dimanche 20 janvier 2008

Le Déluge après...

Peinture à l'huile sur toile de Francis Danby.


Après avoir assisté à l'une des représentations de la toute dernière production de la Rubrique, Le Déluge après, je dois avouer que j'abonde généralement dans le même sens que le texte paru sous la plume de Christiane Laforge, dans les pages du Quotidien du 19 janvier 2008.

Les comédiens sont bons. Le texte est bien... un peu long... avec parfois un excès de jurons... mais bien. Toutefois, à la première écoute, il est, je trouve, difficile de cerner quel est le véritable sens de cette fable (ou conte de fée?), de l'enjeu, le lien entre les personnages... et paradoxalement, l'histoire n'en demeure pas moins simple et facile à suivre.

Sans m'être ennuyé, je me suis posé tant de questions et réflexions (les premières étant reliées au comédien mystérieux!) au cours de cette heure et demie que dure ce spectacle que je n'ai pas réussi à plonger dans ce qui m'était proposé.

Peut-être est-ce dû finalement à un problème de mise en scène/direction d'acteur. Comme par exemple, charger le jeu de Monique Gauvin (par ailleurs fort intéressante... et magnifique chanteuse) d'un lourd accent anglophone finit par détourner l'écoute pour assommer l'attention du spectateur à ce qu'il est dit. Ou bien diriger le jeu de Richard Fréchette lors de sa première (et longue!) apparition à la «olivier-guimond-qui-joue-l'homme-saoûl» finit aussi par nous (me) saoûler. Les présences d'Émilie Bouchard-Jean, de Patrice Leblanc et de tous les autres, quoique parfois touchantes, ne permettent pas d'esquisser un projet d'ensemble clair, une ligne directrice à ce spectacle... et ne nous mènent guère vers cette exquise sensualité annoncée. La seule qui y parvient, en fait, est probablement Dalida-Johanne qui pleure-de-joie la présence soudaine de son Omer-Richard.

La facture esthétique de cette production peut aussi (peut-être) remettre en cause sa bonne compréhension.

Il semble manquer d'unité entre les différents espaces dramatiques (toile, route, lieux) où l'on passe de la réalité au symbolisme ou du moins, à l'évocation, dans un déambulatoire un peu forcé (et restreint!)... Il devient parfois un peu ardu de définir quel est le niveau d'énonciation. L'utilisation (et la superposition) de ces espace souffre peut-être aussi un peu de leur trop grande caractérisation: le snack-bar, la cuisine-salon de Dalida, le bar, la route, le fleuve, le camion (hors-champ). Tout est largement défini (par le mobilier) et s'ouvre, par conséquent, difficilement sur d'autres possibilités.

Quant aux costumes, quelques questions se poseraient (questions qui relèvent aussi -et surtout, à- de la mise en scène et de sa conception): quel est la véritable fonction du personnage de Dalida et pourquoi l'attriquer de la sorte? pourquoi la beauté improbable de June revêt-elle un tel style néo-friperie-haute-couture? les cheveux ayant une si grande importance (du moins ce que j'en ai compris), les perruques ne mériteraient-elles pas d'être un peu plus soignées, moins fausses?

Voilà, en gros, les réflexions qui m'ont tenu compagnie, de retour dans la froidure et la noirceur de ma voiture, après la représentation.

Le Déluge après
Théâtre la Rubrique

Jusqu'au 2 février 2008
Centre Culturel du Mont-Jacob (Jonquière)


P.S.: Les scènes de nudité (que je trouve par ailleurs un peu amoindries, tassées sur le côté de la scène alors qu'elles devraient être le coeur même de ce village paumé) font, par ailleurs, écho au dernier numéro des Cahiers théâtre JEU paru il y a quelques jours et qui traite du corps (dont un article sur la nudité au théâtre: il n' y a de véritable nudité au théâtre que celle masquée, de dire Michel Vaïs... sinon, la nudité du comédien prime sur celle du personnage... et à ce moment, c'est par exemple Émilie que je vois nue et non June... Pat Leblanc et non Denis... etc.). À lire si le sujet intéresse...

