jeudi 26 février 2009

Du nouveau à la Salle Murdock...

La salle Murdock, lors des Précieuses ridicules (TCM 2003)

La Salle Murdock du Centre des arts et de la Culture de Chicoutimi se refait une beauté. Exit ces gradins bancals de couleur bois pâle et turquoise de chaque côté de la salle... avec un espace central immense et des gardes encombrants qui viennent avec!

Tout a été enlevé.

Désormais, il y a un escalier fixe pour se rendre à la régie technique. Puis des chaises qui pourront permettre une meilleure souplesse au lieu. Du moins, tant qu'il y a un accès à des praticables pour soulever les rangées de derrière...

Bref, une nette amélioration.

L'ORDRE DU MONDE [carnets]

«Cathédrale de chaises» par Tadashi Kawamata, Production Pommery

L'ORDRE DU MONDE... Des actrices, des chaises, des cigarettes. Des paroles répétitives et des gestes avortés... Un homme, une femme... et Boris Eltsine. Entre tous, le vide. L'impression de vide. L'abnégation. Et puis... rien.
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Petites questions d'ordre scénographique (parce que ce sera l'une des questions principales dans les premières minutes de cette résidence!): L'ORDRE DU MONDE doit se jouer dans quel espace? Y en a-t-il seulement un? Doit-on forcer pour en créer un? Advenant le cas que nous choisissions de répondre par l'affirmative aux deux dernières questions, que représente ce dit espace?

Taïrov, metteur en scène russe contemporain de Meyerhold mais sans son envergure, a tout de même lancé une formule qui peut être intéressante... et qui, sous l'apparente simplicité, dévoile une conception complexe du théâtre: Le lieu de l'action est un préjugé qu'il faut éliminer. Il n'est pas d'autre lieu de l'action au théâtre que la scène (in Théâtre russe et soviétique, p.105).

Derrière cette évidence se pose alors la question du sens de cet espace., tout aussi vide soit-il. Puisque tout sur scène ne doit pas être fortuit (dixit et Jarry et Meyerhold), la sémiotique doit être omniprésente... du moins, elle le devrait.

Pris dans ce sens, je me rappelle (avec l'extrait sous les yeux!) cette mise en garde de Daniel Jeanneteau, scénographe de Claude Régy (metteur en scène contemporain français qui a monté, entre autre, le 4:48 avec Isabelle Huppert): Ne rien représenter, ou plutôt s'attacher à ce que la représentation ne fixe rien qui s'imposerait à notre faculté de voir. Pour accueillir la parole, l'espace doit éviter le sens, induire une certaine conformation du sens, mais pas encore le sens lui-même. Ce n'est qu'après, sous l'effet du sens émis par la parole, que l'espace peut offrir de se charger, et s'emplir de signification. (in Actualité de la scénographie, no.100, mai 1999)

Il y aura donc un travail fort intéressant à faire dans ce contexte intensif!