dimanche 10 avril 2011

L'Affaire de la rue Lourcine [Carnet de mise en scène]

L'Affaire de la rue Lourcine, film mettant en vedette Maurice Chevalier, en 1923

C'est ce matin (et cet après-midi) que débutent les répétitions de la prochaine production estivale du Théâtre 100 Masques, L'Affaire de la rue Lourcine d'après Eugène Labiche avec, comme distribution, Sébastien Bouchard, Patrick Simard, Louison Renaud, Erika Brisson et Mélanie Potvin. D'après parce que pour accommoder cette distribution, il m'a fallu réécrire. - enfin, ajuster - des bouts de textes.

Une première incursion dans cette dramaturgie (bien que j'affectionne particulièrement ce type de répertoire qui va s'étendre particulièrement dans la seconde moitié du XIXième siècle) incisive et fichtrement drôle.

Voici ce que dit le Dictionnaire encyclopédique du théâtre (de Michel Corvin) sur l'auteur de cette année:

Eugène Labiche (Paris 1815-1888). Auteur dramatique français.

Après de nombreux vaudevilles en un acte avec lesquels il se fait la main avant de se frotter à la grande comédie de mœurs et de caractère, Labiche passe pour l'inventeur d'une situation comique nouvelle, l'absurde, et d'un personnage historiquement daté: le bourgeois crédule et poltron du second empire. Longtemps méprisée ou négligée, on a redécouvert
[récemment] la critique sociale contenue dans son œuvre.

[...]
Labiche a trouvé son thème fondateur et son protagoniste: «Je me suis adonné presque exclusivement à l'étude du bourgeois, du philistin. Cet animal offre des ressources sans nombre à qui sait le voir, il est inépuisable. C'est une perle de bêtise qu'on peut monter de toutes les façons» (lettre du 27 octobre 1880 à Léopold Lacour). Égocentrisme, vanité, cupidité, infidélités conjugales, hypocrisies en tous genres sont désormais les vices déclinés dans ces comédies en plusieurs actes dont les couplets sont progressivement réduits.

[...] Ce sont bien entendu la noirceur de son humour et la férocité de ses portraits qui, en cet auteur auteur, attirent aujourd'hui [les relecteurs de classiques], mais il ne faudrait pas cependant négliger, aux côtés du matériaux très ambigu légué par Labiche, certains partis pris audacieux qui le rangent en son siècle parmi les hommes de progrès [...]. Certains le commentateurs le considèrent même comme l'initiateur du théâtre de l'absurde: celui de Ionesco ou d'Adamov par exemple.

C'est pour toutes ces raisons qu'il me plaît... et c'est parce que son oeuvre, particulièrement le texte choisi, porte une mécanique (quasi d'horlogerie!) solide dotée d'une précision chirurgicale qui crée, en soit, le spectacle. Un rythme ahurissant. Des êtres ignobles, fats, corrosifs... tout pour les rendre attachants.

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