dimanche 9 novembre 2008

Mes mémoires minuscules... 8

De retour sur les bancs de l'école... première année théorique

En janvier 2003, après avoir finalement fermé mon dossier baccalauréatien, je me suis inscrit à la Maîtrise en art (volet création) de l'UQAC par intérêt personnel, désir de chercher, d'approfondir mes connaissances théâtrales avec, comme maître à penser, Kantor (qui serait, par un heureux hasard, vite mis de côté aux profits de Meyerhold!). Cette première session théorique, avec des intentions de recherches encore assez floues portant principalement sur le spectateur (!), culmina en avril avec la présentation de l'exposition des étudiants à la maîtrise au cours de laquelle je présentai la version condensée de mon texte, Le Choeur du pendu. Cette pièce, composée principalement de monologues partagés entre huit personnages, a fait l'objet d'une expérience: durant dix minutes, les personnages, éparpillés sur des socles dans la le Studio-théâtre, disaient leur texte, en simultanée... Le pauvre spectateur, au centre de ce brouhaha ne pouvait, par conséquent, prendre connaissance de l'entièreté de ce texte et devait, du coup, choisir son point d'écoute au détriment du reste.

Au cours de cette même session, je me suis impliqué à nouveau dans un projet de fin de bacc.... celui de Pierre-Luc Desrosiers. Après avoir joué plusieurs personnages comiques, il voulait tenter sa chance dans un rôle dramatique. Voilà la raison pour laquelle ce fut Traces d'étoiles, de Cindy Lou Jonhson qui fut choisi. S'étant enfuie dramatiquement le jour de son mariage, une jeune femme se retrouve prise en plaine tempête de neige en Alaska. Elle est recueillie par un homme torturé... S'ensuit un huis clos entre ces deux solitudes brisées. Il fut décidé que nous ne travaillerions que sur les trois scènes les plus marquantes (pour un spectacle d'une demie-heure); que le tout se passerait sur une petite scène centrale mise sous cloche de verre (ou plutôt de plastique!); que les spectateurs pourraient se promener tout autour; que seules deux petites lanternes mobiles seraient utilisées comme sources d'éclairages. Et c'est ce qui fut fait. C'est pour cette pièce que j'ai rencontré (en audition... avant que de ne travailler plusieurs fois avec elle par la suite) la magnifique Andréanne Cossette.

Outre les cours, l'autre tournant marquant de cette année fut la découverte, dans mes notes antérieures du bacc., des théories (bien succintes!) de Meyerhold. Ce qui ne m'avait pas frappé à l'époque me foudroyait littéralement. En quelques mois, je lus tout ce qui me tombit sous la main concernant ce praticien magistral.

Ce fut également la présentation, lors de l'exposition de la maîtrise Zones d'urgence (décembre 2003), de mon installation sur le spectateur: sur un socle, en plein centre du hall du Pavillon des arts, se tenait Andréanne, vêtue de noir, haranguant pendant plus de deux heures, avec le texte du Poelunus de Plaute qui encadre la réception théâtrale (voir ici), chaque passant au cours du vernissage... La performance, par personne interposée...

De l'action au Théâtre 100 Masques...

Pendant ce temps, au Théâtre 100 Masques, de nouvelles personnes se sont jointes à la direction pour combler le départ de Mélanie Potvin: Sara Moisan, Moïra Scheffer-Pineault et Pierre Tremblay.

Après un théâtre d'été plus qu'éclatant - soit la présentation des Précieuses Ridicules de Molière mises en scène par Christian Ouellet - Sophie Larouche délaissa la direction artistique et je fus nommé à sa place.

En septembre, le Théâtre 100 Masques fut engagé pour faire une animation théâtrale au cours d'un souper à la Tour (restaurant, à l'époque...). Cette Soirée funèbre (qui serait reprise quelques jours plus tard au Bar l'Autre Place d'Hébertville) serait fertiles en anecdotes! Ce spectacle était en trois parties: une lecture de fables névrotiques, une présentation du Défunt de René de Obaldia et une bande-annonce du Choeur du pendu. Lors de la première présentation, nous fûmes - nous étions cinq comédiens! - contraints de demeurer, pendant le repas (nos actions étant limitées aux entremets), dans un placard servant d'atelier, plein de poussières... de 17h30 à 23h! Quant à la présentation au Lac, il fallût se battre, à minuit, contre les effluves de l'alcool, la fumée de cigarette, la musique... C'est de cette façon, peut-être, qu'on apprend à ne pas faire trop de compromis!

