L'une des coutumes les plus surprenants du théâtre classique concerne la disposition des spectateurs... Si au parterre, une partie du peuple, pauvre, était debout et manifestait son approbation ou son ennui de bruyante façon, une autre fange de la population, aisée, prenait place directement sur la scène, parmi les acteurs, et se donnait aussi en spectacle, interagissant parfois, commentant, tenant des propos grivois et entravant le jeu des comédiens. Cette coutume a duré fort longtemps.

Voici, tiré de la première scène des Fâcheux de Molière, une description de ce qui pouvait se passer:

ÉRASTE

Sous quel astre, bon Dieu, faut-il que je sois né,
Pour être de fâcheux toujours assassiné !
[...]
Mais il n’est rien d’égal au fâcheux d’aujourd’hui ;
J’ai cru n’être jamais débarrassé de lui ;
Et, cent fois, j’ai maudit cette innocente envie
Qui m’a pris à dîné, de voir la comédie,
Où, pensant m’égayer, j’ai misérablement,
Trouvé de mes péchés le rude châtiment.
[...]
J’étais sur le théâtre en humeur d’écouter
La pièce, qu’à plusieurs j’avais ouï vanter ;
Les acteurs commençaient, chacun prêtait silence,
Lorsque d’un air bruyant, et plein d’extravagance,
Un homme à grands canons est entré brusquement
En criant : "holà-ho, un siège promptement
Et de son grand fracas surprenant l’assemblée,
Dans le plus bel endroit a la pièce troublée.
[...]
Tandis que là-dessus je haussais les épaules,
Les acteurs ont voulu continuer leurs rôles :
Mais l’homme, pour s’asseoir, a fait nouveau fracas,
Et traversant encor le théâtre à grands pas,
Bien que dans les côtés il pût être à son aise,
Au milieu du devant il a planté sa chaise,
Et de son large dos morguant les spectateurs,
Aux trois quarts du parterre a caché les acteurs.
Un bruit s’est élevé, dont un autre eût eu honte ;
Mais lui, ferme, et constant, n’en a fait aucun compte ;
Et se serait tenu comme il s’était posé,
Si, pour mon infortune, il ne m’eût avisé.
"Ha Marquis, m’a-t-il dit, prenant près de moi place,
Comment te portes-tu ? Souffre, que je t’embrasse."
Au visage, sur l’heure, un rouge m’est monté,
Que l’on me vît connu d’un pareil éventé.
[...]
Il m’a fait, à l’abord, cent questions frivoles,
Plus haut que les acteurs élevant ses paroles.
[...]
«Tu n’as point vu ceci, Marquis ; ah ! Dieu me damne
Je le trouve assez drôle, et je n’y suis pas âne ;
Je sais par quelles lois un ouvrage est parfait,
Et Corneille me vient lire tout ce qu’il fait."
Là-dessus de la pièce il m’a fait un sommaire,
Scène, à scène, averti de ce qui s’allait faire,
Et jusques à des vers qu’il en savait par cœur,
Il me les récitait tout haut avant l’acteur.
J’avais beau m’en défendre, il a poussé sa chance
Et s’est, devers la fin, levé longtemps d’avance ;
Car les gens du bel air pour agir galamment
Se gardent bien, surtout, d’ouïr le dénouement.


Oui. Quelle étrange coutume... Voici ce qu'en dit Michel Corvin dans son Dictionnaire encyclopédique du théâtre:

SPECTATEURS SUR LE THÉÂTRE: L'usage d'installer des spectateurs sur la scène remonte, semble-t-il, au succès du Cid créé au théâtre du Marais en janvier 1637. Jusqu'à la mort de Molière, cette pratique se conserve sans prendre des proportions excessives (trente-six personnes au plus sur la scène en 1672-1673). Après la fondation de la Comédie-Française, le nombre de ces spectateurs privilégiés atteint au minimum une centaine. Au XVIIIième siècle, il augmente considérablement et rend difficile le jeu des acteurs (on a calculé que deux cent vingt personnes assises et debout ont pu être placées sur la scène vers 1750). En 1759, le comte de Lauraguais donne une somme importante à la Société des comédiens-français pour qu'elle mette fin à cette habitude qui aura duré plus de cent vingt ans.


vendredi 26 août 2011

Et d'une autre!


