mercredi 8 septembre 2010

Le spectateur [lieux et mécanismes] 3

Louis Léopold Boilly (1761-1845) - Une loge, un jour de spectacle gratuit.

Pour faire la suite d'hier (et prendre le contrepied de ce qui a été écrit) voici le côté sombre du spectateur tel que vécu parfois dans une salle de théâtre...

Le spectateur tout fait en lacunes

Le spectateur tout fait en lacunes arrive, bien entendu, en retard, entrant, au grand dam de plusieurs, dans un brouhaha étourdissant au beau milieu d'une réplique importante du premier acte, ignorant qu'un porte qui claque est un bruit parasite immanquable, s'excusant par ci par là, prétextant n'importe quoi entre deux halètements.

Le spectateur tout fait en lacunes n'est pas bruyant qu'à l'entrée... Non. Tout au cours de la représentation, il passe commentaires, interjections et suppositions à ses voisins de gauche de droite, échappe son programme, gant ou autre, se penche, se cogne, tousse, se relève et rit soudainement. Bref, il est instable.

Le spectateur tout fait en lacunes peut parfois faire preuve d'audace et répondre à toutes ses envies, comme se lever en pleine représentations pour sortir vers un lieu plus intime pour se soulager, ou manger, ou boire... et parfois, reste assis et s'assoupit.

Le spectateur tout fait en lacunes se lève dès le salut et sort précipitamment de la salle, sans un mot, sans un bref signe d'appréciation à l'endroit des acteur et des artisans.

Bon. C'est radical un peu... et en cela, on peut m'attribuer facilement ce billet!