17 commentaires ont été publiés sur l'autre blogue:

bébéjajoulatoune a dit…

Étrange, aucun commentaires.
Il n'y a pas un dicton qui dit : "Qui ne dit mot, consent."???


Nada sur le net! a dit…

Étant moi-même un membre de l'équipe de création de cette production, je ne crois pas en mon objectivité. Ceci étant dis je crois que toute création théâtrale est un amalgame de plusieurs éléments parfois, pour diverses raisons, réussis ou non. Je penses ici avoir satisfait les désirs du metteur en scène et mis en valeur les différents éléments visuels... Pour le reste, cela ne m'appartient pas. Ce qui me surprend ici, un peu comme bébéjajouelatoune, c'est l'absence de réaction. J'étais le premier à penser que ce billet provoquerait un débas d'idée qui, à mon avis, est une bonne chose pour notre petit milieux "co-sanguin".


marilune a dit…

Peut-être les lecteurs n'ont pas encore vu!


yoyo a dit…

lol... en effet...


Guylaine a dit…
Je viens tout juste de découvrir ton blogue et je trouve ça tout à fait judicieux, courageux et généreux de partager avec nous tes réflexions et tes questionnements sur la pratique théâtrale. Je m’intéresse à ton travail, j’ai même eu la chance de travailler avec toi et je peux dire que je fais entièrement confiance à ta sensibilité. Je connais ton intérêt pour le théâtre et je sais ton plus grand respect pour la pratique et les gens qui la font. Bien sûr que ce n’est pas toujours évident pour un créateur de se soumettre à la critique ou au questionnement des autres (du milieu en particulier), mais je dois dire qu’il est tout aussi difficile de donner une opinion personnelle, si elle ne va pas dans le sens positif. Avec le potentiel, le dynamisme, la volonté de s’inscrire comme professionnel en théâtre qui règnent ici, je crois qu’il est temps que le milieu théâtral (dont je fais partie) fasse preuve de maturité, de confiance envers leurs pairs et d’honnêteté.

J’ai lu ton commentaire sur Le déluge après…Je dois dire que je ne partage pas nécessairement les mêmes questionnements que toi. Je n’ai pas de mal à imaginer les réactions que tu as pu provoquer au sein de la production, ce qui est tout à fait normal.

J’ai vue la pièce et tout comme toi, je n’ai pu m’empêcher de me poser certaines questions. C’est une production que j’ai beaucoup appréciée. Particulièrement le jeu des comédiens qui a retenu mon attention jusqu’à la fin, malgré quelques passages du texte que j’ai trouvé un peu denses (laborieux). Mes questionnements se situent davantage sur l’espace et la facture esthétique du spectacle. Je reconnais le travail hautement professionnel de Serge Lapierre et de Hélène Soucy (deux amis que j’espère ne pas déstabiliser), mais je me suis fait certaines réflexions quant aux choix et intentions des concepteurs ; l’unité d’ensemble du spectacle. L’espace éclaté de Serge suggère une horizontalité fort intéressante (toile de fond, route, plancher), mais il me semble qu’en y implantant des lieux précis (bar, salon de coiffure, restaurant), il recrée un environnement scénique conventionnel. C’est certainement une question de choix, mais je crois qu’un espace moins chargé aurait été tout aussi évocateur. Par ailleurs, le personnage fixe (mannequin), ne me semble d’aucune utilité, je comprends l’idée, mais je ne la trouve pas efficace. Je me suis également questionnée sur les scènes de nudité qui, à mon avis, sont des moments charnières (centraux) dans le spectacle. Curieusement, on a choisi de les présenter en retrait (côté cour). Les costumes d’Hélène sont très beaux (des œuvres d’arts en soit), mais il est étrange de voir des créations de style haute couture dans un endroit aussi dépourvu que le suggère le récit.

Je termine en réaffirmant mon appréciation du spectacle, la fable, les personnages, la musique... Bref une création montée par des professionnels que j’ai regardée avec mes yeux de passionnée et que j’ai applaudi avec beaucoup de sincérité.


marilune a dit:

mmmm, quoi dire, redire ou démentir après avoir vu et relu l'article avec ses commentaires?