À LA GANG DU THÉÂTRE DU FAUX COFFRE
QUI REPRENNENT CE SOIR LE COLLIER
EN PRÉSENTANT LEUR SECOND OPUS,
EN ATTENDANT L'DÉGÂT D'EAU;
À PATRICE, PASCAL, ÉRIC, PIERRE ET MARTIN,


MERDE!!!

jeudi 25 août 2011

«La Défonce» [Carnet de mise en scène]

L'image ci-haut est une photographie du Bloc G où nous jouerons La Défonce le 9 septembre qui vient. Euh. Il va sans dire qu'on ne peut utiliser la scène... et, par conséquent, le pont suspendu (d'autant plus que nous n'avons que quelques heures - 3 environ! - pour nous installer). Il nous faut donc un plan B. Sinon, coudonc, nous jouerons au basketball...

Voici une proposition pour modifier l'accrochage et l'utilisation des panneaux de La Défonce dans le cadre du Festival International de Théâtre de Mont-Laurier... C'est le plaisir des sorties: ajustement sans trop de compromis. En cliquant sur l'image, ça agrandira un peu. (Décidément, je m'en viens bon dans les plans sur Paint!)

À noter que la pipe devra être de la longueur nécessaire pour faire le lien entre le plafond et le panneau. J'ai mis 8 pieds à titre indicatif... Le but étant d'arriver à ça sans trop de dommages (les palettes de bois devant être prises directement là-bas):


Reste maintenant un sérieux problème (en autant que la solution indiquée ici fasse l'affaire!): l'éclairage... Mais ça, c'est une autre histoire.

Les affres du théâtre!


Voici un petit florilège d'événements qui se sont vraisemblablement produits au cours des siècles au théâtre. Toutefois, le caractère extraordinaire de ceux-ci me fait un peu douter, mais bon... Ils sont tirés de l'ouvrage Curiosités théâtrales anciennes et modernes, françaises et étrangères que j'ai déjà cité il y a quelques jours... une mine précieuse de sourires... et de sang!

Tout d'abord, un carnage (qu'il me semble avoir déjà publié sur ce blogue):



Je veux bien admettre que certains comédiens ont une sensibilité à fleur de peau... mais il y a peut-être des limites:



Rien à ajouter sur celle-ci:



Oui... nous voici devenus bien sages! La seule chose terrible qui me soit arrivée dans un théâtre, c'est une éraflure pendant un montage de décor...

mercredi 24 août 2011

Dans la légende du peintre-barbier

Équipe de comédiens de La Légende d'Arthur Villeneuve:
Devant: Mélanie Potvin, Benoît Lagrandeur, Martin Giguère, Hélène Bergeron
Derrière: Émilie Gilbert-Gagnon, Marilyne Renaud, Patrice Leblanc
Photographie: Sylvain Dufour (Le Quotidien, 6 juillet 2011)

C'était le temps (après tout ça fini aujourd'hui!). Maintenant c'est fait. J'ai vu La Légende d'Arthur Villeneuve, la production conjointe du Théâtre C.R.I. et de la Pulperie de Chicoutimi. Déjà que j'avais écrit, à la fin du mois de juin, un article pour le Voir où je disais que plus qu’un simple artiste, Arthur Villeneuve –dont le principal chef-d’oeuvre demeure sa propre maison transportée au cœur du Musée du Saguenay-Lac-Saint-Jean!– a été élevé au rang de symbole par toute une population. Un personnage en toute simplicité qui est entré dans l’imaginaire collectif pour accéder au statut de légende. Une vie de conte colorée, comme son œuvre, entre figuration naïve et réinterprétation abstraite, bien ancrée dans un modeste quartier ouvrier.

Le spectacle lui rend donc, en quelque sortes, hommage.

