lundi 30 novembre 2009

Prochain Rendez-Vous Théâtre


Nous - le Théâtre C.R.I. et le Théâtre 100 Masques - sommes à mettre sur pied le troisième* Rendez-vous Théâtre (le premier de la saison 2009-2010) qui se tiendrait bientôt... soit mardi, le 15 décembre 2009, à 19h.

Je rappelle que ces rencontres ont pour but de réunir les gens du milieu théâtral (les artistes, les concepteurs, les professionnels tout autour... et les spectateurs!) autour de problématiques propre à l'art dramatique... sous forme de conférences, de tables rondes, de visionnement de films, de laboratoires.

Nous - le Théâtre C.R.I. et le Théâtre 100 Masques - avons choisi de construire ce prochain Rendez-vous sur un sujet délicat: AUTOUR ET AU TOUR DE LA CRITIQUE. Comment définir la critique? Qu'est-ce qu'une critique? Quel est son rôle ou quel rôle devrait-elle jouer? Qui peut prendre le titre de critique? Quel place lui fait-on et quelle importance lui accorde-t-on? Comment peut-il agir avec le milieu? Et enfin, le milieu peut-il seulement se prêter au jeu? Voilà quelques questions à la base de cette réflexion. Plusieurs invités (la confirmation des noms se fera bientôt) débattront sous l'oeil de nombreux auditeurs... j'espère!

* Le premier présentait les différentes directions artistiques de la région et le second avait pour base la projection du film Le comédien de Sacha Guitry.

dimanche 29 novembre 2009

La semaine théâtrale (du 29 nov. au 5 déc. 2009)


Semaine théâtrale peut-être simple... mais qui m'occupera pourtant beaucoup...

Du mercredi au dimanche - du 2 au 6 décembre 2009
Salle Murdock (Chicoutimi), 20h

Deuxième et dernière série de représentations du Clown noir au masque de fer du Théâtre du Faux Coffre... Dernière chance? Seul l'avenir nous le dira... Il faut assurément réserver pour avoir une place: 418-698-3000 poste 6561. En attendant, on peut lire la critique de Christiane Laforge sur son blogue, Orage sur Océan.

Du jeudi au samedi - du 3 au 5 décembre 2009
Salle Marguerite-Tellier (Chicoutimi), 19h

Le Théâtre 100 Masques (avec le soutien de la Caisse Desjardins de Chicoutimi) présente Le Singulier Noël de Mme Weiss - Quand viennent les boules et les grelots. Ce spectacle orné d'ironie et de causticité, de rires et de misères (dans la même veine que le spectacle de l'an dernier), est d'une durée maximale de 55 minutes et est présenté juste avant le spectacle des Clowns noirs... À la porte, chocolat chaud et biscuits pour tous! Il faut aussi réserver parce que les places sont limitées (et c'est déjà complet pour le samedi soir...): 418-698-3895.

S'il y a autres choses, qu'on me le fasse savoir!

Bonne semaine!

vendredi 27 novembre 2009

J'ai passé l'après-midi avec M.L. a discuter du Théâtre 100 Masques... une entrevue effectuée dans le cadre de sa recherche de la maîtrise.

Exercice long mais éclairant... qui fait le tour de mes propres conceptions de ce que devrait être un organisme stable et bien développé...

jeudi 26 novembre 2009

Ébullition théâtrale...


Il est assez remarquable que le théâtre saguenéen se donne ainsi en spectacle depuis septembre... quand coup sur coup, ManiGanses, les Têtes Heureuses, le C.R.I., le Faux Coffre, le 100 Masques, les Amis de Chiffon et la Rubrique enchaînent (jusqu'à janvier) les différentes productions... En tout, ce seront (en exluant l'Entre-Deux de Maniganses qui emploient beaucoup trop de gens pour cette comptabilité) près d'une trentaine d'artistes différents (dont plusieurs participent à plusieurs projets) qui auront été en activité... pour près d'une soixantaine de représentations.

Je me pose pourtant la question: cette ébullition théâtrale se poursuivra-t-elle indéfiniment? Le milieu peut-il le permettre sans coup férir? Le principe de l'offre et de la demande n'est-il pas faussé? Peut-être que non... mais...




mercredi 25 novembre 2009

Juste avant le masque de fer...

À toute l'équipe du Faux Coffre - les Pascal, Martin, Éric, Patrice, Pierre et tous les autres qui tournent autour, dont Christian! - qui entame ce soir leur dernière (?) aventure des Clowns noirs à défaut du Merde habituel, je leur dit avec enthousiasme:


Du succès! Du plaisir! Beaucoup de monde! Et de bien bonnes critiques pour ce Clown noir au masque de fer! Et que le quinquet noir clownesque nous en mette encore plein la vue!

mardi 24 novembre 2009

Le singulier Noël de Mme Weiss

(en répétition... devant une bâche verte!!!)

Nous entrons dans le dernier droit.

Voici, en primeur, une petite vidéo datant de quelques jours d'un numéro du Singulier Noël de Mme Weiss, spectacle qui nous occupe pour le moment. (En lien ici ou en cliquant sur l'image). Bien entendu, il s'agit là d'un numéro sans costume, ni décor (outre celui patenté pour le tournage). Il ne dit rien de l'esprit scénique... mais donne tout de même un aperçu du ton...

La construction dramatique va bien. Nous rions beaucoup... aux actions de Mme Weiss... aux allures grotesques de l'immense petit pauvre et de la sécheresse irrascible de Beatrice... Encore une fois, nous espérons que ces rires se répercuteront dans l'assistance les soirs de représentations!

Et, nouvelle nouvelle: les spectateurs auront tous droit à une tasse de chocolat chaud accompagnée de biscuits pour regarder ce premier spectacle de Noël!


Fonctions du costume théâtral

Croquis d'un costume du Ballet Triadique, Oskar Schlemmer
Moma, NY, photographie: Dario Larouche

Il ne reste plus que quelques jours pour mettre un terme aux costumes du Singulier Noël de Mme Weiss... et, par ce travail (et par un grand ménage de mes papiers), je replonge avec plaisir dans mes notes sur le costume.