Je dois commencer par : En général, j'ai passé une bonne soirée, j'ai bien aimé, j'ai souris, ris et même pleuré!

Par contre, ayant déjà lu le texte il y a quelques mois, j'ai eu quelques réserves, déception ou trucs que j'ai moins aimé ...

D'abord, le personnage de Grace, mère de June ne m'a pas fai embarqué. non pas parce que la comédienne n'était pas bonne, mais par ce que le metteur en scène a fait de cette femme que je voyais dure, grugée par la vie, bref pas matante* douce et démontrant tant de fragilité. Et je partage l'avis du blogger sur son accent.

* je trouvais pas d'autres mots, je fais référence au caractère, au costume ...

Ensuite, je dirais que j'abonde avec les commentaires sur la présentation de l'univers partagé entre le symbolisme et le réalisme ... beaucoup a déjà été dis sur le sujet.

Mais comme j'ai certaines impressions que j'ai beaucoup de difficultés à décrire ou à expliquer, je finirai sur mes coups de coeur :

-Un Omer tellement captivant, juste et auquel je croyais tellement, j'aurais bien voulu qu'il soit mon oncle ou avec un lien de ce genre!!!

-La scène, tellement belle, captivante, touchante, un moment de théâtre qui fait du bien, la scène d'Omer et Dalida mentionnée par Yoyo lorsque Dalida pleure la présence de son homme.

-Sans vouloir choquer ... Une June posant presque nue sur une plaque tournante vraiment belle, un beauté extraordinaire! Et la fragilité de cette même June qui m'a fait pleuré à la fin ....

Voila


Serge Lapierre a dit…

Que de courage en effet! Dans ce milieu si vaste et incestueux qui est le nôtre, nous allons critiquer et remettre en question le travail de nos pairs pour imposer notre vision de ce qu'est le théâtre. Ce qui aurait dû ou devrait être fait, le comment et le pourquoi, et surtout avec qui et dans quel contexte on le fait...

Foutaise! Je vous ai vu toi et Guylaine utiliser des corps pour en faire des objets marionnettique et vous vous questionnez sur la pertinence d'un objet qu'on fait figurer comme corps! Avec cette démarche, ça ne m'étonne pas que vous voyez le striptease "marionnettique" comme élément central de la pièce. Et bien non, l'élément central de la pièce est l'histoire que Dalida nous raconte, la sienne, sa résilience liée au destin tragique de June par le fait même l'histoire de June.Il eu été simpliste et voyeur de ma part de postionner le striptease au centre de ma scénographie. Parce que voyez-vous, je travaille avec une équipe de concepteurs pour qui la priorité, lorsqu'on fait de la création, est de rendre justice au texte, nous ne sommes pas en mode relecture, restructure, ou "dénature" de l'oeuvre, juste lecture. Ça fait presque 20 ans que je fait le métier et périodiquement sort un universitaire qui a tout compris, qui est la fois comédien, auteur, metteur en scène, marionnettiste, vidéaste, scénographe, costumier et critique. C'est correct, c'est le propre de la vingtaine d'explorer son potentiel et l'université vous a formé pour ça. Mais elle ne fait pas nécessairement de vous des artistes... Le défi c'est de durer et choisir un ou deux champs d'action; Danis a choisi l'écriture, Nadeau l'éclairage, Soucy le costume, Lefrançois la marionnette et ils sont bons. Peut-être que toi finalement c'est la critique puisque la seule chose de positif dans ce spectacle semble être le lien qui t'unis à Christiane Laforge.

P.S. Tu n'es pas le seul abonné à la revue Jeu, sache que si tu veux consulter, on a les exemplaires à partir du num. 1 publié en 1976.


Lyne a dit…

Bonjour Dario!

Bonjour à ceux et celles qui se sont joints à la discussion.. :)

Je voudrais dire à Dario que je trouve son site très intéressant pour le devenir et l'acutalité de la théâtralité dans la région, lâche pas.!.