Pourtant, dès que débute la pièce (sur un texte de Martin Giguère), un doute jaillit: sera-t-il question de ce peintre-barbier ou de sa maison? Car le prologue - et du coup les trente premières minutes! - fait un long détour domiciliaire où un couple est aux prises avec une maison craquante et des voisins agressants... Tous des personnages qui semblent sortis directement de l'oeuvre de Villeneuve: caricaturés et déformés. On cherche à vendre.

Bien que les comédiens y ont beau jeu, le spectateur se posera la question: vers quoi va-t-on? C'est drôle, oui. Ça fonctionne en soi. Mais l'impression d'avoir affaire à un spectacle différent de ce qui était annoncé s'ancre vite.

Le centre d'attention auquel s'attend le spectateur est déjoué: la maison et son histoire prend toute la place et la gardera.

Puis arrive Arthur (superbement incarné par Benoît Lagrandeur) et son épouse (campée par Hélène Bergeron). À partir de ce moment, à partir du moment où le texte fictionnel fait la belle part aux échanges extraits du documentaire de l'ONF de 1963 (théâtralisés et recontextualisés certes), la légende peut vraiment s'inscrire.

Les envolées lyriques de l'auteur (toujours aussi magnifiquement en verve) s'adoucissent. Le couple s'éloigne de la caricature et montre un côté touchant, attachant de ces gens qui ont bravé les quolibets et les moqueries pour passer à l'histoire: l'inspiration de l'un (suite à la très drôle parabole des talents contée dans une petite séance montée par un prêtre boiteux); l'incrédulité de l'autre; l'engagement; la découverte de l'art.

Esthétiquement, cette production repose d'abord sur le contraste entre eux et la société autour: les premiers habitants, les voisins, le prêtre, ses enfants de choeur, le marchand d'art et le galeriste... contraste habilement marqué par les costumes flamboyants de Jacynthe Dallaire. Elle repose également sur un espace scénique simple constitué d'une maison faite de rideaux blancs, avec peu d'accessoires, qui permettra de nombreux jeux d'éclairages et l'inscription, sur les murs, par vidéo-projection, des couleurs et des motifs du peintre.

Outre Dallaire, les principaux collaborateurs sont Serge Potvin aux décors, Alexandre Nadeau aux lumières, Patrice Leblanc au son et Andrée-Anne Giguère aux images.

Malgré quelques longueurs (surtout au début), l'ensemble se tient et la mise en scène de Guylaine Rivard offre de beaux moments. Les connaisseurs de l'oeuvre et de la vie du peintre n'y apprendront probablement rien de nouveau... mais les autres auront là une première incursion ingénieuse et amusante.
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Mes bémols les plus marqués vont non pas à la production mais plutôt à cette salle, le Bâtiment 1912 de la Pulperie.

Magnifique, oui. Mais c'est tout. Parce que le confort et la qualité du son font défaut. Une salle trop grande qui, étrangement, bien que possédant tout ce qu'il faut pour être chaleureuse n'en demeure pas moins froide et sans âme.






mardi 23 août 2011

Marathon théâtral


Dans quelques jours s'amorcera un grand marathon théâtral alors que s'amènera la première édition du FRINGE au Saguenay où huit productions théâtrales prendront l'affiche (du 1er au 5 septembre) qui sera suivie par une nouvelle mouture de l'Entre-deux festival produit par ManiganSes en collaboration étroite avec la Chaire pour une nouvelle dramaturgie sonore de l'UQAC (les 7, 8 et 9 septembre)...

Au même moment que ce dernier événement se tiendra, je prendrai la route pour assister au Festival de théâtre de Mont-Laurier où, en cinq jours, 25 productions en tout autant de pays seront présentées.

Si des gens sont intéressés à fournir des critiques/compte-rendus de ces spectacles et présentations, je suis preneur!

Ça n'arrivait qu'alors!

L'histoire du théâtre est riche en anecdotes de toutes sortes (accidents, trous de mémoire, lapsus, vengeance, etc.), alors que chaque production contient en elle-même tout ce qu'il faut pour créer ces petits moments embarrassants (le dernier théâtre d'été du 100 Masques a largement donné dans ce domaine... voir !) mais ô combien drôles qui font tout le charme de cet art vivant!