Car le costume, au théâtre, pour moi, revêt un caractère essentiel. Il n'est pas qu'un trait esthétique et doit être, comme l'affirmait Roland Barthes, un argument. Plus que la scénographie, ou l'éclairage, ou la vidéo, il marque le personnage (et l'acteur!) directement. Et loin d'être fortuit, il remplit, sur scène, plusieurs fonctions qui en constitueront le(s) sens (ces fonctions et les citations sont tirées d'un chapitre d'un ouvrage québécois dont la référence m'échappe pour le moment):

FONCTION ESTHÉTIQUE (naturellement!) - l'image créée par celui-ci, sa (ses) couleur(s), sa coupe, sa matière... bref, sa plasticité;

FONCTION MÉTALINGUISTIQUE - [...] s'ils laissent voir ainsi leur appartenance au monde du jeu, on dit qu'ils sont porteurs de cette fonction qui souligne la présence du code théâtral;

FONCTION LUDIQUE - pour ce qu'il peut apporter au comédien en action, son utilisation;
FONCTION SPATIALE - [...] un costume qui constituerait une entrave au jeu du comédien, par sa grosseur ou ses nombreux accessoires, influencerait ses déplacements et ses contacts avec les autres personnages (le meilleur exemple serait la robe de bois portée par Josée Laporte dans Parents et amis sont invités à y assister du Théâtre C.R.I.);

FONCTION SYNTAXIQUE - qui définit l'impression qu'a le spectateur du personnage en question, qui agit comme «adjectif» qualificatif;

FONCTION REPRÉSENTATIVE - qui donne les informations d'usage sur le personnage (sexe, âge, condition sociale, profession, etc.).

L'intérêt réel de ces quelques fonctions réside dans le fait qu'elles peuvent également s'appliquer à tout élément théâtral...

lundi 23 novembre 2009

Une culture en crise?


À voir le politique actuel, il est si facile de se dire que le milieu culturel est problématique. Quand il ne s'agit pas de coupures dans les fonds disponibles, ce sont les nouvelles salles qui blessent. Quand ce n'est pas le peu de considération des élites, c'est la désaffection de la population. Quand ce n'est pas le manque d'argent, c'est le manque d'effectif. Le milieu, le beau milieu, se promène de crise en crise. Ainsi, est-on en droit de ce constituer un idéal culturel?

Petit extrait d'un texte intéressant de Fernand Dumont (1927-1997), Le sort de la culture (1987), qui remet en perspective tous les problèmes du milieu culturel:

La culture est en crise? À feuilleter les manuels d'histoire, on conviendra qu'elle l'a toujours été. Et on admettra que cela tient à sa substance. Après tout, si nous rêvons, si nous pensons, si nous créons, c'est parce que nous ne sommes pas d'accord avec le monde. Pas de crise, pas de culture.

Ça vaut la peine d'y songer... La crise n'est pas conséquence mais essence! Il me semble que cela fait sens... du moins, jusqu'à la prochaine crise!

dimanche 22 novembre 2009

La semaine théâtrale (du 22 au 28 nov. 2009)

Il est tout de même intéressant de constater, au fil de ces calendriers, que chaque semaine comporte ses rendez-vous théâtraux... et que plus souvent qu'autrement, ces rendez-vous émergent des compagnies d'ici... Cette semaine, un événement de taille:

De mercredi à samedi (dim.) - du 25 au 28 (29) nov. 2009

Salle Murdock (Chicoutimi), 20h

Le Théâtre du Faux Coffre présente son cinquième opus, le dernier (dernier dans le sens d'ultime... lire l'article du Quotidien du samedi 21 nov.) mettant en scène ses illustres vedettes, Le Clown noir au masque de fer... un texte de Martin Giguère... la plus grande aventure jamais vécue par le quintette clownesque noirci. Après avoir affronté et vaincu la redoutable Brigade anti-culture dans trois palpitants épisodes (La Farce de Maître Pierre Pathelin (2005), En attendant l’dégât d’eau (2006), Roméo et Juliette de William Shakespeare (2007)) et réactualiser l’Histoire Sainte (Barabbas dans la Passion (2008)), les Clowns noirs s’attaquent à un défi de taille : atteindre la célébrité (plus d'informations sur le site de la troupe). Dernière aventure? Coup de marketing? Pour le savoir, il faut le voir... et pour le voir, il faut réserver! 418-698-3000 poste 6561. Les places sont plus que limitées quand il s'agit de cette troupe.

Mercredi - 25 novembre 2009
Salle Pierrette-Gaudreault
Jeudi - 26 novembre 2009

Auditorium d'Alma, 20h

La Rubrique et l'Auditorium d'Alma présentent NU de la troupe Le fils d'Adrien danse. Un spectacle remarqué partout en province. Réglons tout de suite la question : dans NU, pas de danseur dans son plus simple appareil. C’est la vulnérabilité de l’être que le chorégraphe y expose. Avec une gestuelle hypersensible dont il a le secret, Harold Rhéaume livre une pièce très personnelle sur les relations humaines. Sa danse est comme elles : complexe, risquée et remplie de subtilités. Des assemblages charnels d’une grande tendresse destinés à prendre le chemin de votre cœur et vous faire oublier les guerres, les scandales en tous genres et le cynisme ambiant (voir les détails)




samedi 21 novembre 2009

Théâtralité: marque, manque et masque!


Je poursuis, depuis quelques jours, dans le cadre d'un exposé à prépare autour de la problématique de mon sujet de recherche au doctorat, une définition la plus claire et la plus simple possible de la théâtralité (abordée déjà, entres autres, ici ou ici)... de cette mystérieuse essence de l'art dramatique.

Peut-être la définition la plus simple revient-elle à Michel Corvin, auteur du désormais nécessaire Dictionnaire encyclopédique du Théâtre:

Tout d’abord la théâtralité naît dès qu’il y a adresse d’un émetteur à un récepteur ; système de communication gestuelle, verbale, auditive ou visuelle, il n’importe ; communication médiate (par personnages interposés) ou immédiate (au cabaret). De toute façon l’altérité (NDA : caractère de ce qui est autre) est à la base de la théâtralité, même si les spectateurs sont plus ou moins acteurs.

[…] La théâtralité suppose fiction, fabrication mentale d’une identité, d’une fable, d’un costume, d’une gestuelle qui creusent, par toutes leurs marques d’altérité, les distances qui sépare l’un (le récepteur) de l’autre (l’émetteur).

