mercredi 3 février 2010

Rideau d'avant-scène

S'il est une tradition du théâtre qui m'a toujours fascinée, c'est bien le lever du rideau... quand rideau il y a. Car maintenant, ceux-ci sont, la plupart du temps, inexistants, remisés au chapitre de l'ancien temps.

Voici quelques notes tirées du lexique théâtral Le théâtre, ses métiers, son langage (de A. Pierron, publié aux éditions Hachette en 1994 ) concernant cet auguste élément.

RIDEAU (D'AVANT-SCÈNE): C'est le fameux «rideau rouge» de la chanson de Gilbert Bécaud. Il peut être peint en trompe-l'œil; il rappelle, alors, les toiles peintes des décors à l'italienne où la dernière était appelée rideau de fond. Il est souvent, pour accuser sa solennité, en étoffe lourde: du velours. Son rôle est de révéler ou de cacher la scène aux regards du spectateur. Ce n'est qu'à partir de 1828 qu'il peut, aussi, intervenir pour séparer deux actes. Dans les rideaux d'époque, trois petits trous sont pratiqués pour permettre aux comédiens de faire la salle.

Cette dernière expression est intéressante: c'était, pour un acteur du XIXième siècle, la tentative de chercher dans la salle des visages connus - par les trous du rideau. Elle pourrait encore s'appliquer de nos jours... car la curiosité du comédien en coulisse n'est jamais rassasiée. Il suffit d'y mettre le pied avant un spectacle pour l'entendre demander (quasi à tout coup): Qui est là? Y a-t-il du monde que je connais? Combien sont-ils?