Pour ce qui est de ta vision de la pièce que tu as vue le soir où tu es venu, tu as le droit. Il est possible que tu n'étais pas disposé de soir-là, à recevoir cette histoire qui, peut-être a pu te déstabiliser de par son titre, sa publicité, sa stratégie marketing, ses critiques, etc.. En fait, on arrive souvent au théâtre avec des attentes que l'on n'arrive pas à combler. Une mise en scène, une conception de décors, de costumes, d'environnement sonore peuvent se questionner ad vitam eternam sur un travail de création. Malheureusement, il faut intégrer ce travail dans des limites de temps, de budgets, de chimie humaine, d'organisation et d'accessibilité au public. Les résultats peuvent être critiqués, commentés, expliqués.. Il n'en demeure pas moins qu'il reste un travail de création de toute une équipe et qu'il faut en regarder ses bons et ses mauvais côtés dans un contexte de recherche d'une théâtralité contemporaine qui expose ce que nos jeunes auteurs ont à dire à leur public et aussi à travers la lunette d'un metteur en scène de talent et d'une humanité remarquable, qui a su traiter dans le respect des scènes qui auraient pu être traitées de façon centrale ou vulgaire.

J'ai un parti pris, évidemment. Mais aussi un recul particulier, par la position que j'occupe en tant que gestionnaire de cette compagnie. J'ai le devoir de m'assurer d'une qualité de rendu et de laisser une latitude de création optimale aux créateurs dans un contexte de restrictions budgétaires et un soucis de professionnalisme. J'aime bien ce débat. Au plaisir de lire d'autres commentaires.


madame chose a dit…
Après avoir lu le commentaire de Serge Lapierre je me dois de réagir puisque je le trouve très méprisant envers ceux qui sortent de l'Université. Étant moi-même issu du BAC INTERDISCIPLINAIRE en arts (qui nous permet d'explorer plusieurs avenues) j'aimerais lui rappeler que la plupart n'ont pas sa chance ni celle d'Alexandre Nadeau,soit celle d'avoir un bon emploi dans son domaine. La plupart travaille à contrat en plus d'occuper un emploi qui n'a souvent aucun rapport avec le champ d'étude. Mais il faut bien survive et c'est souvent le prix à payer quand on choisit de travailler dans le domaine des arts.

Moi je te félicite Dario d'avoir eu l'audace d'afficher tes couleurs. Je pense qu'ici au Saguenay on a peur de se critiquer entre nous de peur de ne plus travailler. En fait, je crois qu'il faut être capable de prendre la critique ; selon moi c'est ça qui nous fait le plus avancer en tant qu'artiste.


Yoyo a dit…

Bon, par où commencer.

Je tiens à réaffirmer que j'ai écrit ce commentaire sans arrière pensée... et surtout pas dans le but de dénigrer le travail des autres. Je sais ce que c'est que la création... Je sais, je reconnais, apprécie et salue bien bas l'effort fournie par toute l'équipe... comme toutes les équipes qui osent monter sur scène, qui se commettent dans le milieu théâtral et qui, bien que personne ne partage la même vision, permettent de partager des idées.

En aucun cas il ne s'agit de faire un procès d'intention... loin de là...

Les «pourquoi» que je pose ne sous-tendaient pas que j'aurais fait autre chose ou que je trouvais cela mal fait... Ce sont des questions disons... sémiologiques... auxquelles les différentes réponses fournies colorent la compréhension «post-représentation» et en enrichissent le sens. (D'ailleurs, comme praticien, je trouve que dans toutes les troupes de la région, nous avons rarement accès au «cheminement créatif» des concepteurs... Nous avons le produit fini. Par exemple, dans les programmes d'autres compagnies, se trouvent souvent des entrevues avec les concepteurs...)

Ma démarche artistique (si je puis m'exprimer de la sorte!) marque ma vision personnelle du théâtre, oui. Je le concède... Comment pourrait-il en être autrement? Mais elle ne me rends pas aveugle à celles des autres. Je n'ai pas la prétention de m'imaginer détenir la Vérité. Je crois profondément en la diversité.