[…] Le théâtre est et n’est qu’un microcosme et, si ambitieusement qu’on y convoque le monde, il ne saurait être qu’un signe du macrocosme. Tout au théâtre, dès lors, n’est que substituts, déplacements, décalages, prélèvements, valant-pour, autrement dit, métaphores et métonymies : le personnage n’est qu’un acteur (et l’acteur n’est pas le personnage), la beauté n’est qu’un maquillage, la puissance n’est qu’un costume, les affects ne sont que des mots, les idées ne sont… des idées, et, du coup, il n’y aurait guère de mots qui, au théâtre, ne mentiraient pas si le théâtre n’était justement, par sa nature d’image du monde, inconsistant et trompeur. Tout au théâtre est figure, tout y fait signe.

À ce compte la théâtralité se définit par trois traits : elle est présente (l’adresse) ; elle ne vit que d’absence (ce qu’elle figure n’existe pas) ; et pourtant elle fait en sorte que cette absence soit présence ; elle est à la fois une marque, un manque et un masque.

Finalement, plus simplement encore, le mot de la fin dans cette recherche de concision de la théâtralité reviendrait à Patrice Chéreau (du moins, je crois...) qui définissait la théâtralité comme étant le théâtre comme quand on était enfant.


vendredi 20 novembre 2009

Tableau comparatif entre le théâtre dramatique et le théâtre contemporain


Voici une ébauche, une tentative de schématiser les différences marquées entre le théâtre tel que la plupart des gens l'entendent et le théâtre contemporain:

_____________________________
Théâtre dramatique

Textocentrisme | Auteur absent
Fiction | Personnage | Exposition du drame
Dialogues
Linéarité | Sucessivité | Cohérence
Du commencement vers la catastrophe
Création de sens
Théâtre: lieu où l'on regarde | Illusion
Techniques artisanales
Théâtralité
_______________________________________________

Théâtre contemporain
(que certains nomment postdramatique)

Déhiérarchisation des éléments
Présence de l'auteur (point de vue)
Réel | Figure | État d'être
Monologues | Polyphonie | Conversation
Fragmentation | Rhapsodie | Hybridation
De la catastrophe à l'origine
Création de sensation
Théâtre: lieu où l'on montre | Vrai
Technologies de pointe
Performativité
______________________________

Peut-être certains termes demandent-ils à être précisés. J'en conviens. Peut-être aussi peut-on comparer d'autres points. Je le ferai un de ces jours. Mais voilà, en gros, ce qui distingue les différentes façons d'aborder le théâtre.

jeudi 19 novembre 2009

Le Noël d'Orangine

À l'approche de la période des Fêtes, les choses font que je retourne dans le passé... au début des années 80... avec la sortie d'Orangine des boîtes d'archives du Théâtre 100 Masques.

Orangine est une marionnette qui a connu ses heures de gloire à l'époque citée plus haut, alors que le Théâtre Frou-Frou (dont le 100 Masques relève, en quelques sortes, pour son volet formation) a animé, pendant quelques années, une émission de télévision (sur CJPM 6-10!) la mettant en vedette de même qu'un clan de minou (dont Sonia Perron, maintenant réalisatrice à CBJ).

Le Noël d'Orangine était un moment déterminant de la période des Fêtes... un Ciné-Cadeau régional!.

Les circonstance font que près de trente ans plus tard, le Théâtre 100 Masques que je dirige est propriétaire de cette vedette théâtrale du passé (depuis la reprise des activités de L'Atelier de théâtre l'Eau Vive... nouvelle dénomination sociale du Frou-Frou à partir de 1998).


mercredi 18 novembre 2009

Ballet ou balai?



Un peu étrange de lire dans un rapport émanant d'une firme réputée une confusion entre le ballet... et le balai. C'est pourtant ce que fait le rapport de la firme Go Multimédia pour la nouvelle salle de spectacle à Saguenay (il faut le voir pour le croire... p.6-10) ... Bon... Un peu inquiétant... et ça donne même un peu froid dans le dos.

Un peu plus, et on pourrait y voir un message caché: balayer les idées de construction nouvelle!

Quant au français utilisé...

Personnellement, j'ai tellement de questions sur ces deux projets et le flou qui les entoure malgré ce qu'on en dit que je ne sais guère quoi en penser.


mardi 17 novembre 2009

Autres commentaires à propos de Catatonie II

Honoré Daumier

Voici un autre (bon) commentaire à propos de Catatonie II du Théâtre C.R.I.... commentaire élaboré après la même représentation à laquelle j'ai assisté vendredi dernier (mon commentaire ici). Il s'agit de celui de Michel Lemelin sur son blogue Les ruminants ont plusieurs estomacs, Spectateur séquestré.
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Voici celui paru sous la plume de Jean-François Caron dans la dernière édition du Voir, Tousse au théâtre (Catatonie et Ubu).
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AJOUT: Voici celui paru sur le blogue Spécial du jour, Catatonie: salutaire inconfort.


dimanche 15 novembre 2009

La semaine théâtrale (du 15 au 21 novembre 2009)


L'activité du milieu théâtral saguenéen se poursuit cette semaine avec, à l'agenda:

Dimanche - 15 novembre 2009
Petit Théâtre (UQAC), 14h


Dernière représentation de l'Ubu roi des Têtes Heureuses. Pour lire quelques commentaires sur cette production, se référer à la liste publiée sur le blogue Spécial du jour.

Du mercredi au samedi - 18 au 21 novembre 2009
Salle de répétition (Mont-Jacob), 20h


Dernière semaine de représentations de Catatonie II du Théâtre C.R.I. (voir mon commentaire faisant l'objet du billet précédent).

samedi 14 novembre 2009

L'expérience catatonique du C.R.I.

Photographie extraite du site de la compagnie.

Pendant la représentation de Catatonie II présentée par le Théâtre C.R.I., m'est revenu en mémoire un article paru dans l'Annuaire théâtral (no.37) portant sur le travail de Castelluci, l'un des porte-étendards (Italien) du théâtre contemporain et titré Le théâtre ou l'exhibition du monstre. La mise en scène des corps stigmatisés [...] (rédigé par Bénédicte Boisson).

