samedi 9 octobre 2010

Labiche par Labiche

Marcellin Desboutin: Eugène Labiche

Le prochain théâtre d'été du Théâtre 100 Masques - dont je me réserve la mise en scène à moins d'un changement majeur - sera L'Affaire de la rue Lourcine d'Eugène Labiche (1815-1888). Choix fait à partir de la représentation de cette même pièce que j'ai vue à Lyon, en 2006, au Théâtre des Célestins.

Une pièce drôle. Comique.

Je ne m'en cache pas, j'adore le vaudeville français, avec sa mécanique interne forte, son rythme soutenu et ses personnages esquissés à grands traits. J'aime aussi le cynisme, l'ironie, l'humour de ces textes qui sont, tant pour l'acteur que pour le metteur en scène, de véritables gymnastiques dramatiques. Et Labiche en est peut-être le plus grand maître... et sera suivi, par la suite, par les Courteline, Feydeau, Guitry...

Voici un petit bout d'un texte trouvé par hasard de Labiche qui parle de sa façon de construire ses oeuvres:

Je prends une main de papier blanc, du papier de fil, je ne trouve rien sur un autre, et j'écris sur la première page: Plan. J'entends par plan la succession développée scène par scène, de toute la pièce depuis son commencement jusqu'à la fin.

Tant qu'on n'a pas la fin de sa pièce, on n'en a ni le commencement, ni le milieu. Ce travail est évidemment le plus laborieux, c'est la création, l'accouchement.

Une fois mon plan fini, je le reprends, et je demande à chaque scène à quoi elle sert, si elle prépare ou développe un caractère, une situation, enfin si elle fait marcher l'action. Une pièce est une bête à mille pattes qui doit toujours être en route. Si elle se ralentit, le public baille, si elle s'arrête, il siffle.

3... 2... 1...


Pour Josée Laporte
et toute l'équipe (une quarantaine de personnes!)
de Filles de guerres lasses qui débute ce soir,

Merde!!!