mercredi 16 janvier 2008

Petite histoire du théâtre régional

À ceux pour qui l'Histoire à du sens, à ceux pour qui l'inscription du théâtre (et du domaine culturel) dans la région à aussi du sens, je conseille fortement la lecture d'un dossier paru dans la revue ESSE entre 2001 et 2002, sous les plumes recherchées de Michel Lemelin et Christine Martel: La Culture d'un Royaume.

On y apprend, entres autres, l'importance du Théâtre Capitol, dans le centre-ville de la rue Racine (dont j'ignorais complètement l'existence) dans les années 20 jusqu'à je ne sais quelle date... Curieux, j'ai trouvé cette description sur le site de la Société historique du Saguenay.
Collection SHS, carton # 197

À partir de 1913, Chicoutimi possède son théâtre connu sous l’appellation de théâtre Populaire. Construit sur la rue Racine, il abrite un cinéma et une salle de théâtre qui peut accueillir jusqu’à 400 spectateurs. En janvier 1926, on le remplace par un nouveau théâtre beaucoup plus spacieux et luxueux.Érigé au coût de 85 000 $ par l’entrepreneur Robin de Chicoutimi, le nouveau théâtre de Chicoutimi logera jusqu’à 630 personnes. Le théâtre Capitol constitue à l’époque un vaste complexe culturel qui, en plus de présenter des concerts, du théâtre et du cinéma, loge dans des salles attenantes une salle de billards, une salle de quilles et un aréna. Richement décoré, ce théâtre fait la gloire de Chicoutimi avec des invités de marque tels que Fernandel, Tino Rossi et Charles Trenet. Ce dernier dira même en entrevue à Montréal « à Chicoutimi, j’ai trouvé bien mieux qu’ici. Vous auriez tout intérêt à voir ce théâtre ». malreusement, le Capitol sera démoli au début des années 1990.

Si j'ai bien compris, ce bâtiment à été démolli... ô surprise... le Patrimoine survit toujours aussi bien de nos jours. Mais si quelqu'un peut me dire sa location exacte, je serais fort enchanté.

Donc, dans le dossier de la revue ESSE, on suit l'évolution du théâtre au Saguenay Lac-Saint-Jean... de la période disons amateure et académique... C'est la création d'une troupe au Séminaire de Chicoutimi par l'abbé Philippe Fortin, en 1929 (troupe qui durera une trentaine d'année) et qui, dans les années 40, révélera le talent d'un certain Ghislain Bouchard. C'est la création, par ce même Monsieur Bouchard, beaucoup plus tard de La Marmitte (avec les Louise Portal, Michel Dumont, Marie Tifo, etc.) ... à la période faste des années 60 et 70 où les troupes régionales (dont la plus connue à l'époque est le Théâtre Populaire d'Alma - qui a fermé définitivement les livres en 2003 - avec Michel Côté et Marcel Gauthier) font des tournées provinciales, participent à de nombreux festivals et reçoivent de nombreux prix nationaux. En 1978, c'est l'implantation du certificat en théâtre à l'UQAC par Rodrigue Villeneuve (qui accueillera comme professeurs Marie Laberge qui écrira sa première pièce, Ils étaient venus pour pour répondre aux besoins de la première production, Gilles Maheu, Larry Tremblay) ... suivi par la professionnalisation du milieu.

Bien entendu, ce bref résumé oublie de larges pans de cette histoire passionnante...

Si je parle de cet article précisément, c'est qu'à sa lecture, on y retrouve des événements, des tentives pour réunir l'ensemble du milieu autour de projets rassembleurs pour son bon développement, chose qui manque peut-être aujourd'hui...

Que l'on songe à la foire culturelle organisée par Ghislain Bouchard dans les années 60 (la première année, 4000 spectateurs se sont déplacées... 25000 six ans plus tard!)... à sa reprise par Rodrigue Villeneuve et l'UQAC à la fin des années 70 (?)... à la fondation du Regroupement des troupes de théâtre du SLSJ en 1980 (qui ne fera pas long feu apparemment)... ou à la Maison Carrée des Têtes Heureuses qui constituaient un véritable lieu de création... à l'époque, on cherchait à unir, à s'implanter dans cette communauté... Le fait-on encore aujourd'hui?