Dans cet article, on y mentionne que le travaille de ce praticien passe par une remise en question radicale de la représentation du corps; une remise en question du jeu de l'acteur; une remise en question de sa présence scénique et une volonté de créer une «commotion sensorielle». En d'autres termes, son travail de metteur en scène passe par une réduction de l'acteur à un élément de composition d'un tableau.

Le travaille de Guylaine Rivard dans la production actuelle du C.R.I. procède de ces mêmes préoccupations, plaçant trois de ses quatre comédiens dans un état catatonique remarquable qui opère une véritable désindividualisation qui réussit, à de nombreuses reprises, à créer un malaise pour le spectateur qui les observe.

Une oeuvre où le corps n'est donc plus là pour imiter une réalité extérieure au théâtre, le contenu du texte n'est pas représenté, c'est sa structure essentielle qui est imagée à travers les corps.

Dans ce petit réduit construit par Stéphan Bernier (et proche des considérations esthétiques de la compagnie), on assiste d'emblée à l'emprisonnement dans un fade quotidien du personnage principal, Grâce, incarné par Émilie Gilbert-Gagnon... un personnage au corps lui aussi stigmatisé par la lourdeur de la solitude, de l'abrutissement, de l'absence de l'autre, d'une déficience de stimulation. Un personnage délimité par des gestes réalistes et un texte réduit à quelques mots... et ce personnage qui vient dire ces mots et qui se montre («monstrare» en latin) pour les dire quitte forcément le régime de la normalité (Tackels, 1999).

Et ici débute le paradoxe sur lequel se construira l'action: pour combler ce vide, elle séquestre trois êtres catatoniques, trois coquilles vidées de leur substance. Ces corps monstrueux (par leur statut particulier et leur état de non-conformité) vraisemblables (habités de façon spectaculaire par Dany Lefrançois, Martin Gagnon et Vicky Côté) créent une imposante présence par l'absence de présence. Pour l'acteur, il ne s'agit plus alors de jouer mais d'être en scène, de vivre la contrainte de la scène et de s'exhiber. [...] Le théâtre est un lieu d'exhibition et plus il exploite cette réalité, plus il a de chances de proposer aux spectateurs une véritable expérience. Expérience violente, et parfois douloureuse, où les corps deviennent théâtre en puissance. Et nous revoilà proche aussi des préoccupations du C.R.I. dans la manipulation de l'objet, de la marionnette. Car oui, les trois catatoniques de ce spectacle pourraient porter le titre de marionnettes.

Outre ces considérations d'ordre théoriques, Catatonie II demeure un spectacle exigeant pour le spectateur... un spectacle troublant sur l'impuissance, sur le corps inutile, sur le silence comme parole. Une production dense qui n'a, de confrontation(s), que la limite et la tolérance du spectateur.
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La représentation d'hier soir a donné lieu à un moment particulièrement curieux... Bouleversement? Choc? Gêne? Timidité? Malaise? Toujours est-il qu'à la toute fin de ce spectacle, après le black final, la dizine de spectateurs que nous étions sommes restés dans le noir, immobiles, silencieux... de longues secondes (bien que je serais porté à le croire, je n'ose écrire minutes). Un moment de communion forcé déstabilisant...


vendredi 13 novembre 2009

De connaissances en connaissances



Pour combler un manque d'inspiration, voici quelques tests et autres quiz(zs) ayant pour thème le théâtre:

QUIZ THÉÂTRE (général - moyen)
Quiz Littérature - Théâtre de TV5 (général - assez facile)
Quiz Théâtre grec (spécialisé - difficile)
Théâtre classique - Evene.fr (littérature - moyen)
Théâtre au siècle de Louis XIV (général - facile)

C'est tout pour aujourd'hui...

jeudi 12 novembre 2009

Des mots et des chiffres.

Ça y est. Le rapport confié à la firme Go Multimédia servant a évaluer les deux options pour une nouvelle salle de spectacle à Saguenay (rénovation de l'Auditorium-Dufour ou construction nouvelle et autonome) a été dévoilé.

Les citoyens auront à se prononcer dans les semaines à venir (d'ici la fin janvier, promet le Maire) entre un projet de rénovation 10 millions de dollars ou un de construction s'élevant à près de 40 millions de dollars (32 millions en ce qui concerne la construction en elle-même.

Maintenant que les jeux sont faits, voyons comment les choses se dérouleront et si nous aurons droit à un débat réel (sans démagogie, avec arguments, avec intelligence) et civique... même si je n'ose y croire... notamment parce que quand il est question de culture (et pas seulement qu'à Saguenay), les coûts deviennent vite une dépense (accordée aux artistes vivant aux crochets de la société...) et non un investissement.

Pour plus d'informations:
Le Quotidien (D. Côté): Une nouvelle salle coûterait 32 M $
98,3 CKRS: sondage
Rock-Détente (audio): 39M$ pour la salle de spectacles

mercredi 11 novembre 2009

Précisions [ou pour une tentative de clarifier une position]


Pour faire suite à cette intention de recherche (suivre ce lien) et à cette réduction en une seule phrase (suivre ce lien), voici, résumé en 200 mots (du moins, c'est la tentative), les tenants et aboutissants de ma recherche doctorale.

Il s’agit, par cette recherche, de reconstruire, d’une part, à partir des écrits et théories de Vsevolod Meyerhold (dans les traductions françaises de Béatrice Piccon-Valin) - metteur en scène russe de la première moitié du XXième siècle - les paradigmes fragmentés et disparates de la théâtralité et de la performativité du théâtre actuel… de ce théâtre définit comme post-dramatique par Hans-Thuies Lehmann (en 2001) ; d’autres parts, de revenir à l’essence du théâtre (texte, comédien, spectateur) en cette ère de transgression des genres, d’interdisciplinarité et de mutations technologiques.

En d’autres termes, cette recherche, cette réactualisation (radicale) meyerholdienne (ce néo-maniérisme meyerholdien) s’opposera aux vues téléologiques qui perçoivent le post-dramatique et la nouvelle technologie comme l’aboutissement de la modernité théâtrale pour proposer une nouvelle vision fondamentale du théâtre.

