samedi 19 juin 2010

Dragage... une imagerie sonore


J'arrive de Dragage 02... le travail de recherche de Jean-Paul Quéinnec.

Un travail éblouissant - une véritable performance - qui me laisse pourtant parfaitement perplexe et me questionne sur plus d'un point de la pratique: la performance pourrait bien être aujourd'hui un point névralgique du contemporain (L. Goumarre, C. Kihm).

Du théâtre performatif... Du théâtre qui délaisse tous ses paramètre traditionnels pour faire sien les «quatre opérations performatives» selon Schechner: être, faire, montrer le faire et expliquer.

Pour mieux comprendre, je reproduis ici un extrait que j'ai déjà publié sur ce blogue (tiré de l'article de Josette Féral paru dans Espace/Public, Entre performance et théâtralité: le théâtre performatif):

[Avec la mise en échec de la représentation et] les mises en situation que les spectacles performatifs installent, c'est l'interrelation qui lie le performeur, les objets et les corps qui est première. Le but du performeur n'est point d'y construire des signes dont le sens est défini une fois pour toutes mais d'installer l'ambiguïté ds significations, le déplacement des codes, le glissement de sens.

Et c'est précisément en ce sens que Dragage bouscule mes convictions théâtrales, me stimule, me trouble. Car si d'une part, ma pratique s'inscrit dans un cadre disons conventionnel (tant dans le sens de traditionnel que dans celui du code scénique), ma véritable recherche (celle qui m'occupe principalement lors de mes projets personnels) sur les écritures actuelles se situe au croisement de ces deux notions de théâtralité et de performativité.

Théâtre ou performance? Théâtre et performance? Jusqu'où aller? Comment y aller? Pourquoi même y aller? Telles sont les questions qui me passent dans la tête à vive allure.

Je cogite donc... en attendant de pouvoir, comme les spectateurs qui ont manqué la présentation de cette après-midi, revoir Dragage dans le cadre de ManiGanses en septembre prochain!

Le théâtre postdramatique dans le sillage d'Artaud...

Plusieurs théoriciens et sémilogues du théâtre placent la notion du théâtre postdramatique dans le sillage direct des notions artaudiennes. Pour eux, ces deux théories se veulent être une quête de l'absolu de l'être, une mise en scène des pulsions, une «combustion de la chair et des phantasmes (Antonin Artaud, Le théâtre et son double, 1948).

Hans-Thuie Lehmann, le pape du postdramatique, dresse, dans son ouvrage (de plus en plus contesté dans les cercles intello-universitaires), les 4 principaux points essentiels communs à ceux-ci (et du coup, donne une bonne définition de base de ce type de théâtre qui se veut actuel et post-postmoderne!):

[...] La scène est considérée comme le point de départ et non comme lieu de re-copiage. Dans le nouveau théâtre, il ne pourrait être question d'un «discours» du créateur du théâtre que si l'on entend le terme de dis-currere au sens propre, c'est-à-dire «se disperser». Il semble plutôt que l'abandon e l'instance d'origine du discours et, parallèlement, la pluralisation des instances de l'émission sur scène conduisent à de nouveaux modes de perception. Enfin, du point de vue terminologique, la conservation du concept de «drame» dans la formule «discours dramatique» peut induire en erreur. Il en va ici d'une distance beaucoup plus grande par rapport à l'agencement dramatique en général.

Oui, c'est aride un peu pour un samedi matin... comme quoi, j'ai parfois de ces soubresauts qui me rappellent que je suis toujours inscrit au doctorat (dont j'attends encore les résultats du dépôt de mon sujet de thèse).