mardi 13 octobre 2009

Une flambante tirade prémonitoire...


Petite citation d'occasion (et de mauvais goût...) en ces jours un peu turbulents pour Saguenay... tirée de La Cantatrice Chauve d'Ionesco...

Les polycandres brillaient dans les bois
Une pierre prit feu
Le château prit feu
La forêt prit feu
Les hommes prirent feu
Les femmes prirent feu
Les oiseaux prirent feu
Les poissons prirent feu
L'eau prit feu
Le ciel prit feu
La cendre prit feu
La fumée prit feu
Le feu prit feu
Tout prit feu
Prit feu, prit feu.

En espérant une accalmie...


Ubu roi


Pour soutenir l'équipe des Têtes Heureuses (dont je suis un peu écarté - par moi-même - par défaut cette année...) qui s'affaire autour de l'Ubu Roi, voici quelques petits mots écrits par Jarry lui-même, après l'échec de ce spectacle, dans ses Questions sur le théâtre, parues dans la Revue Blanche le 1er janvier 1897:

[...] Pourquoi le public, illettré par définition, s'essaye-t-il à des citations et comparaisons? Il a reproché à Ubu roi d'être une grossière imitation de Shakespeare et de Rabelais, parce que «les décors y sont économiquement remplacés par un écriteau» et qu'un certain mot y est répété. On devrait ne pas ignorer qu'il est à peu près prouvé aujourd'hui que jamais, au moins du temps de Shakespeare, on ne joua autrement ses drames que sur une scène relativement perfectionnée et avec des décors. De plus, des gens ont vu dans Ubu une oeuvre «écrite en vieux français» parce qu'on s'amusa à l'imprimer avec des caractères anciens, et cru «phynance» une ortographe du XVIième siècle. Combien je trouve plus exacte la réflexion d'un des figurants polonais, qui jugea ainsi la pièce: «Ça ressemble tout à fait à du Musset, parce que ça change souvent de décors.»