Par la mise en scène de trois spectacles à partir de trois textes contemporains (Moitié-moitié de Daniel Keane, Décadence de Steven Berkoff et Music-Hall de Jean-Luc Lagarce), cette recherche jettera les bases de ce néo-maniérisme qui suppose, de nouveaux rapport au texte (générateur de théâtralité), à l’acteur (émetteur de celle-ci et porteur de la performativité), et à la scène.

mardi 10 novembre 2009

Guitry en quelques répliques...


Il y a quelques temps déjà que je n'ai pas abordé l'oeuvre de Guitry sur ce blogue. J'admire les dialogues de cet auteur (qui n'arrive maheureusement pas, même avec le temps, à se départir de son aura de misogygne) qui place le couple au centre de ses pièces, qui le dissèque, le charcute, l'analyse, l'exploite... pour faire rire. Des échanges brefs, vifs, concis qui deviennent, lorsque montés, de véritables petits morceaux d'anthologie. En voici un tiré de sa pièce Quadrille (qui a fait l'objet d'un film en 1938).

Carl Herikson, l'irrésistible jeune premier américain, arrive à Paris. Parmi ceux qui vont l'accueillir au Ritz, la journaliste Claudine André, Philippe de Moranne, rédacteur en chef de "Paris-Soir", et sa maîtresse, la comédienne Paulette Nanteuil. Carl est d'autant plus surpris de reconnaître Paulette, le soir même, sur la scène du Théâtre du Gymnase, qu'elle lui avait donné au Ritz un autographe signé Claudine André. Afin de se faire pardonner, elle accepte l'invitation à souper de Carl. Pour la première fois depuis six ans de vie commune, Philippe aura passé la nuit sans voir rentrer sa compagne. [La scène qui suit se passe le lendemain matin, après que Paulette eut demandé à Philippe de venir la rejoindre à l'hôtel.]

Philippe: Alors, il faut que je me dérange en plus!
Paulette: Mon Philippe que j'aime...
Philippe: Ah! Ça, tu peux le dire!
Paulette: Oh! Oui, je peux le dire, parce que c'est bien vrai...
Philippe: Oui, je sais que c'est compatible.
Paulette: Pas une seconde, Phileppe, je t'ai détesté.
Philippe: Eh! Bien, mais c'est encore heureux.
Paulette: Oui, c'est heureux, tu as raison. Et j'en suis très fière. Je n'ai pas été contre toi un instant...
Philippe: En effet!
Paulette: Et tu n'as joué aucun rôle dans l'aventure...
Philippe: Grâce à Dieu, car je ne me vois pas bien en surnombre.
Paulette: Et cependant tu n'étais pas très loin de ma pensée.
Philippe: Je te remercie.
Paulette: C'était si curieux... si tu pouvais savoir. Je n'ose pas te dire que tu me protégeais...
Philippe: Tu fais bien.
Paulette: Mais tu n'étais pas l'ennemi - au contraire! Car je te vois si grand, si supérieur aux autres... si différent surtout!
Philippe: Tu es fort aimable - mais ne t'illusionne pas trop, je ne suis pas si différent des autres. Et d'ailleurs, cette nuit, tu as vraiment fait ce qui était nécessaire pour me faire ressembler à pas mal d'autres hommes - et c'est vraiment dommage. Dans le bonheur qui te frappe, si j'ose dire, tu ne te vois pas très infidèle, tandis que moi, hélas! je me vois bien cocu.
Paulette: Oh... ne dis pas ce mot-là!
Philippe: Mais c'est que je n'en vois pas d'autre.
Paulette: Oh!... Quelle horreur - pas toi! Ah! Non, non - non - non- non- non - non!
Philippe: «Non... non... non» - tu peux dire « non non» tant que tu voudras, tu sais...
Paulette: Je dis «non» parce que c'est non. Non, tu n'es pas cocu, Philippe! Bien loin de là! Être cocu, ce n'est pas ça.
Philippe: Ça y ressemble bien tout de même.
Paulette: Pour un profane, c'est possible, mais, moi, ce n'est pas comme ça que je te vois. Philippe, je vais te dire, nous sommes tous les deux victimes d'une espèce de catastrophe. Voilà comment, moi, je vois la chose.
Philippe: Tu es bien gentille de nous mettre dans le même panier - mais je te fera observer que «l'espèce de catastrophe» dont tu parles a eu cependant pour toi certains avantages dont j'ai été, moi, singulièrement frustrée...
Paulette: C'est vrai - oui.
Philippe: Alors ne sois pas surprise si mon point de vue diffère un peu du tien.

Et le tout continue de se développer sur une scène complète qui prend des allures de combats épiques dont les armes sont la réthorique et l'ironie.


lundi 9 novembre 2009

«Le théâtre de Marianne»

Film d'animation (tiré du site web de l'ONF... petite merveille!) réalisé par Co Hoedeman, en 2004 et titré Le théâtre de Marianne.

dimanche 8 novembre 2009

La semaine théâtrale (8 au 14 novembre 2009)


Quelques dates à retenir pour la semaine à venir...

Dimanche - 8 novembre 2009
Petit Théâtre de l'UQAC, 14h

Seconde représentation en matinée de l'Ubu Roi des Têtes Heureuses. Dans les billets antérieurs, il y a de nombreuses références à ce spectacle.

Lundi et mardi - 9 et 10 novembre 2009
Salle Pierrette-Gaudreault (Jonquière), pm

La Rubrique reçoit, pour deux représentations scolaires, Isberg, du Théâtre Le Clou de Montréal. Dans un sous-sol de banlieue, le Petit, la Sœur et le Grand devront apprivoiser une nouvelle vie : un accident vient de leur arracher leurs parents. Alors que tout bascule, ils doivent continuer d’affronter le quotidien. Heureusement, ils réussiront à plonger au fond d’eux-mêmes et à faire émerger une réconfortante force créatrice. Un passage obligé mais libérateur vers la résilience. Pour plus d'informations, suivre ce lien.

De mercredi à samedi - 11 au 14 novembre 2009
Salle de répétition (Centre culturel), 20h

Le Théâtre C.R.I. entame sa seconde semaine de représentations de Catatonie II... que je n'ai pas encore vu. Pour plus de détails, suivre ce lien.