En voici trois petites tirées d'un ouvrage paru en 1878 (qu'on peut retrouver en entier ici, sur Google Books!) sous la plume de Victor Fournel, Curiosités théâtrales anciennes et modernes, françaises et étrangères:






lundi 22 août 2011

Se marcher sur les pieds...

Le milieu théâtral saguenéen est petit... c'est un fait. Et cette petitesse, conjuguée à un dynamisme réel, amène aussi une certain étroitesse en ce sens que le nombre de lieux de répétitions et de représentations n'augmente pas.

Immanquablement, les calendriers se chevauchent et les disponibilités de salle fondent à vue d’œil. Les cahiers de réservations s'emplissent selon le mode du premier arrivé, premier servi.

Les compagnies s'insèrent comme elles peuvent, où elles peuvent.

La pagaille.

Idéalement, chaque compagnie gèrerait son propre lieu... aurait le plein contrôle de l'endroit où elle est fixée. Libre de présenter quand elle veut. Libre de prendre le temps de s'installer. Libre des contraintes du suivant.

Cette étroitesse amène parfois l'impression que nous nous marchons sur les pieds, que nous empiétons sur des missions et des territoires déjà investis. Et c'est le cas. Mais après tout, cela pourrait se faire sainement... si ce n'était du combat quotidien pour survivre.

Le plaisir des demandes de subventions


Présenter l'organisme...
Présenter les états financiers...
Définir les projets (novateurs, de surcroît!)...
Réunir des équipes...
Justifier la direction artistique...
Établir des prévisions budgétaires réalistes et cohérentes...
Annexer des documents qui ne seront peut-être pas pris en compte...
Et attendre des semaines voire des mois...

C'est la période qui commence avec l'automne qui arrive. C'est le moment de répondre à l'appel des différents conseils des arts: Conseil des arts du Canada (quelque part à la mi-septembre), Conseil des arts et Lettres du Québec et Conseil des arts de Saguenay (au début octobre).

C'est la période du doute. Celle où la question à savoir si ça vaut le peine se pose toujours...


C'est aussi ça, le théâtre...

Le Théâtre Hors du Commun (fondé depuis déjà 4 ans et dirigé par Sarah Bernard à même l'arrière-cour de son domicile!) a donné deux représentations suite à la série d'ateliers que les participants ont suivi, à l'extérieur, beau temps mauvais temps, tout au cours de l'été... et plus!

La première équipe à passer était composée de deux dames qui montaient sur les planches pour la première fois. Elles avaient à rendre un extrait de la pièce Le Défunt de René de Obaldia.

La seconde équipe réunissant d'autres débutants et des plus expérimentés se sont lancé dans une création collective, Mère supérieure, à partir de contraintes textuels: bouts de pièces connues, monologues à écrire, publicités, expressions, phrases, etc. Le résultat est somme toute assez intéressant alors qu'une série de personnages viennent pleurer sur la tombe de leur mère avant que de ne pleurer sur leur propre vie.

Enfin, la dernière équipe est celle des plus anciens, des piliers de la petite compagnie qui sont en activité depuis déjà plusieurs mois (depuis l'automne dernier) pour écrire leur pièce, L'argent n'a pas d'odeur, sous les conseils avisés de Martin Giguère. L'action s'y déroule sur un terrain de camping convoité pour les ressources naturelles de son terrain...

Le travail de tous ces gens a du mérite et constitue une initiation théâtrale honnête. Bien qu'artistiquement la mise en scène montre quelques faiblesses (notamment dans la mise en espace des deux premières parties), la direction d'acteur est cohérente et efficace et un soin est apporté à l'esthétique de l'ensemble.

Du lot ressortent certains participants par leurs aisance et leur talent naturel en scène: Carol Émond, Madeleine Gagnon, Tricia Scisson.

Bref, en tout, ce sont près de 120 spectateurs qui ont envahi la cour de Mme Bernard pour voir toute cette gang de théâtreux présenter le résultat de leurs efforts.





vendredi 19 août 2011

Un triangle ou une ligne?


