samedi 9 août 2008

«Une pièce rafraîchissante»

Ce matin, paraît dans le Quotidien une critique (malheureusement, le nom de la journaliste n'apparaît pas sur Cyberpresse...) de la toute nouvelle production de la Rubrique, L'Espace entre nous:

Martin Gagnon et Patrice Leblanc
Photohraphie: Le Quotidien, Sylvain Dufour
Tirée de Cyberpresse.ca

JONQUIÈRE Des personnages savoureux, des textes efficaces et une bonne dose d’humour, le cocktail idéal pour un théâtre d’été réussi et rafraîchissant. Une recette que le Théâtre La Rubrique sert au public à qui il offre, jusqu’au 30 août, la comédie «L’Espace entre Nous».

«L’Espace entre Nous» c’est d’abord une histoire de famille. C’est la rencontre impromptue entre deux frères, puis l’arrivée inattendue d’une amie de jeunesse et de la cadette de la famille. C’est l’histoire de trois enfants qui se retrouvent au chalet familial à la demande de leur père, chacun transportant ses démons et ses problèmes dans ses bagages. La cellule familiale n’a rien de simple et la réunion donne lieu à des moments de tendresse comme à l’explosion des différends. Mais, bien qu’éloignés par les années qui passent et leurs différences, les trois enfants demeurent unis par des liens invisibles à l’oeil.

Les quatre comédiens de la pièce de Nico Gagnon donnent vie à leurs personnages, tous aussi intéressants et attachants les uns que les autres, avec justesse.

Il y a d’abord Denis (Martin Gagnon), un enseignant terre-à-terre, coincé, rationnel. Un père de famille. L’aîné qu’on associe à la réussite, mais qui, en réalité, est un homme malheureux contrôlé par sa femme.

Puis Kevin (Patrice Leblanc), le plus jeune des deux frères qui ne mène rien à terme. Le célibataire qui frôle la trentaine réserve toutefois des surprises de taille à sa famille.

Nadia (Sara Simard) est une amie d’enfance, ancienne championne de trampoline. Celle que tous admiraient, qui s’adonne aux mélanges des proverbes et dictons, mais qui ne mène pas une vie aussi heureuse qu’on pourrait le croire.

Puis finalement, Marie-Andrée (Marie Villeneuve), la cadette, rêve de devenir paparazzi. La jeune femme semble habitée d’une rage envahissante.

Les comédiens s’expriment dans un langage familier, parfois vulgaire, mais qui ne frôle jamais l’exagération. Les sacres ne sont pas gratuits. Dans cette production, chaque réplique à sa raison d’être.

La comédie, mise en scène par Benoît Lagrandeur, directeur artistique de La Rubrique, se déroule dans le chalet familial. Lieu que les enfants ont déserté depuis des années. Le décor qui habite toute la scène rappelle le chalet de notre enfance. Le lit à deux étages, la radio défectueuse, les vieilles chaises aux couleurs mal assorties...

La musique occupe une place importante dans la production. C’est l’élément qui permet de passer d’une époque à l’autre, alors que les personnages nous font témoins de leur passé. Mariée à l’éclairage, la musique permet des voyages efficaces dans les années 80.

«Like a virgin», «Life is life», «The wall», «Hit Me With Your Best Shot» et autres chansons qui ont marqué le temps ponctuent la pièce avec justesse, installant un rythme entraînant.

Le jeu des comédiens, l’utilisation des éclairages et la musique réunis donnent lieu à une scène en accéléré particulièrement réussie. Un tour de force de l’équipe qui provoque la surprise et l’hilarité chez les spectateurs.

La production rappelle qu’on choisit ses amis, mais pas sa famille et se veut une belle occasion de partager une soirée de rires et de détente en bonne compagnie.

À qui appartient l'entraînement du comédien?


Extrait d'un entrevue de Matthias Langhoff, metteur en scène allemand qui a travaillé sur les plus grandes scènes du monde, et Georges Banu, monument de la critique dramatique français, portant sur les répétitions... et particulièrement sur l'entraînement du comédien, parce que je suis assez d'accord avec cette affirmation et avec cette façon de faire:

Georges Banu: Ni avan ni pendant les répétitions vous ne faites d'exercices, car les comédiens le confirment, vous considérez que c'est de leur devoir personnel et professionnel de s'entraîner en dehors de la salle de répétition à proprement parler.

Matthias Langhoff: C'est de la responsabilité de chaque acteur de savoir ce dont il a besoin corporellement pour jouer, et c'est à lui de s'exercer pour l'obtenir.