De jeudi à samedi - 12 au 14 novembre 2009
Petit Théâtre de l'UQAC, 20h

Derniere semaine de représentations (avec une supplémentaire dans la journée de vendredi exclusivement pour les étudiants de Dominique-Racine) d'Ubu roi des Têtes Heureuses.

Vendredi - 13 novembre 2009
Salle Pierrette-Gaudreault, 20h

La Rubrique reçoit Coma Unplugged, du Théâtre de la Manufacture, l'un des grands succès du théâtre Québécois des deux ou trois dernières années. Pour les détails, suivre ce lien. (Cette production se déplacera, le lendemain, samedi 13 novembre, vers l'Auditorium d'Alma.)

Je crois que c'est tout... Je pense...

samedi 7 novembre 2009

Ubu roi: du rire au larme... ou effets de perception

1-Frontispiece: Naissance d'UBU de Joan Mirò, 1966
(Ubu Roi - A Suite of Thirteen Litographs)

Qu'est-ce qu'Ubu roi d'Alfred Jarry? À la base, c'est une provocation par l'absurde, la farce, la parodie et l'humour gras. C'est un grand rire à la face du monde. Un terrifiant rire... mais un rire tout de même. Ce n'est pas de la grande littérature. Ce n'est pas un texte... mais un prétexte. Un prétexte pour provoquer sous le couvert de ce que Rabelais (d'ailleurs plusieurs similitudes pourraient être exprimées entre Gargantua et le père Ubu) nommait le propre de l'homme.

Mais que devient Ubu roi quand on laisse tomber le rire pour plonger dans cette matière?

C'est peut-être sous cet angle que la production ubuesque des Têtes Heureuses est la plus surprenante et me plaît le plus. Pour sa noirceur. Pour sa cruauté... Car bien que, dans l'humour, ce texte n'est pas profond, il devient, lorsqu'abordé avec sérieux et un certain réalisme, un gouffre indicible, un vide qui ronge l'existence, une érosion de l'humanité... qui peut pourtant encore faire rire. L'Horreur. Celui qui est généralement perçu comme un pantin et une potache devient, sur cette longue scène du Petit Théâtre, un grincement strident et sinistre qui renvoie au cynisme politique actuel, au drame quotidien.

Une question se pose alors... Y a-t-il, dans ce cas précis, dénaturation de l'oeuvre? Chose certaine, il ne s'agit pas, comme certain disent, d'adaptation. L'oeuvre n'est pas adaptée. Réinterprétée? Oui, assurément. Pour ma part, je dirais qu'elle est seulement vu par un autre filtre que l'humour. Alors oui, il s'agit bien de réinterprétation. Faire du neuf avec une matière déjà vieille de plus d'un siècle (mais entrée au répertoire de la Comédie-Française qu'en 2009!)

En lien avec ces considérations philosophico-littéraires, une autre chose frappe à l'écoute de ce spectacle: la direction d'acteur qui se fait dans une sobriété (consciemment mis en italique!) proche du jeu réaliste... voire psychologique... malgré le travestissement inhérent à une distribution exclusivement masculine et malgré les scènes. Fi du grotesque de premier niveau et de l'absurde si chère à Jarry (et si proche de la marionnette...) comme style principal. Sur scène évoluent des personnages avec une certaine intériorité... une certaine intériorité que je dirais d'emblée envers et contre le texte tel qu'il est écrit. Ces personnages semblent soudain avoir une âme. À la lecture (ou dans d'autres versions scéniques), ils sont porteurs d'une cruauté bi-dimensionnelle (elle est esquissée, plaquée) qui devient soudainement tridimensionnelle. Alors qu'elle n'est qu'esquissée en grands traits sur papier... elle se teinte désormais d'une vie. Une transition qui maintien l'intérêt et nous fait franchir constamment le pas qui nous sépare de la tragédie... (allant jusqu'à reprendre, dans un clin d'œil, pendant la scène du rêve du Père Ubu, la scène du lavage des mains de Lady Macbeth dans la pièce écossaise!).

Et pour maintenir cette vision du metteur en scène, pour créer les images fortes qui émaillent de ce spectacle (la scène de fornication, de «La femme amoureuse», du tsar, etc.), une équipe de comédiens solides... qui courent et qui courent et qui courent... Car ce spectacle est, dans les coulisses (si le Pavillon des arts peut porter ce nom!), le théâtre est une activité physique! Des personnages magnifiques, dont les flamboyantes femmes: la mère Ubu et la reine Rosemonde... Cette équipe est soutenue enfin par un choeur d'étudiants omniprésent qui tirent bien souvent leur épingle du jeu.

L'espace conçu par Michel Gauthier - et les éclairages d'Alexandre Nadeau - est magnifique. Cette scène centrale (plancher de bois parcouru de tuyaux de métal ornée sporadiquement de fanions et de lumière de Noël, d'échelles) déborde pour englober la salle entière (murs avec les écrans, régie, mezzanines de façon heureuse. Une scénographie (unique... comme le souhaitait Jarry) qui devient toutefois complexe dans son utilisation vu l'histoire fragmentée et les innombrables lieux de cette pièce (Pologne, Lituanie, caveau, grotte, Russie et j'en passe). La puissance évocatrice du théâtre peut sembler avoir quelques limites... praticables.Une seule réserve demeure finalement: la mise en espace qui, par l'étendue de l'aire de jeu, fait perdre du texte... beaucoup de texte... d'autant plus quand celui-ci se conjugue sur une conception sonore qui, bien que cohérente (et bien ficelée par Patrice Leblanc), n'en demeure pas moins d'un volume élevé qui recouvre la parole éloignée.

L'Ubu Roi des Têtes Heureuses est enfin politique (je reviendrai d'ailleurs sur le débat qui a eu lieu hier soir, justement intitulé Dans une démocratie près de chez vous), prise de parole et constat. Les similitudes avec l'actualité sont nombreuses (et terrifiantes) et soulignées en gras par les quelques images de Guillaume Langlois. En ce sens, ce spectacle pourrait faire siens ces mots d'Alfred Jarry (déjà inscrit sur ce blogue le 29 octobre 2008):

Qu'est-ce qu'une pièce de théâtre? Une fête civique? Une leçon? Un délassement?