Voici un des principes meyerholdiens (il était si brillant!) de base: la différence graphique entre deux méthodes de travail pour le metteur en scène. Le schéma ci-haut illustre les différentes interrelations entre les composantes. Il y a une conception disons traditionnelle de l'activité théâtrale (le «théâtre-triangle») qui prive de liberté créatrice non seulement l'acteur, mais aussi le spectateur et une autre plus contemporaine (le «théâtre de la ligne droite») qui les libère tous les deux, forçant le spectateur à créer au lieu de contempler.

Les extraits soulignés en rouge (de même que les suivants expliquant le schéma) sont tirés du premier tome des Écrits sur le théâtre qui renferment tous documents existants sur Meyerhold.

1. Un triangle dont le sommet représente le metteur en scène., les deux angles de la base l'auteur et l'acteur. Le spectateur perçoit l'art des deux derniers par l'intermédiaire de l'art du metteur en scène (dans ce dessin, la place du spectateur est au-dessus du sommet du triangle). C'est là le premier type de théâtre: «le théâtre-triangle». [...] Dans le «théâtre-triangle», le metteur en scène expose d'abord tout son plan jusqu'aux moindres détails, indique la manière dont il voit les personnages, désigne les pauses et fait répéter les acteurs jusqu'à ce que son projet soit reproduit exactement et totalement, dans tous ses détails, jusqu'à ce qu'il entende et voie la pièce comme il l'a entendue et vue lorsqu'il y travaillait seul. [...]

Dans ce type de théâtre, il faut des comédiens virtuoses, capable de se dépersonnaliser pour répondre aux commandes...

2. Une ligne droite (horizontale), où les quatre éléments fondamentaux du théâtre sont figurés par quatre points de gauche à droite: l'auteur, le metteur en scène, l'acteur, le spectateur; c'est le second type de théâtre, le «théâtre de la ligne droite». L'acteur y dévoile son âme librement devant le spectateur, en assimilant l'œuvre du metteur en scène, tout comme ce dernier a assimilé celle de l'auteur. [...]

Dans celui-ci, le spectateur doit agir en tant que quatrième créateur. Chacun des éléments apportant à l'autre de la matière pour donner un sens au travail en cours...

Bon. L'ensemble est un peu abstrait... mais en y réfléchissant bien, il est possible de se positionner dans l'une ou l'autre de ces catégories qui peuvent encore très bien exister de nos jours...


jeudi 18 août 2011

Du côté des Clowns Noirs... 2

Pour les rats de bibliothèque(s)...


Voici, trouvé dans un petit ouvrage synthèse fort bien fait sous la plume de Marie-Claude Hubert (tout simplement titré Le Théâtre), une liste des grands textes phares qui ont forgé, chacun à leur façon, l'esthétique théâtrale au cours des siècles.

Avis aux intéressés, la plupart de ceux-ci peuvent se retrouver (j'en ai fait l'expérience!) à la bibliothèque de l'UQAC...

IVe siècle av. J.-C. ARISTOTE Poétique
1657 F.H. d'AUBIGNAC La Pratique du théâtre
1660 CORNEILLE Trois discours
1663 MOLIÈRE La Critique de «L'École des femmes»
1674 BOILEAU L'Art poétique
1757 DIDEROT Entretien sur «le Fils naturel» suivi de «Entretiens avec Dorval»
1767 BEAUMARCHAIS Essai sur le genre dramatique sérieux
1773 L. S. MERCIER Du Théâtre ou Nouvel Essai sur l'art dramatique
1777 DIDEROT Paradoxe sur le comédien
1823-1825 STENDHAL Racine et Shakespeare
1827 HUGO Préface de Cromwell
1829 VIGNY Lettres à Lord*** sur la soirée du 24 octobre 1829
1864 HUGO William Shakespeare
1881 ZOLA Le Naturalisme au théâtre
1896 JARRY De l'inutilité du théâtre au théâtre
1938 ARTAUD Le théâtre et son double
1918-1954 BRECHT Écrits sur le théâtre
1966 IONESCO Notes et contre-notes


Cette liste est évidemment non-exhaustive (et franchement très française!) et fait abstraction d'autres grands textes... ou de textes plus précis, notamment pour Le petit organon pour le théâtre de Brecht. Néammoins, elle permet de donner une idée assez générale sur l'histoire du théâtre et des multiples révolutions qui l'ont secouée.