Dispositif scénique, Le Choeur du pendu (TCM 2003)
Photographie: Alexandre Nadeau

Marc-André Perrier, Caroline Tremblay, Josée Laporte, Marc-André Roy,
Audrey Savard, Pierre Tremblay - Le Choeur du Pendu (TCM, 2003)
Photographie: Moïra Scheffer-Pineault

En octobre, grâce à l'octroi d'une nouvelle subvention du Fonds Jeunesse Québec, la compagnie entame le chantier, sous ma direction, du Choeur du pendu en version intégrale... de son titre original: Le Choeur du pendu [comédie grotesque et pathétique en prose et en pièces détachées variant inlassablement sur le même thème]. Partant du prétexte de la pendaison, ce texte est en fait une parodie grotesque et tragique des rites funéraires. Huit personnages délurés, tantôt drôles, tantôt cruels, se réunissent dans cette chorégraphie funèbre où sont dénoncées les affres sans cesse obsédantes et aliénantes de l'absence. Ce fut là le spectacle personnel qui m'a le plus stimulé... malgré les obstacles qui se sont placés en travers de cette route... dont certains de mes choix...

Après ce spectacle, par fatigue et par étouffement, je quittai le Théâtre 100 Masques pour la première fois.

Une rencontre déterminante

C'est à la fin de cette année-là que je fus engagée, par le Théâtre Mic Mac (après Sophie Larouche et Christian Ouellet), pour donner une journée d'ateliers... espèce d'audition de mise en scène pour la production suivante de cette troupe. Après avoir surmonté le trac, j'y ai rencontré des gens fort sympathiques avec qui je travaillerais plusieurs années par la suite.

Pendant ce temps sur le milieu saguenéen...

2003 est l'année du Pain dur des Têtes Heureuses, de Il pleut des vies et du Désir de la Rubrique, de la reprise de Poupzée du Théâtre CRI, des Troyennes à l'UQAC.

La semaine théâtrale... 14


Dimanche, 9 novembre 2008, 15h30
Dernière représentation, à la Salle Murdock du Centre des Arts de Chicoutimi, du premier bloc de Pas moi (reprise à compter du 21 novembre), du Collectif Texentrique. Pour d'autres détails, consulter le billet du 7 novembre.

À compter du mercredi, 12 novembre 2008, 20h
Le Théâtre CRI présente sa nouvelle production (jusqu'au 29 novembre), Parents et amis sont invités à y assister. Ce texte de Hervé Bouchard - mis en scène par Guylaine Rivard - fait entendre, par le recours à la forme dramatique, un chant collectif: un clan livre ses tribulations dans des lamentos funambulesques et «bassement comiques». Figure centrale de cette polyphonie, la veuve Manchée, femme sans bras dans sa robe en bois, s'adresse à ses soeurs, à ses fils les chiens à tête de veau, à «l'épisodique Laurent Sauvé» joué par un fils de dieu – et à elle-même (Librairie Pantoute). Avec Dany Lefrançois, Martin Giguère, Jérémie Desbiens, Anne Laprise, Josée Laporte et une autre femme dont j'oublie le nom... Centre Culturel du Mont-Jacob!

Vendredi, 14 novembre 2008, 20h
Le Trident (Québec) s'arrête au Théâtre du Saguenay (Auitorium-Dufour) dans le cadre de la tournée de son Cyrano de Bergerac, mise en scène de Marie Gignac... avec une scénographie signée Michel Gauthier... J'ignore toutefois s'il reste de la place. Je l'ai vu à Québec l'an passé et j'ai bien aimé. Hugues Frenette y joue un Cyrano magnifique!

Samedi, 15 novembre 2008, 13h30
La Rubrique présente (à la Salle Pierrette-Gaudreault) Les Flaques, une production du Théâtre Bouches Décousues et de PPS Danse (Montréal). Mettre le vent dans une bouteille. Se protéger des larmes avec des parapluies. Partir en voyage sur des bateaux en papier. Raconter son histoire comme on sauterait dans les flaques, en s’éclaboussant de mots. Partir à la rencontre de l’autre et de soi-même. Accomplir les gestes libérateurs qui permettent de poursuivre sa route. Dans les Flaques, le théâtre, la danse et la musique se fusionnent pour raconter les orages que l’on traverse, les chagrins et les secrets que l’on porte et qui étouffent! Et si la peine n’était qu’une pluie qui passe? C’est ce que Léontine et Anatole découvriront en croisant la route de Celui qui transporte le vent (www.theatrelarubrique.ca).

S'il se passe autre chose en cette auguste semaine, faites-le nous savoir!