Il semble d'abord qu'une pièce de théâtre soit une fête civique, étant un spectacle offert à des citoyens assemblés. Mais notons qu'il y a plusieurs publics du théâtre, ou tout au moins deux: l'assemblée du petit nombre de intelligents et celle du grand nombre. Pour ce grand nombre, les pièces à spectacle (spectacles de décors et ballets ou d'émotions visibles et accessibles), qui lui sont délassement surtout, leçon peut-être un peu, parce que le souvenir en dure, mais leçon de sentimentalité fausse et d'esthétique fausse, qui sont les seules vraies pour ceux-là, à qui le théâtre du petit nombre semble incompréhensible d'ennui. Cet autre théâtre n'est ni fête pour son public, ni leçon, ni délassement, mais action; l'élite participe à la réalisation de la création d'un de siens, qui voit vivre en soi-même en cette élite l'être créé par soi, plaisir actif qui est le seul plaisir de Dieu et dont la foule civique a la caricature dans l'acte de chair.

Même la foule jouit un peu de ce plaisir de création, toute relativité observée.


Voilà. C'est ce que je pense.


jeudi 5 novembre 2009

Quand Yvette se couche!

Dessin tiré de cette page

Le Dictionnaire de la langue du théâtre - Mots et moeurs du théâtre d'Agnès Pierron (publié aux éditions Le Robert en 2002) renferme une multitude d'expression charmante, d'anecdote amusante et de genres théâtraux aujourd'hui oublié...

COUCHONNERIE: Nom donné à des comédies d'un genre spécial, qui tendaient vers le lit après un effeuillage compliqué, imaginé à partir des innombrables et bouillonnants dessous de la fin du XIXième siècle. Le coucher d'Yvette (1894) en est l'exemple le plus célèbre.

On retrouve une description de ce Coucher sur le blog Premier strip-tease Alice Guy:

Charles Baudelaire, a pu voir, le 13 mars 1894 (nda: malgré qu'il soit décédé 27 ans auparavant... mais rien n'arrête les grands esprits!), "Le Coucher d'Yvette", un spectacle révolutionnaire, le premier strip-tease. Sur scène, une comédienne, Blanche Cavalli, se déshabille avant de se mettre au lit et enlève tous ses vêtements, le gilet, puis la robe, pièce par pièce, comme quelqu'un qui va se coucher, sans plus, mais elle va jusqu'au bout et c'est la première fois. A la fin, elle se retrouve, en apparence, nue, mais en fait, elle porte un collant couleur chair. Le Grand Larousse universel définit pourtant cet art comme "un numéro de déshabillage lent et suggestif exécuté sur une musique de fond ou de danse".

mercredi 4 novembre 2009

Débattre à partir d'Ubu!


Comme je l'annonçais dans le dernier calendrier, les Têtes Heureuses, en attendant un futur colloque, feront, ce vendredi, précéder la représentation d'Ubu roi par un débat, de 18h à 19h30 portant sur les grands thèmes de la pièce. Le communiqué dit:

La démocratie est malade. Nous le savons mieux depuis dimanche dernier. Chose grave avec laquelle nous semblons vivre sans trop de problème. Ubu roi, de manière grotesque et tragique, peut-il secouer cette indifférence ? Peut-il être l’occasion d’y réfléchir un peu ? Comment peur et démocratie peuvent-ils coexister ? Le cynisme est-il une fatalité ? L’individualisme forcené et le divertissement à tout prix, qui semblent maintenant la règle, nous empêchent-ils de voir le danger ? La culture a-t-elle un rôle à jouer ici ?

Il sera intéressant d'entendre les quatre panélistes débattre de ces questions... d'autant plus qu'ils viennent d'horizons distincts: M. Marcel Boulais, professeur en sciences humaines et politiques, Cégep de Jonquière; Mme Cylvie Claveau, historienne, professeure au département des Sciences humaines, UQAC, M. Éric Dubois, candidat défait aux élections municipales de Saguenay et M. Alexis St-Gelais, jeune militant du PLQ et représentant du Québec au Parlement francophone des Jeunes, tenu à Paris du 2 au 4 juillet 2009. Le tout sera animé par M. Michel Lemelin.

Peut-être répondrons-nous à la grande question existentielle: quel rôle peut jouer encore une fois le théâtre? Si le théâtre peut déborder sur le quotidien, n'hésitons pas!

L'événement est gratuit et n'attend que vous!

Un début catatonique II

Affiche de la première présentation, en 1999 (ou 1998?).

C'est ce soir que débute Catatonie II, la nouvelle production du Théâtre C.R.I., une mise en scène de Guylaine Rivard, d'après une idée originale de Dominick Bédard.

Alors, à toute cette équipe de concepteurs, de comédiens et de corps manipulés, à Guylaine, Serge, Marilyne, Émilie, Dany, Martin, Vicky, Patrice, Marc-André et tous les autres que j'oublie,

MERDE!


mardi 3 novembre 2009

Nouveau venu...


Un nouveau blogue est apparu sur la blogosphère et semble lui aussi prendre une certaine tangente théâtrale que je partage volontiers. Le blogue Les ruminants ont plusieurs estomacs a, comme sous-titre Points de vue, questionnements et échanges sur un certain milieu. Y suivrons-nous les pérégrinations de l'auteur en cours de rédaction de son mémoire? Je l'espère! Bienvenu à lui!

Ce qu'on dit de l'UBU des TH sur les blogues...


Voici deux billets complémentaires de blogueurs (qui forment, si je ne m'abuse, un couple dans la vie) à propos de l'Ubu roi des Têtes Heureuses. Deux billets qui donnent, pour ceux qui veulent se faire une opinion, une fort bonne idée du spectacle.

Sur Jack aime/Jack n'aime pas: Retour à Shakespeare pour l'«Ubu roi» des «Têtes Heureuses»

Sur Spécial du jour: Ubu roi: sombre et jouissif

À ceux qui se demandent encore pourquoi je n'ai rien écrit à ce jour sur le spectacle, je répète que c'est que je ne l'ai pas encore vu en représentation.

