mercredi 17 mars 2010

La Défonce [Carnet de notes]

Nous, en répétition... et si je ne m'abuse, cette photo a été prise le 10 janvier.
Photographie: Christian Roberge

Dernier droit... Après la marathon, le sprint!

Hier soir, Alexandre Nadeau et moi avons travaillé sur la réalisation de la trame sonore de La Défonce. La commande: une trame sonore continue (soit d'une durée d'une heure et demie... au cas où...) qui pourra être modulée en direct selon le jeu scénique, prenant plus ou moins de place, accentuant un effet, une ambiance ou disparaissant au besoin. Mais que doit-elle dire?

La pièce se passe dans la forêt, la nuit. Toutefois, la teneur du décor et de la théâtralité exploitée nous éloigne de la simple représentation. Nous baignons dans la suggestion et l'évocation. Pour moi, du coup, la trame sonore doit répondre aux mêmes impératifs. Participer à un réalisme théâtral... Il fallait donc trouver un son voire même une phrase musicale qui pourrait facilement esquisser une atmosphère naturelle sans pour autant être reconnaissable, identifiable. Chose certaine, je souhaitais éviter le son ambiant si souvent exploité dans le théâtre expérimental avec ses notes mystiques et ses bruits de ferrailles et de fluidité sans fin... Représenter, ou plutôt s'attacher à ce que la représentation ne fixe rien qui s'imposerait à notre faculté de voir disait Daniel Jeanneteau (dans Actualité de la scénographie no. 100)

Le résultat me convainc assez (l'enthousiasme sera plus marqué lorsqu'il aura été testé avec les comédiens ce samedi).

À cette trame se juxtaposera quelques éléments sonores précis, revus, choisis en fonction des mêmes paramètres décrits dans le paragraphe précédent. L'ensemble me semle cohérent, efficace, dynamique. À suivre...
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Dans un tout autre ordre d'idée, l'approche de la première me voit revenir dans mes notes et mon texte, pour voir ce que j'ai laissé tomber en chemin, ce à quoi je devrais revenir, vers où pousser l'équipe... Une certaine nostalgie d'une fin qui approche, une fébrilité face à la nouvelle étape qui s'amorcera bientôt, une fatigue stimulante...

Tout en étant satisfait du travail effectué, je demeure cependant d'une exigeance sans compromission et souhaite le meilleur pour cette production. Pour moi. Pour les comédiens. Pour le Mic Mac. Pour l'auteur. Pour les spectateurs. Par le fait même, il y a toujours la crainte de manquer de temps (d'autant plus que cette fin de semaine-ci sera consacrée principalement à la technique), de ne pas bien me faire comprendre des comédiens surtout... car exigeant, je le suis également dans la direction des comédiens, dans les indications, dans mes attentes envers leurs propositions. Je pourrais reprendre à mon propre compte ces mots de Jean Asselin (déjà cités j'imagine ici): En art, je me méfie du témoignage, du vécu, de la sincérité [et j'ajouterais personnellement du laisser-aller] qui risquent d'appauvrir le spectacle...

Mais en même temps, je leur fais entièrement confiance! Paradoxe du metteur en scène...

AJOUT: Je viens de parler au téléphone avec Francine Joncas qui coud présentement les panneaux de plastique constituant le décor... ! C'est fou ce qu'on peut parfois se sentir loin alors que le travail est en cours à quelque 150km!!!

Jean qui rit, Jean qui pleure


Rien à ajouter à cette caricature de Mario Lacroix parue aujourd'hui même dans Le Quotidien en page 12...