Pour tous les spectacles que j'ai vus et dont j'ai parlé sur ce blogue (Guerre, KAPOS, Pièces Montée, L'Illiade, L'Opéra de Quat'sous et le Déluge et les autres si autres il y a), j'ai essayé de réfléchir sur ce que je comprenais, sur ce qu'y m'échappait. Jamais je n'ai fait de catégorisation BON ou MAUVAIS. Ce n'a jamais été mon but et ne le sera sans doute jamais.

Non, je n'ai rien écrit sur mes spectacles à moi (du moins pas dans le style) pour la simple et bonne raison que le recul est inexistant et que j'en suis probablement le spectateur le plus exigeant et le plus critique. J'ai tenté, avant les Fêtes, de faire de l'espace pour recevoir des commentaires à la suite de l'un d'eux (voir le 7 décembre)... mais le débat a vite virer à autre chose.

Dans tout ce qui se dit et se parle présentement, un point m'a toutefois été soumis et je le reçois bien humblement, et avec embarras... Il s'agit de mon statut dans le «paysage théâtral» saguenéen. J'ai commencé ce blogue il y a déjà quelques mois... Je l'ai fait (et je le fais encore) à titre purement personnel. Cependant, oui, je suis directeur artistique d'une compagnie, le Théâtre 100 Masques... J'ai toujours écrit sans jamais songer à ce point. Je n'ai jamais engagé la place de la compagnie dans ce qui serait convenu d'appeler «billets d'opinion»... Non seulement je ne l'ai jamais engagé, je n'y ai jamais pensé! C'était seulement moi... moi aimant le théâtre.

Peut-être suis-je décalé par rapport au milieu... Peut-être suis-je trop imprégné de mon «jumelage prolongé» avec l'UQAC... mais je crois encore que la discussion théâtrale peut (et devrait) prendre le terrain de la pratique. Pas pour détruire. Pas pour dénigrer. Pas pour se venger ou se critiquer gratuitement. Juste pour se dynamiser. Explorer... ce que d'aucun appele «évoluer».

Lyne a dit…

Tu as raison Dario, le discours autour de la création et de la conception des spectacles peut être très enrichissant. Toutefois, lors de la sortie d'une production, je pense qu'il faut un minimum de délicatesse et annoncer notre but s'il est d'ouvrir la discussion. Je pense bien naïvement qu'il faut s'aider entre nous. Ne montrer que le négatif des choses, peut influencer sur la décision d'une personne d'assister ou non à une représentation. Tu offres une fenêtre sur le théâtre et comme sûrement bien d'autres, je t'accorde une bonne crédibilité. :)


Yoyo a dit…

@ Lyne: J'en prends bonne note.


Yoyo a dit…

Voici un exemple de ce dont j'aimerais (aurais aimé!) parler... Quand Serge écrit que «l'élément central de la pièce est l'histoire que Dalida nous raconte, la sienne, sa résilience liée au destin tragique de June par le fait même l'histoire de June», il s'agit bel et bien de choix conscient de point de vue qui explique beaucoup de choses... dont la raison qui explique sa présence physique (et scénique) au centre de ce monde. Si je comprends bien, dans ce cas, June devient le prétexte?


marilune a dit…

Puisque personne semble vouloir poursuivre la discussion, j'ai bien envie de le faire!

Moi c'est comme ça que je l'avais vu.

Puisque j'avais lu le texte, peut-être que cela était plus évident à la lecture, sans vouloir dire qu'ils n'ont pas réussi sur scène parce que là aussi je l'ai vu.


L'histoire est celle de Dalida, mais aussi du village et surtout comment tout ce qui persiste là depuis 20 ans changera par la venu du personnage de Patrice (dont le nom m'échappe.

Mais June est l'élément central des maux de Dalida.