Au chapitre des oubliés se trouvent, à mon avis les écrits nombreux (mais nécessaires!) des Stanislawski (son absence me surprend, d'ailleurs!), Meyerhold, Copeau, Jouvet, Vitez, Kantor Lehmann...

Je me demande ce qui se trouverait dans une liste québécoise? Quels en seraient les grands textes fondateurs (théoriques)?


Les principes du jeu meyerholdien


Ce petit schéma représente, en quelque sorte, le fonctionnement du jeu meyerholdien en une combinaison complexe entre le jeu (conscient) et le réflexe. Le but étant de développer le corps pour qu'il agisse, avec un contrôle libérateur, de façon claire, nette et précise tout en étant ouvert et à l'écoute pour répondre à tout stimuli... C'est le principe du jeu séquentiel, de la biomécanique.

Ce schéma a été tiré du numéro 17 de la collection Les voies de la création théâtrale portant sur Meyerhold (p.109). Suite à ce petit dessin, voici comment l'auteure (Béatrice Picon-Vallin) décrit, à partir de diverses sources, ce jeu:

En théorie, le jeu de l'acteur meyerholdien part de l'extérieur pour aller vers l'intérieur: il n'y a pas suppression de l'émotion, mais elle jaillira toujours à travers un état physique convenant à tel ou tel personnage dans une situation donnée. Celle-ci engendre un état d'excitabilité qui se colore ensuite de tel ou tel sentiment ou émotion. Prendre la position d'un homme affligé, dans la contraction musculaire qu'elle implique, n'incite pas à exprimer la joie mais crée au contraire un état physique dans lequel peut naître la tristesse. Enfin, chaque «chaînon», ou «élément de jeu», sera en 1922 idéalement décomposé, sur le modèle du réflexe, en trois mouvements nécessaires se succédant rapidement [nda.: c'est l'explication du schéma].

L'entraînement biomécanique fournit des modèles pour ce type de jeu. Il établit les principes d'une exécution analytique précise et rapide de diverses actions, donne une méthode de décomposition du mouvement en trois phases - intention, réalisation, réaction - qui prépare à l'organisation des éléments de jeu.


C'est là ce que je tente bien humblement de mettre en pratique...



mercredi 17 août 2011

Simplicité volontaire


À la fin du XIXième siècle (voire au début du XXième!), Johan-August Strindberg, auteur dramatique suédois qui brille dans le palmarès des grands auteurs universels, a défini ainsi (et l'extrait est rapporté dans L'Art du Théâtre d'Odette Aslan) les besoins disons décoratifs ou scéniques du théâtre:

Une table et deux chaises! L'idéal! Les plus grandes scènes de «Kristina» ont été jouées avec une table et deux chaises. La table fournit un solide point d'appui et elle permet de beaux gestes vivants, c'est comme un trait d'union entre les personnages qui parlent, elle donne de la cohérence au dialogue, elle sépare et elle unit, c'est comme le duo à l'Opéra.

Il faut se rappeler qu'il est arrivé en plein dans période d'émulation (affectueusement nommé crise du drame) qui allait remettre en cause le théâtre, son fonctionnement et son articulation. Son idée est d

mardi 16 août 2011

Du côté des Clowns noirs...

Petite vidéo que j'ai copié de Facebook:

Du nouveau pour les artisans...


Afin de faciliter les guichets lors des représentations - à compter de septembre! - et pour unifier les pratiques, les différentes compagnies de la région* ont lancé la Carte privilège pour les travailleurs culturels.

Avec cette carte (acquise pour 5$ auprès des différents organismes théâtraux ou du CRC), les détenteurs pourront bénéficier, à la porte - et sur présentation de celle-ci! - d'un tarif artisan.

Ne seront plus reconnus que ceux et celles (les travailleurs culturels... donc les artistes, tout art confondu... mais aussi les professionnels et administrateurs qui œuvrent au sein des organismes) qui l'auront en main.