L'intense Christian Lapointe

photo: Guillaume D. Cyr / maquillage: Yana Ouellet

Ça m'intéresse pas
de répéter la même chose.
Le langage d'un artiste,
c'est pas l'application de recettes
ou d'une forme figée:
c'est de fuir le confort.
Christian Lapointe

En me promenant sur la rue Saint-Jean, je me suis retrouvé devant cette couverture surprenante du Voir (Québec) mettant en vedette Christian Lapointe, qu'une bonne partie des praticiens théâtraux et des étudiants du BIA du Saguenay connaît (il a été chargé de cours il y a quelques années pour la production Face au mur/Tout va bien). Peut-être l'un des metteurs en scène actuel le plus iconoclaste au Québec.

Toujours est-il que cette photographie à la une est troublante... et sert à annonce la tenue de 5 représentations (à compter d'aujourd'hui) de la nouvelle production du Théâtre Péril, Limbes, au complexe Méduse (toujours à Québec). Avis aux intéressés.

Théâtre en marge

Ça tombe presque sous le cliché que de dire que le texte de théâtre est incomplet, qu'il y a une sous-texte à définir, qu'il y a des trous à combler... ce que certaines personnes nomment la marge. Voici ce qu'en dit Michel Corvin, de l'Université de Paris III (et aussi directeur du Dictionnaire encyclopédique du Théâtre... ouvrage de référence par excellence):


Ainsi, le déploiement dans les marges se manifeste-t-il par tout un jeu de décalages, de distorsions, de contre-pied, d'attentes déçues, de surenchère rhétorique. La marge est non la forme autre mais l'autre de la forme; ce qui, dans la forme canonique est écrit en marge, entre les lignes, par démaillage, détissage, destructuration, questionnement des apparences. [...] C'est une des fonctions majeures du praticien (metteur en scène et acteur) de lire les marges et de recevoir des blancs qui cernent le texte comme une invitation à articuler le visible des mots écrits avec l'invisible des sens possible. [...] Le théâtre en marge, c'est le théâtre en marche.

lundi 2 novembre 2009

En quelques mots...


J'arrive tout juste d'assister à une autre rencontre du séminaire de thèse que je dois suivre au cours de cette première session au doctorat. Ce qui résulte de cette rencontre du jour? La (tentative de) définition de mon sujet de recherche en une seule question de départ (pour comprendre un peu plus amplement de quoi il est question, suivre ce lien):

COMMENT, PAR LA MISE EN SCÈNE DE TROIS SPECTACLES, REDÉFINIR LA THÉÂTRALITÉ ET LA PERFORMATIVITÉ POSTDRAMATIQUES DE L'ÉCRITURE THÉÂTRALE ACTUELLE À L'AIDE D'UNE RÉACTUALISATION DES ÉCRITS ET THÉORIES DE MEYERHOLD?

Bon, c'est un exercice qui demande encore du raffinement et des définitions... mais il est exigeant et hautement significatif. Être clair tout en étant concis... et comme Cocteau disait: «Pour certains, le style est une façon très compliquée de dire des choses très simples; pour d'autres, il s'agit d'une façon très simple de dire des choses très compliquées». Et présentement, je vais sans cesse de l'un à l'autre!


dimanche 1 novembre 2009

La semaine théâtrale (du 1ier au 7 novembre 2009)

Bon. Les activités théâtrales commencent à se bousculer dans notre petit milieu. On entre, en quelques sortes, dans le bouillonnement automnale:

Dimanche - 1er novembre 2009
Petit Théâtre de l'UQAC - 14h

Représentation en matinée de Ubu Roi d'Alfred Jarry, une production des Têtes Heureuses dans une mise en scène surprenante de Rodrigue Villeneuve. Une distribution exclusivement masculine qui met principalement en valeur Christian Ouellet et Martin Giguère. D'ailleurs, bientôt, dès que j'aurai revu le spectacle (je n'ai encore vu que la générale), j'en parlerai plus longuement ici.

De mercredi à samedi - du 4 au 7 novembre 2009
Salle de répétition (CNE) - 20h


Le Théâtre C.R.I. présente le résultat de sa nouvelle recherche, Catatonie II. De la solitude à la manipulation de corps, cette production propose une réflexion sur le mal être, la souffrance, l'aliénation et la perte de contrôle. Des maux qui pousseront le personnage principal à utiliser l'inertie des autres pour assouvir son manque de l'autre. Une création théâtrale qui se traduit sur scène par un langage corporel et une parole minimaliste laissant place à des silences chargés et significatifs. Pour plus de détails, suivre ce lien. Sinon, consulter le Progrès-Dimanche d'aujourd'hui dans lequel se trouvent deux articles de Daniel Côté traitant de ce sujet et de la compagnie... et justement titré - ô surprise (voir le lien)! - Les comédiens relèvent le défi!

Jeudi (et vendredi) - 5 (et 6) novembre 2009
Auditorium d'Alma - 20h

Présentation du plus classique des classiques comiques, Le Malade Imaginaire de Molière, Cette comédie traite de la mort, dénonce l'imposture et satirise la médecine de l'époque. Une production du Théâtre Longue Vue La Suite. Une mise en scène de Philippe Côté. Avec Denis Trudel, Sylvie Potvin, Elisabeth Dupéré, Jacques Allard, Pierre-Luc Bouvrette, Annette Garant et Jean-Pascal Fournier. (Le lendemain, ce spectacle est présenté à Dolbeau-Mistassini.)

Du jeudi au samedi - du 5 au 7 novembre 2009
Petit Théâtre de l'UQAC - 20h

Deuxième série de représentations de Ubu Roi d'Alfred Jarry produit par les Têtes Heureuses.

Vendredi - 6 novembre 2009
Studio-Théâtre (UQAC) - 18h

Dans le cadre de la production Ubu Roi (et pour faire patienter d'ici la tenue d'un colloque) les Têtes Heureuses présentent un débat axé sur les thèmes centraux de la pièce... à savoir le pouvoir et la démocratie. Quatre panélistes - Messieurs Marcel Boulais (science politique), Éric Dubois (candidat aux élections fédérales pour le NPD et comme conseiller municipal) et Alexis St-Gelais (membre du PLQ) et une autre personne - échangeront donc sous le thème Dans une démocratie près de chez vous. Bienvenu à tous!

S'il me manque des trucs, n'hésitez pas à me le faire savoir!