jeudi 8 mai 2008

Réflexion esthétique


«Au bout du fil» de Évelyne de la Chenelière
Mise en scène: Dario Larouche
Théâtre Mic-Mac, 2004
Photographie: Christian Roberge


Si j'avais à définir mon esthétique propre (mise en évidence particulièrement lorsque je signe et le texte, et la mise en scène), à caractériser mon style (ce qui est toujours en soi un bon exercice de recul et d'analyse), j'hésiterais, de prime abord, entre deux tendances similaires: le grotesque et/ou le baroque. Je tiens à spécifier tout de suite que c'est à l'esprit de ces courant à lequel je me réfère... parce que mon penchant pour la simplicité, pour l'exaltation du vide, m'inscrivent quelque peu en contradiction avec eux...

LE GROTESQUE
(consulter un article complet... et un dossier foutument intéressant!) Parodier, briser les apparences, provoquer, remettre en cause les contraintes et la force de l’ordre, démasquer la vérité, exagérer, telle est la fonction du grotesque au théâtre, et le spectateur assis dans son fauteuil et témoin du scandale esthétique est violemment provoqué. (revue Sens Public)

Dans la pensée des modernes, « le grotesque a un rôle immense. Il y est partout; d'une part, il crée le difforme et l'horrible; de l'autre, le comique et le bouffon [...]. Le grotesque est la plus riche source que la nature puisse ouvrir à l'art ». Le comique est, au point de vue artistique, une imitation; le grotesque une création [...]. Le rire causé par le grotesque a en soi quelque chose de profond, d'axiomatique et de primitif qui se rapproche beaucoup plus de la vie innocente et de la joie absolue que le rire causé par le comique de mœurs (...) J'appellerai désormais le grotesque comique absolu. (tiré du dossier mis en lien un peu plus haut... dont j'ignore qui en est l'auteur...)

LE BAROQUE
L’esthétique baroque repose sur le mouvement, l’inconstance, la contradiction, l’antithèse. Les personnages passent d’une palette de sentiments à une autre. On est dans l’excès, le paroxysme. Le discours donne à voir plus qu’à entendre ; il s’agit de montrer, de convoquer les images par le procédé rhétorique de l’hypotypose. Alors que l’esthétique classique recherche l’unité, le baroque se complaît dans la pluralité, d’où son goût pour l’accumulation. Le baroque donne les deux versants d’une médaille : la vérité est indissociable du mensonge, comme le réel l’est du rêve, comme la vie l’est de la mort. Au théâtre, le baroque est également traduit grâce une certaine mise en scène (lumières, jeux, costumes, décors...) qui met en évidence les caractères du mouvement. (Wikipédia)

On peut l'approcher à travers deux aspects caractéristiques : l'exaltation du mouvement et le jeu des apparences. [...] [L'art baroque a] le goût des contrastes, des surprises, des élévations et des chutes, qui peuvent composer un art du langage. Mais aussi dans ces mouvements du cœur que sont les émotions, les passions; l'inconstance est un thème baroque : qu'on pense à Don Juan dans les versions XVIIe siècle du personnage. - Et quant aux apparences, le théâtre est pour l'esprit baroque une ressource inépuisable : le monde est un théâtre sur lequel les hommes jouent; le trompe-l'œil règne, les décors apportent l'illusion, la vie est un songe; chacun porte un masque, et les travestissements de tous ne sont interrompus que par la mort, grande maîtresse et seule vérité, obsession de l'époque baroque. (http://www2.unil.ch/fra/HistLitt/Cours/XVI-XVII/16-8.Baroque.htm)

Puis viendrait probablement le temps où, mon discours oserait aller pointer le nez dans les méandres du Maniérisme... du Formalisme... du Chorégraphisme... qui finalement, pour faire simple, dénotent une recherche formelle, une souci permanent de la ligne et de la composition scénique, une quête du mouvement choral, de la fascination provoquée par la symbiose de corps interreliés par le jeu.

Bien que proches de ce que je fais, aucun de ces termes pourtant ne s'y collerait avec justesse...