Ces cartes seront renouvelables à tous les ans, en septembre.
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* Les compagnies et organismes participants pour cette année sont: Théâtre Mic Mac, Les Amis de Chiffon, La Rubrique, Les Têtes Heureuses, Théâtre C.R.I., Théâtre 100 Masques, Théâtre À Bout Portant et ManiganSes.

Un aperçu automnal...


L'été achève et voici que s'amène déjà le début d'une nouvelle saison théâtrale qui promet d'être encore une fois intense... même si c'est peut-être moins que l'an dernier - année exceptionnelle s'il en est une!

En septembre, théoriquement, alors que le Faux Coffre terminera ses représentations, nous devrions avoir des nouvelles conjointes de la Chaire en recherche-création pour une nouvelle dramaturgie sonore et de ManiganSes avec une nouvelle formule d'Entre-deux...

Ce sera aussi, le moment, pour le Théâtre Mic Mac de mettre son spectacle La Défonce dans des cartons pour aller se poser, le temps d'un festival, à Mont-Laurier.

Ce devrait être également la reprise des activités de diffusion de La Rubrique. Leur programmation devrait d'ailleurs sortir bientôt. Encore sûrement de bons spectacles à venir!

Cette compagnie et le Théâtre 100 Masques entreprendront aussi leur session d'ateliers pour les jeunes et les moins jeunes.

Octobre offrira lui aussi quelques rendez-vous.

D'une part, les Têtes Heureuses devraient nous revenir avec leur production annuelle axée, cette année sur le rire et le théâtre de boulevard.

D'autre part, le C.R.I. et le Théâtre À Bout Portant s'associent le temps d'une production.

Faut-il s'attendre à une manifestation des Amis de Chiffon avec leur tout nouveau spectacle, L'Éclaireur? Peut-être. Si je me souviens bien, ce devrait être la saison du lancement.

Toujours est-il que si mes informations sont complètes, la saison se terminera avec le désormais traditionnel spectacle de Noël du 100 Masques.

Voilà en gros ce qui nous attend. À moins que d'autres projets (venus de compagnies ou d'artistes indépendants) ne soient en chantier. Tout est possible! Le temps que rougissent un peu les feuilles et les agendas devraient être emplis.



lundi 15 août 2011

Le retour au travail


Ce matin sonne le retour au travail... c'est-à-dire donc le retour au bureau du Théâtre 100 Masques après quelques semaines de repos pour rejoindre mes deux collaboratrices qui y tiennent le fort.

C'est le temps de mettre de l'ordre dans l'ensemble de la compagnie avant que de n'entreprendre les démarches pour les activités automnales qui seront nombreuses: ateliers réguliers et scolaires, ateliers pour les aînés en résidence, mise en lecture pour le Festival des Mets et des mots 2011, production de Noël... et aussi, peut-être, création (enfin, reprise du travail!) pour le projet de voyage français en mars... Autant de projets que de demandes de subventions, de création d'équipes, de rencontres, de recherche de financement.

Mais pour l'instant, le fonctionnement de l'organisme prime. Cette année - et bien qu'il soit déjà stabilisé -, je ne vise rien de moins qu'une augmentation accrue de nos capacités financières en vue d'une véritable professionnalisation... que nous obtenions ou non un soutien public. Une augmentation venue d'ultimes tentatives auprès d'intervenants divers afin de nous donner des conditions décentes et nous permettre d'agir comme il se devrait et d'avoir les moyens de créer dans un cadre de qualité. (Il faut noter qu'ici, je ne parle même pas de conditions normales mais bien décentes...)

À travers tout ceci, il faut aussi trouver de l'air frais, du renouveau, des idées stimulantes pour ne pas que la part de création de la compagnie ne soit plus qu'une routine... J'entreprends là ma cinquième année théatrale (2011-2012) à la tête de la compagnie. Une bonne révision de nos pratiques et productions, une reconfiguration de notre calendrier, un nettoyage en profondeur en vue d'intégrer de nouvelles donnes semblent de mise. Le défi: se développer sans s'éparpiller.



samedi 13 août 2011

«La Défonce» [Carnet de mise en scène]


En répétitions, pour toute la fin de semaine, en vue de notre déplacement vers le 5ième Festival de théâtre international de Mont-Laurier (dont l'image ci-haut compose essentiellement l'affiche de cette année.