Yoyo a dit…

C'est drôle (et intéressant!)... pour moi, Dalida est en quelques sorte un «vide» dans le sens où sa personnalité (sauf la scène d'amour entre elle et son mari) s'efface pour June, pour l'histoire de June... Par son effacement, Dalida devient un dédoublement de June.
June est le centre... et le reste, l'histoire du village, de ses femmes, de Grace, de Dalida, de Denis ne sont que des ramifications... un peu à l'image d'un soleil (ou d'une étoile)... D'ailleurs, n'est-elle pas décrite comme étant l'enfant (ou l'amante) du Soleil?


Placer Dalida au centre change mon point de vue... Intéressant.


Yoyo a dit…

Ce matin paraît le Griffonier (journal de l'UQAC) dans lequel, sous la plume de Yves Whissel, se glisse un bon papier sur le spectacle (p.11).


Béru a dit…
Comment ne pas finalement réagir à tout ce qui a été dit sur Le déluge après. Après autant de commentaires il est difficile de reprocher à notre hôte sur ce blogge d'avoir provoqué cette discussion. Malheureusement il m'est impossible d'imaginer le milieu théâtrale québécois se critiquer avec autant de virulence et d'indélicatesse. D'insensibilité aussi envers les praticiens de la pièce de la part d'un autre praticien et sur la place publique...? Mon dieu, cela pourrait devenir sanglant. Chacun son métier. Il est difficile de m'imaginer critiquer le dernier spectacle que j'ai vu comme cela a été fait pour le miens. Je ne travaillerais probablement plus. Surtout si je donne mon opinion personnelle sur chaque acteur. « Peut-être est-ce dû finalement à un problème de mise en scène/direction d'acteur. Comme par exemple, charger le jeu de Monique Gauvin (par ailleurs fort intéressante... et magnifique chanteuse) d'un lourd accent anglophone finit par détourner l'écoute pour assommer l'attention du spectateur à ce qu'il est dit. Ou bien diriger le jeu de Richard Fréchette lors de sa première (et longue!) apparition à la «olivier-guimond-qui-joue-l'homme-saoûl» finit aussi par nous (me) saouler. Les présences d'Émilie Bouchard-Jean, de Patrice Leblanc et de tous les autres, quoique parfois touchantes, ne permettent pas d'esquisser un projet d'ensemble clair, une ligne directrice à ce spectacle... et ne nous mènent guère vers cette exquise sensualité annoncée. La seule qui y parvient, en fait, est probablement Dalida-Johanne qui pleure-de-joie la présence soudaine de son Omer-Richard. » Mais qu'il est drôle de penser que j'aurais comme metteur en scène imposer l'accent anglais au personnage de June! C'est dans le texte! Je sens ici que l'on cherche à tout prix à me critiquer. Pour un metteur en scène, une critique à un acteur c'est une critique pour lui. Richard Frechette a fait un travail formidable sur cette production, il a joué un Omer homme-enfant sincère et aimant et son numéro de départ... Quand on joue gars saoul raide dans un bar qui débloque parce qu'il braille devant la danseuse, on a forcement l'air d'Olivier Guimont. Et qu'est-ce qui a de mal à aimer ce genre de numéro? L'art populaire c'est la base. J'ai le sentiment que l'écoute agressive d'un praticien au théâtre nuis à sa compréhension du spectacle. Il faut un brin de sentiment et d'ouverture pour suivre la douceur de cette fragile June... Si l'on n'est pas touché par quelque chose c'est la plupart du temps parce que cela ne nous concerne pas. Ou l'on ne connait pas. L'écoute d'un spectateur normal est beaucoup plus agréable que celle d'un metteur en scène qui cherche des défauts.

Je tends vers cette écoute, car sans elle je ne survivrais pas. Il y a toutes sortes de théâtre comme il a tant de styles de peintures, on ne peut les apprécier tous, mais on doit à tout le moins les respecter.

Les choix dans la pièce sont justifiables par moi et mes concepteurs, nous pourrions vous faire un rapport écrit avec notes explicatives si vous voulez, si vous êtes du genre à lire la note sur le petit carton à côté du tableau dans les galeries d'arts. Mais je vous encouragerais plutôt à vous en faire votre propre idée. L'exercice est meilleur pour l'esprit.