Nous jouerons là bas le 9 septembre, en soirée (voir la programmation ici). Inutile de dire que je passerai toute la semaine là-bas!

Si j'ai bien compris, ce festival est aussi un genre de gala où, tout au cours de la semaine, les productions présentées seront jugées et mises en nomination dans différentes catégories.

C'est aussi à cette occasion, le samedi 10 septembre, que se tiendra le quatrième Gala des Arlequins (organisé par le FQTA... voir ici) pour laquelle nous avons, je le rappelle, trois nominations: meilleur comédien, meilleure production 2011, coup de coeur du jury.

vendredi 12 août 2011

Réduction


Dans une tentative de simplification (peut-être trop simplifiée?) et de synthèse, nous pourrions voir la THÉÂTRALITÉ comme relevant principalement des choix du metteur en scène et la PERFORMATIVITÉ comme relevant essentiellement des actions du comédien... ces deux éléments se conjuguant l'un avec l'autre, l'un pour l'autre... voire l'un contre l'autre.

En quelques sortes, dans une réduction encore plus radicale, nous pourrions affirmer qu'il s'agit là de la forme et du contenu. Il faut donc de bien comprendre l'empremier pour dégager les enjeux du second... et vice-versa.

jeudi 11 août 2011

La grande Sarah

Durant mes pérégrinations américaines, je me suis acheté, dans une bouquinerie, un ouvrage sur la grande comédienne à la voix d'or, Sarah Bernhardt - the art of high drama. Ce livre renferme une riche iconographie: une très grande quantité d'images (affiches, caricatures, etc.), de photographies (d'elle, de ses costumes et parures, de ses amis, etc.), des écrits (des notes personnelles, des mots reçus et envoyés). Ce livre a été publié suite à une exposition tenue, il y a quelques années, au Jewish Museum de New York.

Parmi les photos rassemblées, il y a celle-ci montrant la l'actrice entrain d'enregistrer sa voix sur un gramophone (enfin, quelque chose qui y ressemble...):


Peut-être est-ce le moment (bien que j'en doute fort) où, de sa voix cristalline, elle a conservé cette inimitable ton plein de trémolo de la belle Époque (lancinant et ampoulé) pour nous... cette fois dans L'Aiglon, d'Edmond Rostand:



À attendre cette voix, il est intéressant de réfléchir et d'essayer d'imaginer les gestes et les déplacements qui devaient aller de pair!

Toujours est-il que le livre dont il était question plus haut donne un bel aperçu de la vie de cette sulfureuse, provocante, caractérielle et véritable star internationale.

mercredi 10 août 2011

C'est reparti.

Oui c'est moi... et non, je n'ai pas de statue sur la tête.
Photo prise au National Institute of Art of Philadelphie, été 2011.

Voilà. Je suis revenu après un petit périple américain (et des miles et des miles d'autoroutes végétales!) qui m'a mené de Buffalo à Burlington... en faisant un long détour par Pittsburg, Chalk Hill, Gettysburg, Philadelphie et New-York. Un long et beau voyage.

Du théâtre, je n'en ai point vu et, pour être franc, je n'ai pas cherché à en voir plus qu'il ne le faut. Le vide nécessaire.

D'autant plus que la grande mise en scène de cette nation me suffisait amplement: celle d'un patriotisme exacerbé, omniprésent, magnifié. Les mises en valeur, les personnages, les centres d'interprétation, la Cloche de la liberté, la gloire de la Constitution, tout y est sous de multiples drapeaux (d'ailleurs, celle qui l'a dessiné a aussi son petit musée!).

Non. Peu de théâtre. Mais de l'architecture (notamment celle de Frank Loyd Wright et de son étonnante Fallingwater, de son tourbillonnant Guggenheim) et des musées: outre le Guggenheim, le PAFA, le National Institute, le musée Warhol, et j'en passe!

C'est donc avec tout plein de ces souvenirs de cette pause bénéfique que je reprends le fil de mes billets... et les rênes de mes activités!